Branle-bas de combat au showroom d’Italcar aux Berges du Lac. L’espace a été réaménagé pour accueillir, le vendredi 24 septembre 2010, le cocktail de présentation de la nouvelle radio Shems FM. Un parterre d’invités trié sur le volet a été reçu par les hôtes du jour, Cyrine Ben Ali Mabrouk et son époux Marouen Mabrouk.
Shems FM a mis les petits plats dans les grands avec l’objectif de frapper un grand coup et d’annoncer la couleur. Shems FM ne jouera, donc, pas les faire-valoir, mais elle mettra tout en œuvre pour concurrencer les meilleurs.

Les premières notes seront diffusées sur les ondes le lundi 27 septembre 2010 à midi tapant. Entretemps, il fallait présenter l’équipe et donner un avant-goût de ce que sera sa ligne éditoriale. Premier motif de satisfaction, les poncifs d’usages, les approches éculées ont été évitées. Exit les conférences de presse rébarbatives, les présentations didactiques, poussives. Le ton sera enjoué, notamment, ludique et insouciant.
18h00, deux belles hôtesses aux allures de tanagras accueillent les invités. A l’intérieur, l’équipe est au complet. Les Dj aux platines assurent l’animation musicale. Fathi Bhoury, le directeur général, arbore son enthousiasme avec bonhomie, ses belles bacchantes renforçant son côté paternel. Le calme olympien de Lotfi Zeghdana, directeur général adjoint, rassérène ses équipes. Imed Ktata, directeur de la rédaction, multiplie inlassablement les poignées de main. Amel Smaoui, directrice des programmes, est sur le qui-vive. Nous devinons, à ses innombrables va-et-vient et ses coups d’œil en biais, que le bon déroulement de la présentation lui incombe. 18h30, elle chuchote à l’oreille d’un jeune homme. La tension monte d’un cran. Et que le spectacle commence !

Tous les membres de l’équipe, portant des tee-shirts aux couleurs de la chaîne, grimpent bruyamment sur une estrade prévue à cet effet. Avec un entrain tout juvénile, la fleur au fusil, ils entonnent d’une seule voix l’hymne de Shems FM. La bonne humeur n’est pas feinte. En effet, cette bande de gais lurons sait mettre l’ambiance. Par la suite, Mohamed et Wael, certainement les boute-en-train du groupe et deux animateurs de Shems FM, s’emparent des micros. Ils se chargent de présenter en détails la grille des programmes et les animateurs qui la conduiront.
On nous offre, également, un aperçu sur la programmation musicale. Un choix très éclectique sans distinctions de périodes ou de genres. Chanson arabe, francophone, pop, électro, rétro ou dans le vent, un patchwork de sons et de styles. Une mosaïque, serons-nous tenté de dire.
19h00, le premier bulletin d’informations Shems FM est donné. Sans doute, veulent-ils prouver que la décontraction, la spontanéité, la légèreté affichées jusqu’à présent ne donneront pas de facto une information « légère ». Cinq flashes seront programmés quotidiennement.


Fathi BHOURY et Lotfi ZEGHDANA

Les échanges spontanés avec les techniciens, les programmeurs, les animateurs nous prouvent, si besoin est, le sérieux de l’entreprise. Nombre d’entre eux et malgré leur jeune âge (à vue d’œil la moyenne d’âge est de 25 ans) ont déjà fait leurs preuves ailleurs (radios ou chaînes télé de la place).
Exemple de Wael Toukabri qui nous avoue être passé par Nessma et RTCI. Beau gosier, jolie frimousse, une jubilation communicative, l’animateur nous parle sans détours de l’esprit Shems FM.
Qu’est ce qui distinguera cette nouvelle venue de ses concurrentes ? L’interactivité nous répond-il.
Shems FM accompagne ses auditeurs mais leur laisse également la parole. Plusieurs émissions et rubriques ont été programmées pour constituer un espace participatif et instaurer le dialogue. Céderont-ils à la tendance actuelle en accordant au football la part du lion du temps de diffusion ? Le sport, tout le sport aura la place qu’il mérite sur les ondes, ni plus, ni moins. Shems FM est une radio généraliste. Politique, société, événements sportifs ou culturels feront partie des programmes.
Et la musique dans tout ça ? Wael insiste sur leur choix d’opter pour une programmation sélective. Ils ne partiront pas à la chasse aux tubes, aux nouveautés. Du bon son, de la bonne musique et surtout pour tous dans le sens où Shems FM projette une cible large, de 25 à 60 ans.

Amel Smaoui veille toujours au grain mais, avec le retour au calme, elle commence à se dérider un petit peu. La présentation était réglée au quart de poil. Shems FM joue-t-elle sur du velours pour autant ?
Les enjeux sont de taille après l’arrêté ministeriel régulant la pub à la télé (lire notre article).
Avec la diminution des plages horaires destinées à la publicité, les annonceurs devront certainement payer au prix fort leur passage sur les chaînes de télévisons privées ou publiques. Les moins nantis d’entre eux tenteront de trouver des solutions de rechange plus abordables. Le web est une première alternative. Les coûts de création et de diffusion y sont très attractifs. Bémol : des contenus indigents à souhait, une pub archaïque qui en est toujours aux bannières et des insuffisances techniques (bandes passantes faibles) rendant la diffusion efficace de vidéos quasi impossible.
Deuxième option, et que nous pensons la plus prometteuse, la radio. L’apparition des FM dans le paysage médiatique tunisien a profondément bouleversé le rapport aux médias. Habitués aux radios publiques, guindées et conventionnelles, les Tunisiens ont trouvé dans les nouvelles FM une voix alternative. Un ton et des thématiques qui leur ressemblent. Le taux de pénétration dont jouit Mosaïque n’est plus à démontrer.

En attendant, Shems FM fourbit ses armes. Avec un capital social de 1,5 million de dinars, une équipe d’une cinquantaine de personnes entre journalistes, animateurs et reporters, nous pouvons conclure que l’investissement financier et humain est assez important.
Lotfi Zeghdana déclare, dans une interview accordée à l’Eco Journal, que la rentabilité n’est pas son premier souci, la radio n’étant pas un projet à vocation commerciale. Sur une nouvelle distribution des investissements publicitaires entre les différents supports, liée à l’émergence des radios privées, le directeur adjoint de Shems FM ne se mouille pas trop. Des changements seront certainement provoqués mais restent imprévisibles pour le moment. Une ligne éditoriale a été décidée, les auditeurs et les annonceurs jugeront d’eux-mêmes.
Laissons-lui le mot de la fin : « Notre objectif est de conquérir le Tunisien sur le territoire et à l’étranger et des non Tunisiens à travers le site Internet. Shems FM est une radio nationale avec un langage adapté et facile. On a choisi de se positionner de manière différente avec un contenu différent. La façon d’aborder les sujets nous fera distinguer des autres. Il s’agit de traiter le fond et non seulement la forme. »

Nous ne jouerons pas les « madame Soleil », mais prévoyons des jours lumineux pour Shems FM !