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Tunisie âEUR" A quels tarifs les banques facturent leurs services ?

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Les banques tunisiennes se livrent une guérilla marketing et commerciale dans le seul objectif de conquérir le cœur de sa clientèle, sa poche aussi, et de s’ancrer dans son champ de croyances. Dans un secteur où la concurrence est de plus en plus axée sur le service, toujours est-il que la grille tarifaire, établie par chaque banque, demeure le nerf de la guerre par excellence et le corollaire d’une prospérité commerciale.
"Mieux vivre votre argent" est un slogan qu’on entend souvent chez nos banques. Elles cherchent toutes à titiller la clientèle et la séduire par une panoplie de tarifs. A vrai dire, elles ne peineront pas à trouver leurs formules rutilantes comme en atteste l’Observatoire des Services Bancaires (OSB), qui a avancé, tableau à l'appui, un comparatif intéressant des tarifs bancaires. Les banques concernées sont l’Amen Bank (AB), l'Arab Banking Corporation (ABC), l’Arab Tunisian Bank (ATB), Attijari Bank (AB), la Banque de l'Habitat (BH), la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), la Banque Nationale Agricole (BNA), la Banque de Tunisie (BT), la Société Tunisienne de Banque (STB), l’Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI) et l’Union Internationale de Banques (UIB). Cette concurrence fait naturellement le bonheur du consommateur. Mais, l’embarras du choix a de quoi désarçonner. Aussi une lecture comparative des tarifs proposés par cet ensemble de onze banques peut-elle apporter un cadrage de nature à mettre un peu d’ordre dans les esprits.
Quelles sont les banques les moins chères ? Quels sont les meilleurs établissements, en matière de grille tarifaire, et quels sont les "pires" ? Quels écarts retrouve-t-on entre les services proposés ? Vraisemblablement, la réponse n’est pas si évidente que cela puisse paraître. Plusieurs éléments entrent en jeu. Le choix des tarifs pratiqués relève du positionnement de chaque banque et des clients visés. A cela s’ajoute le fait que chaque banque possède plusieurs types de conventions, dont le prix varie en fonction du statut des clients : professionnels, particuliers, jeunes, actifs ainsi que du nombre et de la qualité des services associés. Quel comparatif peut-on établir, donc au vu de toutes ces données ?
A première vue, l’évaluation des grilles tarifaires des onze banques fait ressortir des similitudes, à quelques différences près. Pour la carte électronique interbancaire tunisienne (CIBT), qui permet à son titulaire d’effectuer aussi bien des retraits que des paiements, la cotisation annuelle est de 5 dinars, à l’exception de l’ATB où la cotisation est de 7 dinars par an. Pour les cartes autres que la CIBT, les tarifs oscillent entre 50 DT (BH) et 140 DT par an (AB). Pour la mise en opposition, la STB semble être la plus chère avec 120 DT, alors que ce même service est gratuit chez l’ABC. En cas de perte de la carte, les tarifs varient entre 5 DT (BIAT) et 100 DT (STB). Les similitudes ressortent en matière de retrait auprès d'un DAB/GAB d'une banque autre que celle du porteur. Les tarifs sont de 1 DT majoré de 0,3%.
Côté certification des chèques, les tarifs oscillent entre 3 DT (BNA, BT, STB) et 5 DT pour les autres banques, exception faite pour Attijari (4,5 DT). Pour les frais d’encaissement, les tarifs varient entre 0,3 DT (BT) et 0,7 DT (ABC) alors que pour les autres banques, ces mêmes tarifs sont assez proches et oscillent entre 0,5 DT et 0,650 DT. Les disparités apparaissent, nettement, au niveau de la récupération de frais sur chèque sans provision. La palme d’or en cherté revient à l’UBCI (80 DT) contre 30 DT pour l’ATB et 45 DT pour Attijari. Pour la mise en opposition, les frais varient entre 5DT (BT) et 25 DT (UIB), alors que pour le reste de l’ensemble des onze, les frais varient entre 10 et 20 DT.
Les banques tunisiennes appliquent, également, des frais variables aux effets entrants ou ceux provenant d’autres institutions financières qui, à leur tour, transmettent ces frais à leur client. En voilà quelques exemples de frais pratiqués. Pour les avis de sort, alors que la STB n’applique pas de frais, il est de 8DT pour l’AB (le plus élevé) et de 0,750 DT pour l’ABC (le moins coûteux). Ce même frais varie entre 1,35 DT et 3,5 DT pour les autres institutions. L’opération de domiciliation est gratuite chez la STB, alors qu’elle coûte entre 1 DT (ATB) et 3 DT (ABC). Les frais de mise en opposition oscillent entre 10 DT (BIAT, BNA, BT, STB, UBCI, Attijari) et 30 DT (ATB). Ceux de la remise au protêt varient entre 8 DT et 15 DT. Pour les prélèvements émis concernant le règlement des factures gaz et électricité, ils varient entre 0,3 DT (AB, Attijari, BIAT, BT) et 1,3 DT (UIB).
Les frais de tenue de compte, une source importante de revenus pour les banques, peuvent constituer un baromètre palpable et concret pour mesurer la tendance dans nos établissements financiers. Ces mêmes frais permettent, entre autres, d’affiner notre comparatif, tout en signalant que ces frais sont jugés exorbitants par un bon nombre de clients. Les tarifs annuels pour la tenue d’un compte courant oscillent entre 60 DT (AB, ATB, Attijari, BNA) et 96 DT(ABC). Ceux pour la tenue d’un compte de dépôt, moins chers, varient entre 27,560 DT (UIB) et 40 DT (BH). Pour les comptes autres que de dépôts, courants ou d'épargne, les frais oscillent entre 20 DT (UIB) et 144 DT (ABC). Il semble que l’Amen Banque n’offre pas de tel service. Néanmoins, l’étude se tait quant aux frais des comptes dormants ou inactifs et les frais de location des coffres.
Que les frais soient exorbitants ou pas, là n'est pas la question. Fidéliser et attirer de nouveaux clients sont les véritables lignes de force de la "guérilla marketing" de chaque banque. Quels sont les meilleurs établissements, en matière de grille tarifaire ? Là encore, ce n’est pas la bonne question. Etant donné un contexte de concurrence rude et acharnée, les banques tunisiennes risquent de se trouver dans l’obligation de compresser leurs marges d’intérêts et réduire leurs commissions. La qualité des services bancaires est désormais la seule arme de résistance possible. Elle est, à la fois, un choix et une exigence, rendus nécessaires par le souci d’améliorer la compétitivité des dispositifs financiers et économiques ainsi qu’une orientation fondamentale pour l’avenir qui aiguille les priorités nationales en matière d’assainissement du système financier et de réforme du système économique global tunisien. Inutile, donc, de rappeler, que sur instructions du Chef de l’Etat, l’objectif étant de faire passer la contribution des services bancaires au PIB à 5% d’ici 2014 contre 3% actuellement. Ce qui implique, en termes clairs, l’adoption d’une charte pour la qualité des services bancaires, la généralisation des services bancaires à distance, le développement des compétences des ressources humaines, le renforcement du rôle de la médiation et la modernisation des moyens de paiement électronique et de la monétique.
Cliquer ici pour télécharger le tableau des tarifications bancaires
"Mieux vivre votre argent" est un slogan qu’on entend souvent chez nos banques. Elles cherchent toutes à titiller la clientèle et la séduire par une panoplie de tarifs. A vrai dire, elles ne peineront pas à trouver leurs formules rutilantes comme en atteste l’Observatoire des Services Bancaires (OSB), qui a avancé, tableau à l'appui, un comparatif intéressant des tarifs bancaires. Les banques concernées sont l’Amen Bank (AB), l'Arab Banking Corporation (ABC), l’Arab Tunisian Bank (ATB), Attijari Bank (AB), la Banque de l'Habitat (BH), la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), la Banque Nationale Agricole (BNA), la Banque de Tunisie (BT), la Société Tunisienne de Banque (STB), l’Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI) et l’Union Internationale de Banques (UIB). Cette concurrence fait naturellement le bonheur du consommateur. Mais, l’embarras du choix a de quoi désarçonner. Aussi une lecture comparative des tarifs proposés par cet ensemble de onze banques peut-elle apporter un cadrage de nature à mettre un peu d’ordre dans les esprits.
Quelles sont les banques les moins chères ? Quels sont les meilleurs établissements, en matière de grille tarifaire, et quels sont les "pires" ? Quels écarts retrouve-t-on entre les services proposés ? Vraisemblablement, la réponse n’est pas si évidente que cela puisse paraître. Plusieurs éléments entrent en jeu. Le choix des tarifs pratiqués relève du positionnement de chaque banque et des clients visés. A cela s’ajoute le fait que chaque banque possède plusieurs types de conventions, dont le prix varie en fonction du statut des clients : professionnels, particuliers, jeunes, actifs ainsi que du nombre et de la qualité des services associés. Quel comparatif peut-on établir, donc au vu de toutes ces données ?
A première vue, l’évaluation des grilles tarifaires des onze banques fait ressortir des similitudes, à quelques différences près. Pour la carte électronique interbancaire tunisienne (CIBT), qui permet à son titulaire d’effectuer aussi bien des retraits que des paiements, la cotisation annuelle est de 5 dinars, à l’exception de l’ATB où la cotisation est de 7 dinars par an. Pour les cartes autres que la CIBT, les tarifs oscillent entre 50 DT (BH) et 140 DT par an (AB). Pour la mise en opposition, la STB semble être la plus chère avec 120 DT, alors que ce même service est gratuit chez l’ABC. En cas de perte de la carte, les tarifs varient entre 5 DT (BIAT) et 100 DT (STB). Les similitudes ressortent en matière de retrait auprès d'un DAB/GAB d'une banque autre que celle du porteur. Les tarifs sont de 1 DT majoré de 0,3%.
Côté certification des chèques, les tarifs oscillent entre 3 DT (BNA, BT, STB) et 5 DT pour les autres banques, exception faite pour Attijari (4,5 DT). Pour les frais d’encaissement, les tarifs varient entre 0,3 DT (BT) et 0,7 DT (ABC) alors que pour les autres banques, ces mêmes tarifs sont assez proches et oscillent entre 0,5 DT et 0,650 DT. Les disparités apparaissent, nettement, au niveau de la récupération de frais sur chèque sans provision. La palme d’or en cherté revient à l’UBCI (80 DT) contre 30 DT pour l’ATB et 45 DT pour Attijari. Pour la mise en opposition, les frais varient entre 5DT (BT) et 25 DT (UIB), alors que pour le reste de l’ensemble des onze, les frais varient entre 10 et 20 DT.
Les banques tunisiennes appliquent, également, des frais variables aux effets entrants ou ceux provenant d’autres institutions financières qui, à leur tour, transmettent ces frais à leur client. En voilà quelques exemples de frais pratiqués. Pour les avis de sort, alors que la STB n’applique pas de frais, il est de 8DT pour l’AB (le plus élevé) et de 0,750 DT pour l’ABC (le moins coûteux). Ce même frais varie entre 1,35 DT et 3,5 DT pour les autres institutions. L’opération de domiciliation est gratuite chez la STB, alors qu’elle coûte entre 1 DT (ATB) et 3 DT (ABC). Les frais de mise en opposition oscillent entre 10 DT (BIAT, BNA, BT, STB, UBCI, Attijari) et 30 DT (ATB). Ceux de la remise au protêt varient entre 8 DT et 15 DT. Pour les prélèvements émis concernant le règlement des factures gaz et électricité, ils varient entre 0,3 DT (AB, Attijari, BIAT, BT) et 1,3 DT (UIB).
Les frais de tenue de compte, une source importante de revenus pour les banques, peuvent constituer un baromètre palpable et concret pour mesurer la tendance dans nos établissements financiers. Ces mêmes frais permettent, entre autres, d’affiner notre comparatif, tout en signalant que ces frais sont jugés exorbitants par un bon nombre de clients. Les tarifs annuels pour la tenue d’un compte courant oscillent entre 60 DT (AB, ATB, Attijari, BNA) et 96 DT(ABC). Ceux pour la tenue d’un compte de dépôt, moins chers, varient entre 27,560 DT (UIB) et 40 DT (BH). Pour les comptes autres que de dépôts, courants ou d'épargne, les frais oscillent entre 20 DT (UIB) et 144 DT (ABC). Il semble que l’Amen Banque n’offre pas de tel service. Néanmoins, l’étude se tait quant aux frais des comptes dormants ou inactifs et les frais de location des coffres.
Que les frais soient exorbitants ou pas, là n'est pas la question. Fidéliser et attirer de nouveaux clients sont les véritables lignes de force de la "guérilla marketing" de chaque banque. Quels sont les meilleurs établissements, en matière de grille tarifaire ? Là encore, ce n’est pas la bonne question. Etant donné un contexte de concurrence rude et acharnée, les banques tunisiennes risquent de se trouver dans l’obligation de compresser leurs marges d’intérêts et réduire leurs commissions. La qualité des services bancaires est désormais la seule arme de résistance possible. Elle est, à la fois, un choix et une exigence, rendus nécessaires par le souci d’améliorer la compétitivité des dispositifs financiers et économiques ainsi qu’une orientation fondamentale pour l’avenir qui aiguille les priorités nationales en matière d’assainissement du système financier et de réforme du système économique global tunisien. Inutile, donc, de rappeler, que sur instructions du Chef de l’Etat, l’objectif étant de faire passer la contribution des services bancaires au PIB à 5% d’ici 2014 contre 3% actuellement. Ce qui implique, en termes clairs, l’adoption d’une charte pour la qualité des services bancaires, la généralisation des services bancaires à distance, le développement des compétences des ressources humaines, le renforcement du rôle de la médiation et la modernisation des moyens de paiement électronique et de la monétique.
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