A la Une
Tunisie - Forum de Réalités : Alliance entre maturité européenne et dynamisme africain

{legende_image}
L’Europe représente, certes, aujourd’hui, près de 22% du PIB mondial, mais dans trente ans, soit vers les années 2040, autrement dit « demain » par rapport à la vie des nations, le vieux continent représentera entre 10 et 12% seulement de ce même PIB, et ce au rythme où se développent les nouveaux mastodontes dont notamment la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil, etc.
Pour faire face à ces perspectives peu reluisantes, l’Union européenne cherche des solutions et essaie de s’ouvrir sur de nouveaux marchés « vierges » et frais. Plutôt vers le Sud. Et c’est donc, dans ce contexte qu’elle lance l’idée de l’Union pour la Méditerranée et celle d’un partenariat poussé avec les pays du continent africain.
D’ailleurs, les économistes sont plus persuadés que jamais, que plus le Nord se connecte au Sud, plus il a des chances de gagner les paris de l’avenir dans le sens où, dans les vingt à trente année à venir, le triangle Europe – Monde arabo-musulman – Afrique formera un marché potentiel de deux milliards d’habitants. Qui dit mieux ?!
C’est le principal constat et le point de départ du grand et riche débat instauré lors de la XIIIème session du Forum international de « Réalités », portant sur le thème : « L’Europe, le Maghreb et l’Afrique : Pour un nouveau partenariat global », qui s’est tenue les 28 et 29 avril 2010 à l’Hôtel Alhambra-Thalasso (Yasmine Hammamet).
Ouvert par Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, qui a souligné, notamment, la nécessité pour la communauté internationale de relever les défis de la paix et du développement humain, en appuyant notamment les efforts du continent africain pour le renouveau, le Forum s’est poursuivi, jeudi 29 avril, avec la tenue de quatre panes sur les thèmes relatifs à "la coopération Europe-Afrique: comment restructurer la coopération entre l'Europe et l'Afrique", "la structuration de l'Afrique: contribution des ensembles régionaux à l'intégration globale africaine", "le développement durable et les objectifs du millénaire: quel plan d'action pour l'Afrique" et "l'Afrique convoitée: les stratégies concurrentes des puissances extérieures".
Les différentes discussions et les interventions ont fait ressortir des motifs d’espoir, mais des objets d’inquiétude. L’initiative pour la création de l’UMP a suscité des promesses chez les pays de la rive Sud de la Méditerranée, mais elle a engendré une grande peur chez l’Afrique subsaharienne qui craint un isolement accru par rapport au Maghreb qui pourrait se tourner, ainsi, résolument vers le vieux continent.
Et la question que se sont posées certains intervenants est la suivante : parviendra t-on à concilier les objectifs de l’UMP et ceux de la coopération euro-africaine ?
Les spécialistes, représentant, l’Afrique subsaharienne, mettent, en effet, en cause cette dualité qui risque de mettre en danger les relations entre l’Afrique méditerranéenne – comme se plait à l’appeler le président Abdoulaye Wade - et l’Afrique subsaharienne qui se plaignent, déjà, d’un volume d’échanges économiques et commerciaux parmi les plus bas dans le cadre des rapports Sud-Sud, en comparaison avec d’autres régions du monde.
Les intervenants semblaient s’accorder sur certains axes qui, selon eux, pourraient contribuer, à plus ou moins brève échéance, à la réalisation des objectifs, qualifiés, pour le moment, de vœux ou de rêves.
Tout, d’abord, la nécessité d’agir en blocs ou en groupements, côté africain, et non en Etat dispersés, comme c’est le cas actuellement.
En effet, à part, le NEPAD qui forme, pratiquement, le seul groupe homogène, pour l’Afrique sahélienne, le continent africain se présente sous forme d’une mosaïque d’Etats. Alors que l’idéal, pour certains experts, serait de parvenir, par étapes, à l’idée des « Etats Unis d’Afrique », en commençant, bien évidemment, voire se limitant au volet économique et commercial.
L’expérience ayant démontré que chaque fois que le « politique » s’emmêle, la tension s’accroît et peut mener jusqu’à l’affrontement et à la guerre, alors que l’économique et le commercial ont, souvent, conduit au développement et à l’entente, car il s’agit d’un domaine où les enjeux, les intérêts et la mentalité de gagnant-gagnant l’emportent et obligent les différentes parties prenantes à trouver des terrains d’entente, des compromis et des consensus pour préserver, justement, leurs intérêts.
Ensuite, la nécessité d’opter pour le concept du co-développement et de la coresponsabilité en vue de bâtir une nouvelle région mondiale stratégique dans la mesure où il faut devancer les événements, car au rythme où vont les choses, assure, l’Italien, Andrea Amato, directeur de l’Institut de la Méditerranée, les problèmes ne vont pas être résolus, mais plutôt s’aggraver.
Autrement dit, il est temps, assurent d’autres, de définir clairement les complémentarités tout en favorisant l’intégration entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, d’un côté, et entre l’Europe et l’Afrique, de l’autre.
Enfin, les intervenants sont conscients que sans un Maghreb fort, homogène et cohérent, le partenariat euro-africain sera difficile à réaliser car cette région qu’est le Maghreb constitue une sorte de pont et de carrefour par laquelle doivent passer les flux entre les deux continents.
Or, pour cela, il faudrait, d’abord, un Maghreb formant un groupement homogène avec des infrastructures et des économies complémentaires dont notamment, pour commencer, des liaisons ferroviaires et maritimes directes et fiables.
Sans le mentionner expressément, les participants ont l’air de dire que sans la réalisation du Maghreb, dont tout unit, en principe, le partenariat euro-africain s’en trouvera plus compliqué et plus difficile à atteindre.
Sans prétendre avoir traduit toutes les idées avancées lors du Forum, tellement elles étaient nombreuses, consistantes et intéressantes, on peut dire que cette manifestation a permis la formulation de réflexions sérieuses et utiles en se posant des points d’interrogations tout en proposant des projets de solutions de nature à avancer, un tant soit peu, sur la voie de ce partenariat tans voulu par deux continents complémentaires.
L’Europe, qui vieillit, apportera son expérience, son savoir-faire et sa maturité…L’Afrique, elle, apportera sa jeunesse, son dynamisme et son potentiel humain plus que perfectible.
Pour faire face à ces perspectives peu reluisantes, l’Union européenne cherche des solutions et essaie de s’ouvrir sur de nouveaux marchés « vierges » et frais. Plutôt vers le Sud. Et c’est donc, dans ce contexte qu’elle lance l’idée de l’Union pour la Méditerranée et celle d’un partenariat poussé avec les pays du continent africain.
D’ailleurs, les économistes sont plus persuadés que jamais, que plus le Nord se connecte au Sud, plus il a des chances de gagner les paris de l’avenir dans le sens où, dans les vingt à trente année à venir, le triangle Europe – Monde arabo-musulman – Afrique formera un marché potentiel de deux milliards d’habitants. Qui dit mieux ?!
C’est le principal constat et le point de départ du grand et riche débat instauré lors de la XIIIème session du Forum international de « Réalités », portant sur le thème : « L’Europe, le Maghreb et l’Afrique : Pour un nouveau partenariat global », qui s’est tenue les 28 et 29 avril 2010 à l’Hôtel Alhambra-Thalasso (Yasmine Hammamet).
Ouvert par Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, qui a souligné, notamment, la nécessité pour la communauté internationale de relever les défis de la paix et du développement humain, en appuyant notamment les efforts du continent africain pour le renouveau, le Forum s’est poursuivi, jeudi 29 avril, avec la tenue de quatre panes sur les thèmes relatifs à "la coopération Europe-Afrique: comment restructurer la coopération entre l'Europe et l'Afrique", "la structuration de l'Afrique: contribution des ensembles régionaux à l'intégration globale africaine", "le développement durable et les objectifs du millénaire: quel plan d'action pour l'Afrique" et "l'Afrique convoitée: les stratégies concurrentes des puissances extérieures".
Les différentes discussions et les interventions ont fait ressortir des motifs d’espoir, mais des objets d’inquiétude. L’initiative pour la création de l’UMP a suscité des promesses chez les pays de la rive Sud de la Méditerranée, mais elle a engendré une grande peur chez l’Afrique subsaharienne qui craint un isolement accru par rapport au Maghreb qui pourrait se tourner, ainsi, résolument vers le vieux continent.
Et la question que se sont posées certains intervenants est la suivante : parviendra t-on à concilier les objectifs de l’UMP et ceux de la coopération euro-africaine ?
Les spécialistes, représentant, l’Afrique subsaharienne, mettent, en effet, en cause cette dualité qui risque de mettre en danger les relations entre l’Afrique méditerranéenne – comme se plait à l’appeler le président Abdoulaye Wade - et l’Afrique subsaharienne qui se plaignent, déjà, d’un volume d’échanges économiques et commerciaux parmi les plus bas dans le cadre des rapports Sud-Sud, en comparaison avec d’autres régions du monde.
Les intervenants semblaient s’accorder sur certains axes qui, selon eux, pourraient contribuer, à plus ou moins brève échéance, à la réalisation des objectifs, qualifiés, pour le moment, de vœux ou de rêves.
Tout, d’abord, la nécessité d’agir en blocs ou en groupements, côté africain, et non en Etat dispersés, comme c’est le cas actuellement.
En effet, à part, le NEPAD qui forme, pratiquement, le seul groupe homogène, pour l’Afrique sahélienne, le continent africain se présente sous forme d’une mosaïque d’Etats. Alors que l’idéal, pour certains experts, serait de parvenir, par étapes, à l’idée des « Etats Unis d’Afrique », en commençant, bien évidemment, voire se limitant au volet économique et commercial.
L’expérience ayant démontré que chaque fois que le « politique » s’emmêle, la tension s’accroît et peut mener jusqu’à l’affrontement et à la guerre, alors que l’économique et le commercial ont, souvent, conduit au développement et à l’entente, car il s’agit d’un domaine où les enjeux, les intérêts et la mentalité de gagnant-gagnant l’emportent et obligent les différentes parties prenantes à trouver des terrains d’entente, des compromis et des consensus pour préserver, justement, leurs intérêts.
Ensuite, la nécessité d’opter pour le concept du co-développement et de la coresponsabilité en vue de bâtir une nouvelle région mondiale stratégique dans la mesure où il faut devancer les événements, car au rythme où vont les choses, assure, l’Italien, Andrea Amato, directeur de l’Institut de la Méditerranée, les problèmes ne vont pas être résolus, mais plutôt s’aggraver.
Autrement dit, il est temps, assurent d’autres, de définir clairement les complémentarités tout en favorisant l’intégration entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, d’un côté, et entre l’Europe et l’Afrique, de l’autre.
Enfin, les intervenants sont conscients que sans un Maghreb fort, homogène et cohérent, le partenariat euro-africain sera difficile à réaliser car cette région qu’est le Maghreb constitue une sorte de pont et de carrefour par laquelle doivent passer les flux entre les deux continents.
Or, pour cela, il faudrait, d’abord, un Maghreb formant un groupement homogène avec des infrastructures et des économies complémentaires dont notamment, pour commencer, des liaisons ferroviaires et maritimes directes et fiables.
Sans le mentionner expressément, les participants ont l’air de dire que sans la réalisation du Maghreb, dont tout unit, en principe, le partenariat euro-africain s’en trouvera plus compliqué et plus difficile à atteindre.
Sans prétendre avoir traduit toutes les idées avancées lors du Forum, tellement elles étaient nombreuses, consistantes et intéressantes, on peut dire que cette manifestation a permis la formulation de réflexions sérieuses et utiles en se posant des points d’interrogations tout en proposant des projets de solutions de nature à avancer, un tant soit peu, sur la voie de ce partenariat tans voulu par deux continents complémentaires.
L’Europe, qui vieillit, apportera son expérience, son savoir-faire et sa maturité…L’Afrique, elle, apportera sa jeunesse, son dynamisme et son potentiel humain plus que perfectible.
sur le fil
Dans la même Rubrique
Commentaires