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Sakher El Materi : la bourse et la manière !

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L’homme d’affaires tunisien Mohamed Sakher El Materi était, mardi 15 juin 2010, devant les intermédiaires en bourse, les gros investisseurs tunisiens et étrangers et les journalistes. Objectif : leur présenter sa société Ennakl qu’il introduit sur les bourses de Tunis et de Casablanca. Les souscriptions s’ouvriront à partir du 23 juin et, au vu du nombre des présents (un vrai record à l’auditorium de la Cité des Sciences), tout semble indiquer que la première introduction d’une entreprise du jeune homme d’affaires sera une vraie réussite. Mohamed Sakher El Materi ne se contente cependant pas d’une simple introduction classique, comme tout un chacun, et voit les choses en grand puisque son entreprise sera la première entreprise tunisienne à être doublement cotée. Pour présenter son entreprise et les caractéristiques de son introduction, il y ajoutera la manière.
L’introduction en bourse d’Ennakl a quelque chose de particulier comparée aux introductions observées sur la place de Tunis ces dernières années. On est loin du classicisme habituel, devenu monotone et, à la limite, rébarbatif tant on en a usé.
De par le lieu choisi, l’originalité frappait les présents. Sakher El Materi, patron de Princesse Holding ajoutera la manière de présenter les choses. Investisseurs et intermédiaires étaient curieux de voir ce jeune homme pas encore trentenaire introduire son entreprise. Ils ne seront pas desservis.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, Sakher El Materi, seul à la tribune, prononcera son discours en toute fluidité sans jeter un coup d’œil à un papier, à un écran ou même à un pense-bête. Le bonhomme maîtrisait son sujet, il n’avait pas besoin de monitoring. C’est que le parcours d’Ennakl, depuis sa privatisation et son parcours à lui, ce sont les mêmes. Il en est même ému et il l’avoue.
« Il y a quatre ans, dit-il, je n’avais pas encore 25 ans et j’ai racheté cette société à l’époque publique. J’ai fais un défi. Un de ces défis dont parle le président Ben Ali. Grâce à Dieu, grâce aux hommes, j’ai réussi à relever ce défi. »
Les hommes ? El Materi citera tous ceux qui ont mis sur route Ennakl : les Brahim Debbeche, Sehir Jeljeli, Mehdi Mahjoub, Béchir Zidi … La liste est longue et il voulait faire preuve de gratitude pour tous ceux qui l’ont aidé.
« J’ai beaucoup entendu parler dans les coins de l’avenir hypothétique de cette entreprise lors de sa privatisation. Lorsque je l’ai reprise. Mais depuis ! Regardez le secteur, regardez l’entreprise. Ennakl a boosté tout le marché. Regardez les confrères qui font maintenant des showrooms ! »
Anticipant les questions et même les questions qui fâchent ou celles qu’on n’osera pas poser, Sakher El Materi s’est lâché. « Ennakl, avant sa privatisation et Ridha Derouiche en témoigne, ne dégageait du bénéfice net que grâce aux placements lesquels étaient possibles grâce aux règlements à 180 jours séparant l’achat du véhicule et le règlement du fournisseur. »
Il rappellera ensuite le chiffre d’affaires d’Ennakl avant sa privatisation et les ventes qui étaient réalisées essentiellement grâce à la voiture populaire, laquelle n’était possible qu’avec le visa du ministère du Commerce. Auparavant, Ennakl ne vendait qu’une trentaine de Golf et quelques dizaines de Passat.
« Depuis, continue-t-il, nous avons fait énormément d’efforts pour diversifier nos produits et nos modèles. Des Golf, nous en vendons entre 700 et 1000. Ennakl ne se base pas sur un seul modèle, contrairement à d’autres concessionnaires.
Nous avons également fait beaucoup d’efforts pour que Volkswagen augmente les achats de pièces détachées tunisiennes et pouvoir, ainsi, vendre davantage de véhicules. Nous avons invité 750 journalistes pour le lancement en Tunisie de la Touareg. Imaginez l’impact sur le pays ! »
Du système de la compensation, Sakher El Materi s’étalera beaucoup pour expliquer la démarche pédagogique effectuée auprès des hauts responsables de Volkswagen qu’il a fini par convaincre d’acheter davantage de produits en Tunisie. A un certain moment, tous les six mois, une délégation allemande débarquait en Tunisie pour faire une tournée des usines tunisiennes pour acheter des composantes.
Pourquoi Sakher El Materi introduit-il son entreprise en bourse et cherche-t-il une levée de fonds ? Sa réponse, il la répètera plus d’une fois, « nous cherchons à faire partager la réussite et à faire participer les petits porteurs à qui nous avons laissé la plus grosse part ! ».
Mais encore ? « Nous prévoyons beaucoup d’investissements à Princesse Holding dont beaucoup pour la Banque Zitouna (dont le capital doit dépasser les 100 MDT) et la société d’assurances Takaful qui sera créée dans quelque temps. Nous prévoyons également plusieurs autres projets.»
Et qu’en est-il pour la double cotation qui, elle aussi, soulève quelques interrogations ? Sakher El Materi n’attendra pas la question pour donner la réponse et rappellera, à l’assistance, les démarches du Chef de l’Etat pour l’unicité du Maghreb. Il a juste voulu faire un geste en matière de coopération entrepreneuriale et boursière maghrébine. « L’objectif n’est pas dans les 20 millions d’euros, mais dans l’expérience que la Tunisie peut gagner à travers cette démarche et en nouant des relations avec la bourse marocaine dont la capitalisation monte à 70 milliards de dollars. »
Hassen Bertal, patron de la banque tuniso-marocaine Attijari Bank Tunisie, assis au premier rang ne peut qu’apprécier.
Clôturant son speech, Sakher El Materi a tenu à rendre hommage à Ernst & Young et Attijari Finances Tunisie qui ont procédé à l’évaluation et au CMF qui fait honneur au pays et fait partie de ces « certaines administrations qui aident les entreprises et les investisseurs. »
Prenant la parole, Ibrahim Debbeche, directeur général d’Ennakl a présenté l’entreprise et ses caractéristiques, ses chiffres, ses perspectives d’avenir, le lancement de la Seat effectué il y a quelques jours et celui de Skoda prévu l’année prochaine.
Autre événement prévu cette année, le lancement du premier pick-up Volkswagen.
Au vu des chiffres d’Ennakl présentés par le management de l’entreprise, il y a de quoi aller souscrire les yeux fermés. Le chiffre d’affaires est passé de 276 MDT en 2008 à 326 MDT en 2009. La société vise 377 MDT pour cette année, 400 MDT l’année prochaine et 506 MDT en 2014.
Quant au résultat net, il est passé de 20,7 MDT en 2008 à 21,98 en 2009. Le management prévoit que ce résultant net passe à 27,5 MDT cette année, 31,6 MDT en 2011 et 41,9 MDT en 2014.
Pour ce qui est de la valorisation, et à entendre Hakim Belkhayat DG d'Attijari Finances Tunisie, la valorisation est de 362 millions de dinars (soit 12,056 dinars par action) décotée à 321 millions de dinars (soit 10,7 dinars par action).
Une décote censée encourager les investisseurs à acquérir l’action Ennakl. Parions qu’ils feront la course pour.
Cliquer ici pour lire les caractéristiques de l’introduction
L’introduction en bourse d’Ennakl a quelque chose de particulier comparée aux introductions observées sur la place de Tunis ces dernières années. On est loin du classicisme habituel, devenu monotone et, à la limite, rébarbatif tant on en a usé.
De par le lieu choisi, l’originalité frappait les présents. Sakher El Materi, patron de Princesse Holding ajoutera la manière de présenter les choses. Investisseurs et intermédiaires étaient curieux de voir ce jeune homme pas encore trentenaire introduire son entreprise. Ils ne seront pas desservis.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, Sakher El Materi, seul à la tribune, prononcera son discours en toute fluidité sans jeter un coup d’œil à un papier, à un écran ou même à un pense-bête. Le bonhomme maîtrisait son sujet, il n’avait pas besoin de monitoring. C’est que le parcours d’Ennakl, depuis sa privatisation et son parcours à lui, ce sont les mêmes. Il en est même ému et il l’avoue.
« Il y a quatre ans, dit-il, je n’avais pas encore 25 ans et j’ai racheté cette société à l’époque publique. J’ai fais un défi. Un de ces défis dont parle le président Ben Ali. Grâce à Dieu, grâce aux hommes, j’ai réussi à relever ce défi. »
Les hommes ? El Materi citera tous ceux qui ont mis sur route Ennakl : les Brahim Debbeche, Sehir Jeljeli, Mehdi Mahjoub, Béchir Zidi … La liste est longue et il voulait faire preuve de gratitude pour tous ceux qui l’ont aidé.
« J’ai beaucoup entendu parler dans les coins de l’avenir hypothétique de cette entreprise lors de sa privatisation. Lorsque je l’ai reprise. Mais depuis ! Regardez le secteur, regardez l’entreprise. Ennakl a boosté tout le marché. Regardez les confrères qui font maintenant des showrooms ! »
Anticipant les questions et même les questions qui fâchent ou celles qu’on n’osera pas poser, Sakher El Materi s’est lâché. « Ennakl, avant sa privatisation et Ridha Derouiche en témoigne, ne dégageait du bénéfice net que grâce aux placements lesquels étaient possibles grâce aux règlements à 180 jours séparant l’achat du véhicule et le règlement du fournisseur. »
Il rappellera ensuite le chiffre d’affaires d’Ennakl avant sa privatisation et les ventes qui étaient réalisées essentiellement grâce à la voiture populaire, laquelle n’était possible qu’avec le visa du ministère du Commerce. Auparavant, Ennakl ne vendait qu’une trentaine de Golf et quelques dizaines de Passat.

Nous avons également fait beaucoup d’efforts pour que Volkswagen augmente les achats de pièces détachées tunisiennes et pouvoir, ainsi, vendre davantage de véhicules. Nous avons invité 750 journalistes pour le lancement en Tunisie de la Touareg. Imaginez l’impact sur le pays ! »
Du système de la compensation, Sakher El Materi s’étalera beaucoup pour expliquer la démarche pédagogique effectuée auprès des hauts responsables de Volkswagen qu’il a fini par convaincre d’acheter davantage de produits en Tunisie. A un certain moment, tous les six mois, une délégation allemande débarquait en Tunisie pour faire une tournée des usines tunisiennes pour acheter des composantes.
Pourquoi Sakher El Materi introduit-il son entreprise en bourse et cherche-t-il une levée de fonds ? Sa réponse, il la répètera plus d’une fois, « nous cherchons à faire partager la réussite et à faire participer les petits porteurs à qui nous avons laissé la plus grosse part ! ».
Mais encore ? « Nous prévoyons beaucoup d’investissements à Princesse Holding dont beaucoup pour la Banque Zitouna (dont le capital doit dépasser les 100 MDT) et la société d’assurances Takaful qui sera créée dans quelque temps. Nous prévoyons également plusieurs autres projets.»
Et qu’en est-il pour la double cotation qui, elle aussi, soulève quelques interrogations ? Sakher El Materi n’attendra pas la question pour donner la réponse et rappellera, à l’assistance, les démarches du Chef de l’Etat pour l’unicité du Maghreb. Il a juste voulu faire un geste en matière de coopération entrepreneuriale et boursière maghrébine. « L’objectif n’est pas dans les 20 millions d’euros, mais dans l’expérience que la Tunisie peut gagner à travers cette démarche et en nouant des relations avec la bourse marocaine dont la capitalisation monte à 70 milliards de dollars. »
Hassen Bertal, patron de la banque tuniso-marocaine Attijari Bank Tunisie, assis au premier rang ne peut qu’apprécier.
Clôturant son speech, Sakher El Materi a tenu à rendre hommage à Ernst & Young et Attijari Finances Tunisie qui ont procédé à l’évaluation et au CMF qui fait honneur au pays et fait partie de ces « certaines administrations qui aident les entreprises et les investisseurs. »
Prenant la parole, Ibrahim Debbeche, directeur général d’Ennakl a présenté l’entreprise et ses caractéristiques, ses chiffres, ses perspectives d’avenir, le lancement de la Seat effectué il y a quelques jours et celui de Skoda prévu l’année prochaine.
Autre événement prévu cette année, le lancement du premier pick-up Volkswagen.
Au vu des chiffres d’Ennakl présentés par le management de l’entreprise, il y a de quoi aller souscrire les yeux fermés. Le chiffre d’affaires est passé de 276 MDT en 2008 à 326 MDT en 2009. La société vise 377 MDT pour cette année, 400 MDT l’année prochaine et 506 MDT en 2014.
Quant au résultat net, il est passé de 20,7 MDT en 2008 à 21,98 en 2009. Le management prévoit que ce résultant net passe à 27,5 MDT cette année, 31,6 MDT en 2011 et 41,9 MDT en 2014.
Pour ce qui est de la valorisation, et à entendre Hakim Belkhayat DG d'Attijari Finances Tunisie, la valorisation est de 362 millions de dinars (soit 12,056 dinars par action) décotée à 321 millions de dinars (soit 10,7 dinars par action).
Une décote censée encourager les investisseurs à acquérir l’action Ennakl. Parions qu’ils feront la course pour.
Cliquer ici pour lire les caractéristiques de l’introduction
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