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Tunisie - Location privée d'été : profits nets pour les uns ; perte sèche pour les autres
06/08/2010 | 1
min
Tunisie - Location privée d'été : profits nets pour les uns ; perte sèche pour les autres
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En ces temps de canicule, et après le mois de juillet, les tractations battent leur plein pour dénicher une villa, un appartement ou une maison en vue d’y passer quelques jours au bord de la mer, bien au frais.
Il faut dire qu’avec l’avènement, depuis deux ans, du mois saint de Ramadan en plein été – et on en a encore pour cinq-six ans, les estivants tunisiens et arabes – plus particulièrement algériens et libyens – optent plutôt pour la formule de location privée qu’ils préfèrent de loin à celle classique d’hôtel. Dans le noir, puisqu'il n'y a aucune taxe à payer, mais aussi aucune garantie.
Il faut dire aussi que pour les familles, comptant cinq ou six membres, la formule de location privée est, de loin, plus avantageuse même si les prix continuent à grimper d’une année à l’autre.
C’est donc à un véritable phénomène auquel tout le monde assiste, un phénomène qui a ses avantages, certes, mais qui a aussi ses inconvénients. Etat des lieux …

Depuis les mois de mai et juin, les pages « annonces » des journaux de la place et les agences immobilières de location de logements meublés pour les deux mois d’été sont submergées par ce genre de commerce de louer son logement à des estivants.
Les tarifs varient selon plusieurs critères. La localité et sa proximité de la capitale, la réputation, l’emplacement de l’habitation et le degré de sa proximité de la mer, le standing du logement, la période à louer, la durée de location et… la tête du client !

Commençons par Hammamet, la station balnéaire la plus prisée pour ses plages, ses hôtels, sa marina, ses discothèques et sa proximité de Tunis. Un appartement à El Mrezga, à titre d’exemple, se loue entre trois et quatre mille dinars le mois. Une villa de standing avec piscine et jardin à Hammamet Sud dépasse souvent cinq et six mille dinars.
A Sousse, les prix sont moins chers et peuvent aller, parfois, jusqu’à la moitié de ceux pratiqués à Hammamet, alors qu’à Djerba, la quinzaine peut être obtenue à 450 – 500 dinars seulement. Il faudrait juste signaler que c'est loin de la plage. Autrement, il fadrait compter le quintuple. C’est dire que le critère de la distance et de la proximité de Tunis demeure déterminant pour les tarifs pratiqués.
Ainsi des petites localités du Cap Bon, dont notamment Berraket Essahel, Maâmoura, Kélibia (la plus en vogue), Haouaria sans oublier Nabeul, continuent à bénéficier des faveurs de quelques vacanciers, notamment algériens.
Pourquoi la ruée sur cette formule de vacances ? Quel type de clientèle opte pour cette formule ?
Etant destinée aux familles, la formule des logements meublés offre de nombreux avantages dont celui, essentiel, du nombre indéterminé des membres composant la famille et de la liberté d’action dont elle bénéficie.

C’est qu’en comparaison avec le coût de revient de vacances identiques en durée, cette formule, quelque soit le nombre à loger, présente des atouts indéniables. Elle a l’avantage de plaire aux estivants tunisiens ou ceux en provenance des pays voisins d’Algérie et de Libye, sans oublier nos compatriotes résidant à l’étranger.
Si on ajoute que, depuis au moins deux ans, le mois saint de ramadan vient s’implanter en plein été – une situation appelée à se prolonger durant les quatre à cinq années à venir – on comprend mieux l’engouement accru en faveur de ladite formule.
Les propriétaires de ces logements semblent avoir une préférence pour les locataires algériens et libyens, pour deux raisons essentielles : nos voisins ne discutent, généralement, pas les tarifs. Et avec eux, on sait à quoi s’en tenir, quant au nombre des personnes à loger.
Par contre la clientèle tunisienne a l’art de marchander. Et avec elle, le nombre des occupants est très aléatoire dans le sens où il peut, facilement, doubler par rapport à celui convenu lors de l’établissement du contrat, d’où les désagréments causés aux voisins et les éventuelles détériorations subies par les lieux.

Pour ce qui des propriétaires de ces logements, il s’agit de personnes qui ont des résidences secondaires, dont ils essaient d’amortir le coût, ou bien de gens aisés qui ont les moyens d’investir dans un tel business.
C’est le cas, notamment, de médecins, d’architectes, d’enseignants universitaires qui construisent de grandes villas de 2 niveaux ou, carrément, de petits immeubles composés de 8 à 10 appartements moyens.
Alors si chaque appartement rapporte entre 6 et 8 mille dinars, chaque saison estivale et si on multiplie cela par 8 ou 10, faites le compte ! Autrement dit, au bout de trois ou quatre ans le coût est amorti et bonjours les bénéfices nets ! Dans d'autres contrées, comme Kelibia, on loue carrément la villa familiale et on se regroupe chez les parents ou les beaux-parents. Ou encore, on aménage un studio que la famille habite après avoir loué son logement principal (et ses meubles) aux estivants de quelques jours.

Or, si ces proprios trouvent largement leurs comptes, le phénomène a son revers de la médaille.
D’abord, cela fait un manque à gagner terrible et pour les hôteliers et pour les caisses de l’Etat dans la mesure où des milliers de vacanciers boudent les hôtels sans oublier que les propriétaires ne paient pas le fisc en conséquence. Mais là, c’est une autre paire de manches que l’on pourra décortiquer dans un autre article.
Le hic, c'est qu'aucune garantie n'est présentée aux locataires. Pas d'assurances, pas de sécurité et il n'est pas rare que l'on soit géné de se trouver sur le lit d'autres personnes qui vous épient discrètement ou ouvertement puisque les proprios habitent dans les parages.

Une dernière remarque, ou plutôt une question qui s’impose : les propriétaires ou les agences immobilières et autres « samsaras » procèdent-ils à la déclaration chez les postes de police de la localité comme le stipulent les réglementations en vigueur ?
Il y va pourtant de la sécurité de tous, car quel est le recours du locataire en cas de vol ou s'il lui arrive un quelconque malheur ? C’est une garantie supplémentaire et nécessaire aussi bien pour les propriétaires que les locataires. Pourtant cette disposition, qui ne coûte rien, est rarement suivie…

C’est dire que ce « marché », puisque c’en est désormais un, a besoin de restructuration, de réglementation et d’un contrôle plus strict.
06/08/2010 | 1
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