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LâEUR(TM)économie tunisienne sous la loupe dâEUR(TM)Oxford Business Group
01/03/2010 | 1
min
LâEUR(TM)économie tunisienne sous la loupe dâEUR(TM)Oxford Business Group
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Oxford Business Group (OBG) a publié vendredi 26 février un long article sur le comportement de l’économie tunisienne en 2009.
Voici le texte original de l’organisme londonien avec quelques rectifications que nous avons apportées puisque OBG exprime en dirhams pour parler de la monnaie tunisienne.

Malgré le ralentissement mondial dont a découlé une récession qui a frappé les plus grands marchés d'exportation du pays, les chiffres récemment publiés par le gouvernement tunisien font état d'une série de bons paramètres fondamentaux macroéconomiques pour la fin de l'année 2009. Ces résultats sont notamment dus à une augmentation de l'investissement étranger direct (IED) et du financement international, ainsi qu'à la poursuite de la privatisation et de la stratégie de diversification.


Bien que 2009 ait été une année difficile, surtout si l'on tient compte de l'étroite relation économique qu'entretient le pays avec les marchés européens victimes de récession et qui sont à l'origine de la plus grande partie de la demande des biens et des services tunisiens, l'économie a quand même réussi à croître de 3.1%. Ce chiffre est d'autant plus impressionnant que, au cours de la même année, plusieurs économies européennes ont connu une croissance nulle. Par ailleurs, le gouvernement prévoit une croissance de 4% pour l'année 2010.

En termes d'IED, le pays a attiré 2.38 milliards de dinas tunisiens (1.26 milliard d'euros), selon les chiffres du ministère du Développement et de la Coopération internationale. De plus, les médias locaux ont annoncé que le gouvernement s'attendait à ce que l'économie tunisienne reçoive un total de 100 milliards de dinas tunisiens (52.91 milliards d'euros) en investissement public, privé et étranger au cours des cinq prochaines années.
Les bons résultats de la Tunisie sont également une conséquence du programme de restructuration mis en place depuis 1995 et visant à améliorer la productivité et les résultats commerciaux. Grâce aux lignes de crédit et au soutien technique direct, l'aide publique a donné lieu à un investissement de 5.2 milliards de dinars (2.7 milliards d'euros qui a permis d'aider quelque 4 500 sociétés. Cette assistance a, d'une part, mené à une multiplication des techniques de gestion plus professionnelle, qui ont eu un effet sur l'économie dans son ensemble, et, d'autre part, préparé, par le biais d'une augmentation de leur compétitivité en 2009, un grand nombre d'entreprises au ralentissement de la croissance économique.

« Lorsque vous êtes entourés de ressources humaines qualifiées, vous prenez de meilleures décisions, vous déléguez et la gestion de l'entreprise s'en trouve améliorée. Il s'agit d'une grande consolidation de l'édifice économique du pays », a expliqué à OBG Chekib Nouira, président de l'Institut arabe des chefs d'entreprises.
Le pays cherche également des façons de renforcer la coopération économique avec des marchés hors de l'Union européenne, tels que l'Afrique sub-saharienne, le Golfe et l'Asie, ce qui, a priori, augmentera la résistance du pays aux chocs économiques à venir. Cependant, dans la mesure où d'autres marchés émergeants tentent de se frayer chemin pour accéder à la zone euro, les entreprises tunisiennes cherchent également à gagner en valeur ajoutée et à s'éloigner de la simple compétitivité des coûts.

« Les sociétés tunisiennes les plus compétitives ont déjà atteint leur capacité maximale, ce qui veut dire qu'elles doivent concentrer leur attention et leur énergie sur les marchés où elles sont déjà présentes », a déclaré M. Nouira. « La stratégie pour les industries du pays est maintenant de progresser dans la chaîne des valeurs et de ne plus compter exclusivement sur la compétitivité des coûts, qui n'est pas éternelle », a-t-il poursuivi.
Le programme de privatisation du pays attirera également davantage d'investissements dans l'économie. En 2010, le programme touchera plusieurs secteurs, ce qui contribuera à la diversification de la croissance. En effet, des entreprises du secteur agricole, des services, du transport et de l'industrie devraient être privatisées cette année. Ainsi, on s'attend à ce que des acteurs publics, tels que la Société tunisienne d'assurances et de réassurances (STAR), la Compagnie tunisienne de navigation et la Société tunisienne d'aviculture, attirent l'attention des investisseurs, à l'instar de l'introduction en bourse de Ciment de Bizerte.

Le pays a également réussi à baisser son taux d'inflation, ce dernier étant passer de 5% en 2008 à 3.7% en 2009, selon des chiffres de la Banque centrale de Tunisie. Cependant, il risque d'être difficile de préserver la stabilité des prix à la consommation alors qu'on s'efforce de contenir l'inflation. Le gouvernement a d'ailleurs déjà annoncé une augmentation de 5% des prix du pétrole afin d'aider à réduire le déficit budgétaire. De plus, la reprise probable de l'économie mondiale risque de pousser encore davantage les prix vers le haut, ce qui aura un effet sur les chiffres de croissance réelle de l'année 2010.
L'investissement de 2010 sera également influencé par le prêt de 206 millions d'euros accordé par la Banque mondiale. L'accord, récemment conclu entre une délégation de l'institution internationale et le ministère du Développement et de la Coopération internationale, aura pour objectif principal, selon les médias locaux, de développer les énergies renouvelables et d'améliorer le recrutement des diplômés d'université, la gestion des ressources naturelles et les services sociaux.
Bien que la Tunisie ait montré qu'elle était préparée à tirer profit de la confiance retrouvée en son économie, les résultats économiques du pays de 2010 dépendront, tout de même, du redressement des économies européennes.
01/03/2010 | 1
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