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Tourisme : la Tunisie à la conquête des Français

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C’est le premier marché touristique hors Maghreb pour la Tunisie. En apparence, il est le plus facile à conquérir, grâce à la proximité géographique et aux solides relations historiques, culturelles, économiques et politiques. En réalité, le marché français est loin d’être un acquis pour le tourisme tunisien dès lors qu’on se remémore la fameuse devise : il est facile de devenir premier, il est difficile de le rester. C’est une bataille au quotidien que mènent les agents du Tourisme tunisien dans l’Hexagone.
De passage à Tunis, Fetia Knani, directrice de l’ONTT pour la France, nous en parle. Sa stratégie, ses chiffres, ses réalisations.
Mais pourquoi donc un Français devrait-il préférer, pour ses vacances, la Tunisie à l’Egypte, au Maroc, à la Turquie ou à l’Espagne ? Du sable et du soleil ? On en a tous. De la qualité de service ? Il vaut mieux ne pas aborder le sujet. Le prix ? Nous refusons de brader.
Etre à la tête du tourisme tunisien dans un marché aussi exigeant que celui de la France est loin d’être une mission de tout repos. Fetia Knani, directrice de l’ONTT pour la France depuis cinq ans, en sait quelque chose. Mais elle ne se lamente guère. Au contraire. Elle se réjouit. C’est qu’avec des moyens nettement inférieurs à ses concurrents, elle réussit à faire de la croissance. En pleine crise ! Les chiffres témoignent en sa faveur et elle nous les dresse fièrement.
Jusqu’au 10 juin, les réservations chez les cinq plus importants TO enregistrent une croissance de 7,3%. La tendance haussière est observée depuis le mois d’avril avec, déjà, +5,5%.
Cet « early booking », si rassurant pour les professionnels et politiques revient et présage d’une bonne saison estivale, ce qui rend l’administration confiante.
Pour atteindre ce stade, il a fallu travailler suffisamment à l’avance. Les principaux TO ont ainsi lancé des offres à partir du mois de mars à l’occasion du salon « le monde à Paris ». On y a proposé différentes périodes de vacances s’étalant du 1er avril au 31 octobre.
Les Français ont ainsi pu programmer suffisamment tôt leurs vacances en fonction du budget qu’ils leur ont consacré.
Un mot d’ordre : pas de bradage de la destination. La semaine tout compris a ainsi démarré, en produit d’appel, à 400 euros. « Des offres soumises à des conditions et selon disponibilités », précise Mme Knani. Naturellement, en août, on ne va pas trouver ces prix là et il est difficile de programmer ses vacances à moins de 800 euros. « C’est la loi de l’offre et de la demande. Notre produit demeure compétitif, en cette période de crise », commente la directrice.
L’autre point incontournable, qui devait accompagner les offres, le marketing.
Dès le mois de mars, l’ONTT a démarré ses campagnes de pub dans la presse écrite et l’affichage urbain et ce dans les principales villes où il y avait un aéroport de départ vers la Tunisie.
On continue, et dès le 16 juin, la Tunisie sera très présente à la radio pour booster les ventes de dernière minute. Naturellement, c’est le balnéaire et la proximité qui sont mis en avant. Parallèlement, les principaux TO ont lancé des campagnes d’affichage métro et bus et à la radio.
A la demande de l’ONTT et dans un esprit gagnant-gagnant, il fallait que les TO et principaux acteurs des réseaux AFAT assurent le relais de la campagne institutionnelle avec des offres sur la Tunisie. D’autant plus que la campagne de l’ONTT soulignait clairement qu’il faut consulter l’agence de voyages.
On remarquera cependant la grande absence du web dans ces campagnes. Y compris pour celles du tourisme local d’ailleurs, et ce contrairement à l’année dernière et aux encouragements de Slim Tlatli à l’utilisation de l’internet.
« C’est vrai, admet Mme Knani que notre pub institutionnelle est absente du web et on comblera ce déficit au cours des prochaines années quand nous aurons plus de moyens. Seulement voilà, qui dit web dit offres concrètes et l’ensemble des TO proposent des offres Tunisie sur le web. Là, nous entrons en scène et nous co-finançons. »
En dépit de toutes ces offres et de ces résultats concrets, force est de remarquer que la concurrence semble plus agressive que la nôtre, sur le plan du marketing du moins. Il n’est pas rare que l’on voit des campagnes de promotion du Maroc, de la Turquie ou de l’Egypte sur les écrans de Canal +, Euronews et en plein Roland-Garros et Coupe du Monde.
« Les budgets dont nous disposons ne nous permettent pas d’être présents à la télévision », répond Fetia Knani qui fait cependant remarquer la présence de la Tunisie dans des émissions ciblées. Il y en a tellement qu’elle appelle à la rescousse Borhane Ben Ali, chef de bureau à Lyon, pour lui rafraîchir la mémoire.
Et de nous citer différentes émissions de France Télévisions (Des chiffres et des lettres, Question pour un champion, Thalassa, Des racines et des ailes, L’échappée belle… ) Mieux encore, dès qu’il y a une nouveauté dans le paysage touristique et hôtelier tunisien, elle fait l’objet d’un reportage sur Télé Matin sur France 2. Sans parler des reportages ciblés tel celui des clubs de vacances diffusé sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial.
L’action de l’ONTT dans ces émissions est l’accompagnement, mais aussi le sponsoring avec des voyages gratuits à la clé. On utilise la technique pour la promotion des produits de thalasso, mais aussi des maisons d’hôte, du tourisme de long séjour visant le 3ème âge…
Et les autres chaînes ? « Nous sommes également présents », répond la directrice nous citant pêle-mêle M6 (100% Mag où Asdrubal a offert les voyages des miss) ou TF1.
« En tant qu’annonceur, et sur les 4 premiers mois de l’année, nous sommes le 3ème annonceur du secteur après l’Egypte et le Maroc sur le secteur. L’année dernière, avec la rallonge que nous avons obtenue, nous étions le 2ème annonceur.
Cette année aussi, nous venons d’obtenir une rallonge, ce qui nous permettra de réaliser la campagne radio du mois de juin. »
Restent deux interrogations. L’arrière saison et le Ramadan. S’il est encore tôt pour parler de l’arrière saison, Mme Knani ne cache pas son inquiétude et celle des TO en ce qui concerne le mois de Ramadan. Les professionnels ont surtout peur de l’absentéisme des personnels. Les assurances de Slim Tlatli, qui a pris des mesures pour éviter tout fléchissement du service durant cette période, tranquillisent plus ou moins. On verra comment les choses vont se passer dans deux mois et, c’est clair, ce n’est pas gagné d’avance ! Ce n’est d’ailleurs jamais gagné d’avance !
De passage à Tunis, Fetia Knani, directrice de l’ONTT pour la France, nous en parle. Sa stratégie, ses chiffres, ses réalisations.
Mais pourquoi donc un Français devrait-il préférer, pour ses vacances, la Tunisie à l’Egypte, au Maroc, à la Turquie ou à l’Espagne ? Du sable et du soleil ? On en a tous. De la qualité de service ? Il vaut mieux ne pas aborder le sujet. Le prix ? Nous refusons de brader.

Jusqu’au 10 juin, les réservations chez les cinq plus importants TO enregistrent une croissance de 7,3%. La tendance haussière est observée depuis le mois d’avril avec, déjà, +5,5%.
Cet « early booking », si rassurant pour les professionnels et politiques revient et présage d’une bonne saison estivale, ce qui rend l’administration confiante.
Pour atteindre ce stade, il a fallu travailler suffisamment à l’avance. Les principaux TO ont ainsi lancé des offres à partir du mois de mars à l’occasion du salon « le monde à Paris ». On y a proposé différentes périodes de vacances s’étalant du 1er avril au 31 octobre.
Les Français ont ainsi pu programmer suffisamment tôt leurs vacances en fonction du budget qu’ils leur ont consacré.
Un mot d’ordre : pas de bradage de la destination. La semaine tout compris a ainsi démarré, en produit d’appel, à 400 euros. « Des offres soumises à des conditions et selon disponibilités », précise Mme Knani. Naturellement, en août, on ne va pas trouver ces prix là et il est difficile de programmer ses vacances à moins de 800 euros. « C’est la loi de l’offre et de la demande. Notre produit demeure compétitif, en cette période de crise », commente la directrice.

Dès le mois de mars, l’ONTT a démarré ses campagnes de pub dans la presse écrite et l’affichage urbain et ce dans les principales villes où il y avait un aéroport de départ vers la Tunisie.
On continue, et dès le 16 juin, la Tunisie sera très présente à la radio pour booster les ventes de dernière minute. Naturellement, c’est le balnéaire et la proximité qui sont mis en avant. Parallèlement, les principaux TO ont lancé des campagnes d’affichage métro et bus et à la radio.
A la demande de l’ONTT et dans un esprit gagnant-gagnant, il fallait que les TO et principaux acteurs des réseaux AFAT assurent le relais de la campagne institutionnelle avec des offres sur la Tunisie. D’autant plus que la campagne de l’ONTT soulignait clairement qu’il faut consulter l’agence de voyages.
On remarquera cependant la grande absence du web dans ces campagnes. Y compris pour celles du tourisme local d’ailleurs, et ce contrairement à l’année dernière et aux encouragements de Slim Tlatli à l’utilisation de l’internet.
« C’est vrai, admet Mme Knani que notre pub institutionnelle est absente du web et on comblera ce déficit au cours des prochaines années quand nous aurons plus de moyens. Seulement voilà, qui dit web dit offres concrètes et l’ensemble des TO proposent des offres Tunisie sur le web. Là, nous entrons en scène et nous co-finançons. »
En dépit de toutes ces offres et de ces résultats concrets, force est de remarquer que la concurrence semble plus agressive que la nôtre, sur le plan du marketing du moins. Il n’est pas rare que l’on voit des campagnes de promotion du Maroc, de la Turquie ou de l’Egypte sur les écrans de Canal +, Euronews et en plein Roland-Garros et Coupe du Monde.
« Les budgets dont nous disposons ne nous permettent pas d’être présents à la télévision », répond Fetia Knani qui fait cependant remarquer la présence de la Tunisie dans des émissions ciblées. Il y en a tellement qu’elle appelle à la rescousse Borhane Ben Ali, chef de bureau à Lyon, pour lui rafraîchir la mémoire.
Et de nous citer différentes émissions de France Télévisions (Des chiffres et des lettres, Question pour un champion, Thalassa, Des racines et des ailes, L’échappée belle… ) Mieux encore, dès qu’il y a une nouveauté dans le paysage touristique et hôtelier tunisien, elle fait l’objet d’un reportage sur Télé Matin sur France 2. Sans parler des reportages ciblés tel celui des clubs de vacances diffusé sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial.
L’action de l’ONTT dans ces émissions est l’accompagnement, mais aussi le sponsoring avec des voyages gratuits à la clé. On utilise la technique pour la promotion des produits de thalasso, mais aussi des maisons d’hôte, du tourisme de long séjour visant le 3ème âge…
Et les autres chaînes ? « Nous sommes également présents », répond la directrice nous citant pêle-mêle M6 (100% Mag où Asdrubal a offert les voyages des miss) ou TF1.
« En tant qu’annonceur, et sur les 4 premiers mois de l’année, nous sommes le 3ème annonceur du secteur après l’Egypte et le Maroc sur le secteur. L’année dernière, avec la rallonge que nous avons obtenue, nous étions le 2ème annonceur.
Cette année aussi, nous venons d’obtenir une rallonge, ce qui nous permettra de réaliser la campagne radio du mois de juin. »
Restent deux interrogations. L’arrière saison et le Ramadan. S’il est encore tôt pour parler de l’arrière saison, Mme Knani ne cache pas son inquiétude et celle des TO en ce qui concerne le mois de Ramadan. Les professionnels ont surtout peur de l’absentéisme des personnels. Les assurances de Slim Tlatli, qui a pris des mesures pour éviter tout fléchissement du service durant cette période, tranquillisent plus ou moins. On verra comment les choses vont se passer dans deux mois et, c’est clair, ce n’est pas gagné d’avance ! Ce n’est d’ailleurs jamais gagné d’avance !
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