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Tunisie - Stade 7 : les secrets chiffrés dâEUR(TM)un fulgurant succès
20/01/2010 | 1
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Tunisie - Stade 7 : les secrets chiffrés dâEUR(TM)un fulgurant succès
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A l’instar de tous les pays africains, la Tunisie vit et vibre à l’heure et au rythme de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2010) qui se déroule actuellement en Angola.
Et faute de pouvoir diffuser les différents matches de la plus prestigieuse des joutes footballistiques africaines en direct – exclusivité d’Al Jazeera oblige-, les trois chaînes de télévision tunisiennes ont mis sur pied, chacune, une émission quotidienne avec un plateau spécial en vue de faire vivre les téléspectateurs tunisiens le plus près et le maximum possible l’ambiance de cette compétition et, plus particulièrement, tout ce qui touche à notre team national. En termes d’audiences, de coût de production et de recettes publicitaires, la palme d’or revient à l’émission Stade 7, sur la chaîne nationale Tunisie 7. Combien a investi Cactus Productions, producteur de l’émission ? Business News vous dévoile, en exclusivité, les secrets chiffrés de ce fulgurant succès.

Nessma TV, Hannibal TV et Tunisie 7 ont concocté, chacune de son côté, une émission quotidienne de plus d’une heure qui passe pratiquement à la même heure, d’où la grande course engagée par les trois chaînes dans le but d’atteindre le plus fort taux d’audimat et attirer, par voie de conséquence, le plus grand nombre de commandes publicitaires.
A ce jeu, c’est l’émission vedette de Tunis 7, « Stade 7 » qui gagne, jusqu’ici, la bataille de l’audimat. Selon les statistiques rendus publiques par l’agence Sigma Conseil, la palme d’or revient à la chaîne publique tunisienne Tunisie 7, avec son émission «Stade 7» qui réalise une très belle performance d’audience.
A titre d’exemple, à l’issue du match Tunisie- Gabon, le 17 janvier 2010, et malgré l’heure tardive, elle a caracolé en première position, loin devant les autres chaînes TV tunisiennes. L’enquête de Sigma (citée déjà par le quotidien algérien L'Expression et le site tunisien Leaders), attribue, en effet, à « Stade » 7, produite par Cactus et animée par Moez Ben Gharbia, un taux de pénétration de 39.1% et surtout un taux d’audience de 74,1%. Hannibal TV, la première chaîne privée en Tunisie, vient, avec Souiâa CAN, en deuxième position, affichant 7,7% en pénétration et 13,3% en audience. L’émission «Ness CAN» de Nessma TV, se contente de miettes, enregistrant 1,1% en pénétration et presqu’autant (1,2%) en audience.

Le succès de Stade 7 repose, selon la même étude citée précedemment, sur au moins trois facteurs déterminants. D’abord, le recours à une production externe, professionnelle et de qualité. Ensuite, la parfaite organisation d’un débat pluraliste, ouvert et sans tabou, permettant un échange contradictoire d’analyses et d’opinions. Enfin, le large panel réuni sur le plateau et l’animation intelligente. Autant d’ingrédients qui gagneraient à se généraliser sur nos écrans si nous voulons capter l’attention des téléspectateurs, estime la même étude.
Quels sont les secrets du succès fulgurant de l’émission « Stade 7 » ? La première remarque qui s’impose est le fait que la production, en l’occurrence, « Cactus», n’a pas lésiné sur les moyens et nullement cherché les économies de bout de chandelle dans l’investissement. C’est l’empreinte de Sami Fehri, patron de Cactus. A chacune de ses productions, il adopte la même stratégie et récolte le même succès.

Quelques données et autres chiffres pour étayer cette argumentation : un plateau et un décor somptueux, un animateur au grand charisme, des invités de haut standing et des correspondants compétents sur place pour assurer les liaisons en direct.
On citera, d’abord, Moez Ben Gharbia, devenu une célébrité et une valeur sûre qui, à lui seul, peut être un gage de réussite d’une émission télévisée. Les invités, ensuite qui sont tous des personnalités de grande réputation à savoir Me Fethi El Mouldi, une autre figure charismatique et célèbre pour ses « dakhla » et son humour fin fait de jeu de mots fort subtil. Grand connaisseur du monde médiatique (depuis des décennies), Me El Mouldi connait les ficelles qui accrochent.
Deuxième intervenant de l’émission, Sid Ahmed M’ghirbi, figure non moins emblématique du football tunisien reconnu pour ses analyses pertinentes du monde du ballon rond. Zied Tlemçani, troisième invité prestigieux, se distingue par ses raisonnements posés et implacables grâce à une carrière nationale et internationale riche et diversifiée. Ajoutons-lui son statut de chef d’entreprise qui lui a appris à prendre le recul nécessaire avant de se lancer dans une analyse. Autre invité : le reporter et analyste Mourad Zeghidi, fort de son expérience et de sa notoriété sur les plateaux sportifs de Canal Plus après avoir affûté ses armes à Canal Horizons. en clair, et sans oublier l’arbitre de charme Néji Jouini. Que des professionnels !
Pour faire appel à ces professionnels, Cactus a mis les mains dans la poche et a consacré une « pige » moyenne de mille dinars par épisode et par invité. Soit entre 15 000 et 20 000 dinars chacun durant les trois semaines de la CAN.
Le cachet de l’animateur, Moez Ben Gharbia, est, pour sa part, à cinq chiffres également. Solde bien mérité au vu de la célébrité de cet animateur et de l’audimat qu’il génère dans chacune de ses émissions. Le nom de Moez Ben Gharbia est devenu à lui seul un label et, concédons-le lui, son cachet est infinitésimal par rapport à ce qu’il mérite et à ce que gagnent les animateurs à égale célébrité dans les chaînes du Golfe ou d’Europe.
Un chiffre illustre bien la célébrité de l’animateur et de l’émission dans le paysage tunisien. La page des fans de Stade 7 sur Facebook compte quelque 80 000 personnes ! Un nombre atteint en, seulement, 5 jours !

Si on ajoute les prises en charge intégrales de tous les invités venus de l’étranger (billets d’avions et séjour dans un hôtel de prestige), et les 200 000 dollars (équivalent de 262 000 dinars tunisiens) de droits pour l’ensemble des liaisons quotidiennes en direct, on mesure l’ampleur des dépenses énormes engagées pour cette émission.
L’investissement en vaut le coup. Car cet étonnement disparaît dès qu’on prend connaissance des recettes engrangées grâce à cette émission et qui sont générées, exclusivement, par les recettes publicitaires.
Selon les offres commerciales envoyées par Cactus Prod aux annonceurs, ces derniers ont été invités à des forfaits de 198 000 dinars par annonceur. Un montant qui leur permet d’avoir trois spots publicitaires (une avant l’émission et deux en cours) par émission à raison de 30 secondes par spot et ce durant toute la CAN.

Il n’y a qu’à compter le nombre d’annonceurs pour avoir une idée précise sur les recettes générées par l’émission. Ce sera le travail de Sigma Conseil. En clair, les producteurs ont compris l’importance de l’investissement et que plus on investit à bon escient, plus on récolte les dividendes. Si on est convaincu, à titre d’exemple, qu’en investissant 1 dinar, on en récolte deux, et que si on injecte deux dinars, on en ramasse cinq (et non quatre), il n’y a plus lieu d’hésiter à mettre le paquet, à condition que ce soit fait après une étude préalable et minutieuse.

Pour conclure, disons qu’il n’y a pas de miracle. Il suffit de savoir saisir les opportunités, de faire les bon choix, de miser sur les valeurs sûres sans regarder à la dépense, de savoir répondre aux attentes du public loin de toute langue de bois. La qualité ne peut que suivre, le grand succès public aussi et les recettes, bien entendu.
« Stade 7 », c’est, donc et surtout, un cas et un modèle de réussite à la fois économique et médiatique.

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