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Audiences TV - Tarek Ben Ammar: JâEUR(TM)accuse!

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"Qui sont ces agences qui s’érigent en véritable juge de l’économie nationale ? Mais qui sont ces agences qui paraissent avoir tous les pouvoirs sur le paysage audiovisuel tunisien en le bombardant par des statistiques biaisées? M. Zargouni, qui êtes vous pour nous donner des leçons en matière de l’audience ? Et où sont les journalistes qui, au lieu de s'insurger contre cette mise en régie de l’espace télévisuel, nous rebattent les oreilles des taux d’audience de ces agences ?", s’interroge Tarek Ben Ammar, l’un des promoteurs de Nessma TV, à côté des frères Karoui. Et le titulaire du Prix Ischia, pourtant ayant le pied marin, ne mâche pas ses mots, lui qui a décidé de se rapatrier, en partie, en investissant dans la chaîne du Grand Maghreb, lui qui fait désormais partie des mécontents de la majorité lésée par « les dérives » des agences de mesures de l’audience en dénonçant le « no man’s land » en matière de mesures d’audience en Tunisie.
Le studio qui a abrité la soirée ramadanesque de mercredi 18 août 2010, les frères Karoui (Nabil et Ghazi) et leur partenaire Tarek Ben Ammar, à la quelle ont été conviés les représentants de la presse tunisienne, s’est transformé en une véritable agora fertile en échanges passionnés et passionnants. Au centre du débat, le sempiternel dossier des taux d’audiences polémique et qui, à vrai dire, fait tourner en rond. Des taux du genre « lave plus blanc que blanc » pour les deux chaînes privées, des statistiques crédibles pour les « publiques », on en sort avec un seul constat : la «chose médiatique» demeure un champ complexe et polémique qui mêle, à la fois, enjeux politiques, économiques et sociaux.
Dans son "J’accuse", le coproducteur du « Hors la loi » n’était pas « hors de lui » en renvoyant Sigma Conseil et Média Scan et les chaînes publiques dos à dos sur le même banc des « accusés ». Sans perdre de son sens de la diplomatie et sa maîtrise des mots gorgés de sens, M. Ben Ammar nous a révélé qu’il avait alerté le Président de la République, sur les déboires de ces agences. "La Tunisie est un pays de droit où la liberté d'expression est garantie par de nombreux textes. Elle est garantie, aussi bien pour les professionnels de l'information que pour les particuliers. Avec la nouvelle Ere, il est moins risqué de s'exprimer. Et c’est ce que nous faisons à Nessma. Seulement, ces agences banalisent nos efforts et mettent en péril nos activités en concoctant ces statistiques dépourvues de toute logique. Seulement, nous avons l’air d’être des pygmées en matière de communication. Le Président, surpris, nous a attentivement écoutés et il nous a promis de faire le nécessaire pour cadrer les choses".
Les chaînes publiques n’étaient pas épargnées. "Je n’ai rien contre Tunis 7. Mais, voyons. Sous d’autres cieux, il est carrément interdit de diffuser de la publicité sur les chaînes publiques. En Tunisie, c’est tout à fait le contraire". Pour tout dire, M. Ben Ammar a dit haut ce que la majorité des Tunisiens pensent tout bas. « On nous gave de placards publicitaires et on nous coupe les émissions tout en obligeant le citoyen à payer (dans sa facture d’électricité) une taxe pour la télévision ! L’administration (ministère et conseil supérieur de communication) laisse faire étrangement. Aucune régulation, aucun plafond, aucune règle » !
A vrai dire, ça s’annonce chaud, vraiment trop chaud d’autant plus que Nebil Karoui, le CEO de la chaîne Nessma TV, dénonçant les «arrangements olé olé » des pseudo-sociétés qui opèrent selon leurs propres intérêts et qui s’arrogent le métier de Dieu : récompenser cette chaîne et sanctionner une autre, n’a pas oublié de rappeler que la chaîne se réserve le droit de poursuivre ces agences en Justice.
Le nœud de l’histoire, comme il ressort des propos tenus par les responsables de Nessma TV et, même, certains journalistes parmi l’assistance, est le suivant. Le mois de Ramadan est celui des olympiades publicitaires par excellence. Financièrement parlant, c’est une manne d’une trentaine de millions de dinars environ qui tombent dans l’escarcelle des quatre chaînes qui ne ratent pas l’occasion de se disputer le leadership des sondages. Mais ne voilà-t-il pas que cette manne d’une telle envergure atour de laquelle rode et s’agite toute une "faune" attirée par l’odeur de l’argent, intéresse, également les agences de mesures d’audiences. Toujours est-il que les taux d’audience qu’elles publient grâce à des méthodes de collectes peu orthodoxes, peut changer le cours des choses en déviant les annonceurs de la voie du "Seigneur".
Ce qu’il faut comprendre, et là où ça devient plus compliqué, c'est qu'aujourd'hui, les temps de la seule chaîne publique choyée par les Tunisiens sont révolus. Depuis quelques années, suite à la libéralisation irréversible de l’espace audiovisuel, le paysage a connu l’éclosion de plusieurs chaînes télévisuelles ou radiophoniques. Les annonceurs, appelés désormais à avoir le nez creux, savent bien qu’il y a un risque à prendre. En d’autres termes, ils se posent la question suivante : vers quelle chaîne s’orienter ? Et c’est là où interfèrent les sociétés de sondages (pour savoir quel programme va marcher) qui influent sur la décision quant à la répartition par les annonceurs du budget sur plusieurs chaînes
Au vu des divergences, s’agit-il d’erreurs de calculs ou erreurs calculés ? Nebil Karoui ne s’attarde pas sur la réponse. Sa référence, une enquête quantitative conduite anonymement sur le web du 3ème au 7ème jour de ramadan (du 13 au 17 août courant) à travers les sites web tunisiens suivants : (Businessnews, Attounsia, Tekiano, Babnet, et Prosdelacom) avec un échantillon national de 800 personnes couvrant les grandes villes tunisiennes. M. Karoui nous lit les résultats de l’enquête, qui donnent du grain à moudre aux détracteurs de ces agences, "Les téléspectateurs ont plébiscité Nessma qui arrive en tête des chaînes de télévision tunisiennes avec un taux une pénétration de 73% et un taux d’audience de 39%. Nsibti Laâziza arrive en tête de tous les programmes avec une pénétration de 55% ".
Et de conclure : " Vu les divergences, il est impossible de construire un paysage audiovisuel basé sur des mesures crédibles pour le bien des téléspectateurs et des annonceurs. Média Scan, en donnant 8% à Nsibti Laâziza et la classant à la 22ième position, démontre que ses données sont erronées et les plus loins de la réalité. La seule explication serait que Média Scan est en train d’opérer dans une autre Tunisie que celle où nous vivons".
"Est-ce que nous avons l’air d’être paniqués? Absolument pas. La chaîne, aussi jeune qu’elle soit, s’est frayé un chemin dans le paysage médiatique tunisien. Et même s’ils cherchent à nous mettre des bâtons dans les roues, on est certain que la majorité des téléspectateurs se trouve devant la télé à regarder Nessma. Nos annonceurs nous ont fait confiance et ils ne sont pas déçus. Mieux encore, ils reviennent suite au franc succès de nos programmes, émissions et feuilletons. Et, à tout cela, ils (les agences de mesures NDLR) n’ont aucune réponse", souligne M. Karoui.
Crédit photo : Mohamed El Hedef
Le studio qui a abrité la soirée ramadanesque de mercredi 18 août 2010, les frères Karoui (Nabil et Ghazi) et leur partenaire Tarek Ben Ammar, à la quelle ont été conviés les représentants de la presse tunisienne, s’est transformé en une véritable agora fertile en échanges passionnés et passionnants. Au centre du débat, le sempiternel dossier des taux d’audiences polémique et qui, à vrai dire, fait tourner en rond. Des taux du genre « lave plus blanc que blanc » pour les deux chaînes privées, des statistiques crédibles pour les « publiques », on en sort avec un seul constat : la «chose médiatique» demeure un champ complexe et polémique qui mêle, à la fois, enjeux politiques, économiques et sociaux.
Dans son "J’accuse", le coproducteur du « Hors la loi » n’était pas « hors de lui » en renvoyant Sigma Conseil et Média Scan et les chaînes publiques dos à dos sur le même banc des « accusés ». Sans perdre de son sens de la diplomatie et sa maîtrise des mots gorgés de sens, M. Ben Ammar nous a révélé qu’il avait alerté le Président de la République, sur les déboires de ces agences. "La Tunisie est un pays de droit où la liberté d'expression est garantie par de nombreux textes. Elle est garantie, aussi bien pour les professionnels de l'information que pour les particuliers. Avec la nouvelle Ere, il est moins risqué de s'exprimer. Et c’est ce que nous faisons à Nessma. Seulement, ces agences banalisent nos efforts et mettent en péril nos activités en concoctant ces statistiques dépourvues de toute logique. Seulement, nous avons l’air d’être des pygmées en matière de communication. Le Président, surpris, nous a attentivement écoutés et il nous a promis de faire le nécessaire pour cadrer les choses".
Les chaînes publiques n’étaient pas épargnées. "Je n’ai rien contre Tunis 7. Mais, voyons. Sous d’autres cieux, il est carrément interdit de diffuser de la publicité sur les chaînes publiques. En Tunisie, c’est tout à fait le contraire". Pour tout dire, M. Ben Ammar a dit haut ce que la majorité des Tunisiens pensent tout bas. « On nous gave de placards publicitaires et on nous coupe les émissions tout en obligeant le citoyen à payer (dans sa facture d’électricité) une taxe pour la télévision ! L’administration (ministère et conseil supérieur de communication) laisse faire étrangement. Aucune régulation, aucun plafond, aucune règle » !
A vrai dire, ça s’annonce chaud, vraiment trop chaud d’autant plus que Nebil Karoui, le CEO de la chaîne Nessma TV, dénonçant les «arrangements olé olé » des pseudo-sociétés qui opèrent selon leurs propres intérêts et qui s’arrogent le métier de Dieu : récompenser cette chaîne et sanctionner une autre, n’a pas oublié de rappeler que la chaîne se réserve le droit de poursuivre ces agences en Justice.
Le nœud de l’histoire, comme il ressort des propos tenus par les responsables de Nessma TV et, même, certains journalistes parmi l’assistance, est le suivant. Le mois de Ramadan est celui des olympiades publicitaires par excellence. Financièrement parlant, c’est une manne d’une trentaine de millions de dinars environ qui tombent dans l’escarcelle des quatre chaînes qui ne ratent pas l’occasion de se disputer le leadership des sondages. Mais ne voilà-t-il pas que cette manne d’une telle envergure atour de laquelle rode et s’agite toute une "faune" attirée par l’odeur de l’argent, intéresse, également les agences de mesures d’audiences. Toujours est-il que les taux d’audience qu’elles publient grâce à des méthodes de collectes peu orthodoxes, peut changer le cours des choses en déviant les annonceurs de la voie du "Seigneur".
Ce qu’il faut comprendre, et là où ça devient plus compliqué, c'est qu'aujourd'hui, les temps de la seule chaîne publique choyée par les Tunisiens sont révolus. Depuis quelques années, suite à la libéralisation irréversible de l’espace audiovisuel, le paysage a connu l’éclosion de plusieurs chaînes télévisuelles ou radiophoniques. Les annonceurs, appelés désormais à avoir le nez creux, savent bien qu’il y a un risque à prendre. En d’autres termes, ils se posent la question suivante : vers quelle chaîne s’orienter ? Et c’est là où interfèrent les sociétés de sondages (pour savoir quel programme va marcher) qui influent sur la décision quant à la répartition par les annonceurs du budget sur plusieurs chaînes
Au vu des divergences, s’agit-il d’erreurs de calculs ou erreurs calculés ? Nebil Karoui ne s’attarde pas sur la réponse. Sa référence, une enquête quantitative conduite anonymement sur le web du 3ème au 7ème jour de ramadan (du 13 au 17 août courant) à travers les sites web tunisiens suivants : (Businessnews, Attounsia, Tekiano, Babnet, et Prosdelacom) avec un échantillon national de 800 personnes couvrant les grandes villes tunisiennes. M. Karoui nous lit les résultats de l’enquête, qui donnent du grain à moudre aux détracteurs de ces agences, "Les téléspectateurs ont plébiscité Nessma qui arrive en tête des chaînes de télévision tunisiennes avec un taux une pénétration de 73% et un taux d’audience de 39%. Nsibti Laâziza arrive en tête de tous les programmes avec une pénétration de 55% ".
Et de conclure : " Vu les divergences, il est impossible de construire un paysage audiovisuel basé sur des mesures crédibles pour le bien des téléspectateurs et des annonceurs. Média Scan, en donnant 8% à Nsibti Laâziza et la classant à la 22ième position, démontre que ses données sont erronées et les plus loins de la réalité. La seule explication serait que Média Scan est en train d’opérer dans une autre Tunisie que celle où nous vivons".
"Est-ce que nous avons l’air d’être paniqués? Absolument pas. La chaîne, aussi jeune qu’elle soit, s’est frayé un chemin dans le paysage médiatique tunisien. Et même s’ils cherchent à nous mettre des bâtons dans les roues, on est certain que la majorité des téléspectateurs se trouve devant la télé à regarder Nessma. Nos annonceurs nous ont fait confiance et ils ne sont pas déçus. Mieux encore, ils reviennent suite au franc succès de nos programmes, émissions et feuilletons. Et, à tout cela, ils (les agences de mesures NDLR) n’ont aucune réponse", souligne M. Karoui.
Crédit photo : Mohamed El Hedef
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