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Tunisie - Le coût dâEUR(TM)une élimination de la Coupe du monde

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Il a suffi de 90 minutes pour que le scénario de bonheur, tant attendu et espéré par tout un pays, se transforme en véritable catastrophe nationale. Les Tunisiens n’iront pas en fin de compte, au pays de Nelson Mandela. Plus de 10 millions de supporters ont siroté, jusqu'à la lie, le calice d'amertume.
S’inclinant, face au Mozambique, par 1 à 0 lors du dernier match de la phase de poule, la sélection tunisienne de football est passée à côté de l’événement planétaire numéro un. Un événement sportif, certes, mais qui comporte, surtout, des chiffres : 3 milliards de téléspectateurs, retransmission dans 214 pays, 73 000 heures de couverture TV…
La fierté nationale ne sera pas la seule à pâtir de cette élimination-déception. En filigrane, il y aura, certainement, des séquelles économiques irrémédiables, du moins sur le court terme. Bon à noter, l’équipe nationale de la Tunisie constitue une marque très prisée et un investissement sûr pour les sponsors. Du coup, la non-qualification pour la prochaine Coupe du monde a écorné ce statut et causera, selon nos calculs estimatifs plusieurs centaines de milliers de dinars de manque à gagner.
Une qualification à la phase finale de la Coupe du monde 2010 aurait eu, certainement, un impact positif sur l'économie tunisienne. Cela va nous manquer. Les victimes économiques potentielles d’une telle défaite sont assurément la Fédération tunisienne de football (FTF), les compagnies aériennes, les agences de voyages, les annonceurs, les supermarchés, les médias, le tourisme,…Une manne financière s’est carrément évaporée.
Du côté de la Fédération tunisienne de football (FTF), même si l’enjeu sportif l’emporte le plus, les répercussions économiques inquiètent ses responsables. La qualification à la phase finale étant budgétisée, la FTF accusera un manque à gagner de 4 millions de dinars. Sans compter les pertes sèches en termes de budget alloué salaires, primes, déplacements, voyages, équipements, hébergements,…
Pareillement, l’élimination aura un impact sur le contrat avec l'équipementier de la sélection, Puma, qui court jusqu’en 2010. Signé en 2004, le contrat stipule que la F.T.F perçoit 300.000 euros par an, sous forme d’équipements divers. Une prime supplémentaire est octroyée à chaque qualification de l’une des différentes équipes nationales. Suite à la non-qualification, une révision vers la baisse du montant alloué par Puma à la FTF, dans le cadre d’une renégociation du contrat, devient une éventualité. Des enseignes Tunisie Telecom, Delice Danone, Coca cola, qui alimentent la caisse de la FTF, pourraient également chercher à réviser leurs engagements.
Au-delà de la FTF, il y a les retombées directes, sur les compagnies aériennes, les agences de voyages, les ventes de maillots, les boissons, la nourriture, les journaux,…Il y a également des répercussions indirectes, notamment en termes d’investissements publicitaires. Suite à l’élimination, les annonceurs ne pourront pas communiquer avant, au moment et après chaque match. Un véritable préjudice en termes d’exposition médiatique. Le manque à gagner peut être évalué à quelques 5 millions DT.
Les médias, justement, souffriront également de l’absence de la sélection nationale en Afrique du Sud. Et surtout la télévision, qui achète pour des sommes faramineuses les droits de retransmission des compétitions internationales. La Coupe du monde est un produit d’appel pour vendre très cher des espaces publicitaires. Idem pour les chaînes de radio, les magazines et les journaux, qui, en difficulté matérielle pour la plupart, attendent impatiemment cet événement pour reprendre leur souffle et renflouer leurs caisses.
Même si tout le monde s’accorde à dire que cette élimination constitue un drame sportif, la non-qualification entraînera également des répercussions négatives d’ordre économique.
Contacté par Business News, Hassen Zargouni, DG de Sigma Conseil, ne nous contredit pas :
" Si le sens patriotique ne se monétarise pas, si l’engagement pour mouiller le maillot national est une affaire de cœur et non d’argent, force est de constater qu’en l’absence du team national de la phase finale de la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, la Fédération Tunisienne de Football accusera à cause de la défaite contre le Mozambique, un manque à gagner de l’ordre de 4 millions de dinars en recette directe et ce sont les petits clubs de football qui pâtiront davantage de cette situation, car les clubs professionnels arrivent tant bien que mal à diversifier leurs entrées d’argent. Au niveau des recettes indirectes, une qualification de l’équipe nationale tunisienne de football aurait généré, en termes d’investissements publicitaires, environ 5 millions de nos dinars aux différents médias télévisuels. Mais c’est surtout au niveau de l’image de marque du pays que le manque à gagner est important. On sera privé d’un espace média formidable pour vendre les mérites du pays, sa jeunesse, son dynamisme et sa modernité. La phase finale de la coupe du monde de football est une excellente vitrine des peuples vaillants, des pays qui réussissent et des choix gagnants. L’attraction des IDE et l’exportabilité des produits et services tunisiens se verraient facilités par cette qualification, à condition de bâtir une politique de communication adéquate. A titre d’illustration, le jeu électronique FIFA 2010 sera disponible auprès de 200 millions d’utilisateurs de jeux vidéo à travers le monde entier, sur des supports aussi variés que des consoles de jeux, des téléviseurs, des handsets (téléphones mobiles), etc.… Avec ces dizaines de millions d’utilisateurs potentiels qui voient défiler le drapeau national chez eux et à portée de main au quotidien, cela vaut les meilleures campagnes FIPA et CEPEX réunies. A ce titre, certains économistes estiment que la France à gagné 0,5 point de croissance de PIB en 1998 grâce à la performance de l'équipe de France et la surconsommation avec des retombées des produits dérivés vendus dans le monde entier de l’ordre de 10 milliards d’euros. Cette familiarité induite avec l’étendard national n’a pas de prix en termes de capital Marque pays".
Et M. Zargouni d’ajouter : "Mais, heureusement tout n’est pas perdu. D’abord sur le plan sportif et à très court terme, il nous reste la CAN en Angola à disputer, voire à gagner. Cela peut se traduire par une dynamique économique non négligeable en faveur des finances du football national et des médias tunisiens. Mais, des grandes crises naissent les plus grandes opportunités.
Avec une vision à long terme, une stratégie bien planifiée, chose qu’on sait faire en Tunisie, on s’en sortira, car sur le plan sportif, quand on voit la qualité de la prestation de l’équipe de Tunisie espoirs, la veille de la débâcle Maputo, en France contre l’équipe espoirs française (1-1) on est, quelque part, rassuré sur l’équipe de Tunisie de demain. Sur le plan organisationnel, la force du football tunisien et ce, d’après tous les observateurs tant nationaux qu’internationaux, réside dans la qualité professionnelle de nos clubs comparée à celle de leurs pairs africains.
Cette force est à capitaliser par un plan de mise à niveau sportif d’abord : A ce jour, il n'y a pas de "vrai" directeur technique, en charge d'une vision globale de la formation en Tunisie. De simples choix techniques peuvent changer la forme des joueurs sur le terrain le jour "J", de plus comment expliquons nous que la fédération n'arrive pas à produire un staff technique tunisien de qualité pour tenir l'équipe nationale. Une autre mise à niveau est aussi à l’ordre du jour, celle qui concerne l’aspect organisationnel, juridique et financier au niveau de la FTF et des associations sportives et particulièrement les 28 clubs professionnels que compte le pays. Il s’agit de professionnaliser davantage ces structures par la mise en place de procédures administratives et financières rigoureuses afin d’assainir la gestion financière et de les préparer à développer leur financement d’une manière durable (droit TV, sponsoring, billetterie, …).
Une instance indépendante de contrôle de la gestion de ces structures sportives n’est pas à exclure, un CMF sportif en quelque sorte. Le financement du sport tunisien sur une année est évalué à près de 100 millions de dinars, accaparé, aux deux tiers, par les clubs des Ligue 1 et 2 de football. Il s’agit de se donner les moyens de doubler ce montant à l’horizon de 2012 afin d’assurer aux équipes nationales tunisiennes une présence quasi permanente dans les joutes juteuses des compétitions mondiales.
Notre seule force, en cela, est cette rationalité à la tunisienne qui fait souvent défaut aux structures concurrentes de notre continent africain. Oui nous sommes passionnés, mais pas pour des comportements passionnels, le spectacle que donnent actuellement l’Algérie et l’Egypte, par médias interposés, est, à ce titre, affligeant. Le succès demeure toujours en nous !"
Fédération, sponsors, chaînes de télévision, journaux, … ont retenu leur souffle en espérant une qualification des nôtres pour la phase finale de la Coupe du monde de 2010. Mais le réveil a été dur. On n’ira pas en Afrique du Sud. En termes économiques et en marketing seront, comme on vient de le constater, les conséquences sont négatives. Le plus important consiste à positiver en retenant la leçon et faire en sorte que les lendemains soient meilleurs. Nullement évident !
S’inclinant, face au Mozambique, par 1 à 0 lors du dernier match de la phase de poule, la sélection tunisienne de football est passée à côté de l’événement planétaire numéro un. Un événement sportif, certes, mais qui comporte, surtout, des chiffres : 3 milliards de téléspectateurs, retransmission dans 214 pays, 73 000 heures de couverture TV…
La fierté nationale ne sera pas la seule à pâtir de cette élimination-déception. En filigrane, il y aura, certainement, des séquelles économiques irrémédiables, du moins sur le court terme. Bon à noter, l’équipe nationale de la Tunisie constitue une marque très prisée et un investissement sûr pour les sponsors. Du coup, la non-qualification pour la prochaine Coupe du monde a écorné ce statut et causera, selon nos calculs estimatifs plusieurs centaines de milliers de dinars de manque à gagner.
Une qualification à la phase finale de la Coupe du monde 2010 aurait eu, certainement, un impact positif sur l'économie tunisienne. Cela va nous manquer. Les victimes économiques potentielles d’une telle défaite sont assurément la Fédération tunisienne de football (FTF), les compagnies aériennes, les agences de voyages, les annonceurs, les supermarchés, les médias, le tourisme,…Une manne financière s’est carrément évaporée.
Du côté de la Fédération tunisienne de football (FTF), même si l’enjeu sportif l’emporte le plus, les répercussions économiques inquiètent ses responsables. La qualification à la phase finale étant budgétisée, la FTF accusera un manque à gagner de 4 millions de dinars. Sans compter les pertes sèches en termes de budget alloué salaires, primes, déplacements, voyages, équipements, hébergements,…
Pareillement, l’élimination aura un impact sur le contrat avec l'équipementier de la sélection, Puma, qui court jusqu’en 2010. Signé en 2004, le contrat stipule que la F.T.F perçoit 300.000 euros par an, sous forme d’équipements divers. Une prime supplémentaire est octroyée à chaque qualification de l’une des différentes équipes nationales. Suite à la non-qualification, une révision vers la baisse du montant alloué par Puma à la FTF, dans le cadre d’une renégociation du contrat, devient une éventualité. Des enseignes Tunisie Telecom, Delice Danone, Coca cola, qui alimentent la caisse de la FTF, pourraient également chercher à réviser leurs engagements.
Au-delà de la FTF, il y a les retombées directes, sur les compagnies aériennes, les agences de voyages, les ventes de maillots, les boissons, la nourriture, les journaux,…Il y a également des répercussions indirectes, notamment en termes d’investissements publicitaires. Suite à l’élimination, les annonceurs ne pourront pas communiquer avant, au moment et après chaque match. Un véritable préjudice en termes d’exposition médiatique. Le manque à gagner peut être évalué à quelques 5 millions DT.
Les médias, justement, souffriront également de l’absence de la sélection nationale en Afrique du Sud. Et surtout la télévision, qui achète pour des sommes faramineuses les droits de retransmission des compétitions internationales. La Coupe du monde est un produit d’appel pour vendre très cher des espaces publicitaires. Idem pour les chaînes de radio, les magazines et les journaux, qui, en difficulté matérielle pour la plupart, attendent impatiemment cet événement pour reprendre leur souffle et renflouer leurs caisses.
Même si tout le monde s’accorde à dire que cette élimination constitue un drame sportif, la non-qualification entraînera également des répercussions négatives d’ordre économique.

" Si le sens patriotique ne se monétarise pas, si l’engagement pour mouiller le maillot national est une affaire de cœur et non d’argent, force est de constater qu’en l’absence du team national de la phase finale de la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, la Fédération Tunisienne de Football accusera à cause de la défaite contre le Mozambique, un manque à gagner de l’ordre de 4 millions de dinars en recette directe et ce sont les petits clubs de football qui pâtiront davantage de cette situation, car les clubs professionnels arrivent tant bien que mal à diversifier leurs entrées d’argent. Au niveau des recettes indirectes, une qualification de l’équipe nationale tunisienne de football aurait généré, en termes d’investissements publicitaires, environ 5 millions de nos dinars aux différents médias télévisuels. Mais c’est surtout au niveau de l’image de marque du pays que le manque à gagner est important. On sera privé d’un espace média formidable pour vendre les mérites du pays, sa jeunesse, son dynamisme et sa modernité. La phase finale de la coupe du monde de football est une excellente vitrine des peuples vaillants, des pays qui réussissent et des choix gagnants. L’attraction des IDE et l’exportabilité des produits et services tunisiens se verraient facilités par cette qualification, à condition de bâtir une politique de communication adéquate. A titre d’illustration, le jeu électronique FIFA 2010 sera disponible auprès de 200 millions d’utilisateurs de jeux vidéo à travers le monde entier, sur des supports aussi variés que des consoles de jeux, des téléviseurs, des handsets (téléphones mobiles), etc.… Avec ces dizaines de millions d’utilisateurs potentiels qui voient défiler le drapeau national chez eux et à portée de main au quotidien, cela vaut les meilleures campagnes FIPA et CEPEX réunies. A ce titre, certains économistes estiment que la France à gagné 0,5 point de croissance de PIB en 1998 grâce à la performance de l'équipe de France et la surconsommation avec des retombées des produits dérivés vendus dans le monde entier de l’ordre de 10 milliards d’euros. Cette familiarité induite avec l’étendard national n’a pas de prix en termes de capital Marque pays".
Et M. Zargouni d’ajouter : "Mais, heureusement tout n’est pas perdu. D’abord sur le plan sportif et à très court terme, il nous reste la CAN en Angola à disputer, voire à gagner. Cela peut se traduire par une dynamique économique non négligeable en faveur des finances du football national et des médias tunisiens. Mais, des grandes crises naissent les plus grandes opportunités.
Avec une vision à long terme, une stratégie bien planifiée, chose qu’on sait faire en Tunisie, on s’en sortira, car sur le plan sportif, quand on voit la qualité de la prestation de l’équipe de Tunisie espoirs, la veille de la débâcle Maputo, en France contre l’équipe espoirs française (1-1) on est, quelque part, rassuré sur l’équipe de Tunisie de demain. Sur le plan organisationnel, la force du football tunisien et ce, d’après tous les observateurs tant nationaux qu’internationaux, réside dans la qualité professionnelle de nos clubs comparée à celle de leurs pairs africains.
Cette force est à capitaliser par un plan de mise à niveau sportif d’abord : A ce jour, il n'y a pas de "vrai" directeur technique, en charge d'une vision globale de la formation en Tunisie. De simples choix techniques peuvent changer la forme des joueurs sur le terrain le jour "J", de plus comment expliquons nous que la fédération n'arrive pas à produire un staff technique tunisien de qualité pour tenir l'équipe nationale. Une autre mise à niveau est aussi à l’ordre du jour, celle qui concerne l’aspect organisationnel, juridique et financier au niveau de la FTF et des associations sportives et particulièrement les 28 clubs professionnels que compte le pays. Il s’agit de professionnaliser davantage ces structures par la mise en place de procédures administratives et financières rigoureuses afin d’assainir la gestion financière et de les préparer à développer leur financement d’une manière durable (droit TV, sponsoring, billetterie, …).
Une instance indépendante de contrôle de la gestion de ces structures sportives n’est pas à exclure, un CMF sportif en quelque sorte. Le financement du sport tunisien sur une année est évalué à près de 100 millions de dinars, accaparé, aux deux tiers, par les clubs des Ligue 1 et 2 de football. Il s’agit de se donner les moyens de doubler ce montant à l’horizon de 2012 afin d’assurer aux équipes nationales tunisiennes une présence quasi permanente dans les joutes juteuses des compétitions mondiales.
Notre seule force, en cela, est cette rationalité à la tunisienne qui fait souvent défaut aux structures concurrentes de notre continent africain. Oui nous sommes passionnés, mais pas pour des comportements passionnels, le spectacle que donnent actuellement l’Algérie et l’Egypte, par médias interposés, est, à ce titre, affligeant. Le succès demeure toujours en nous !"
Fédération, sponsors, chaînes de télévision, journaux, … ont retenu leur souffle en espérant une qualification des nôtres pour la phase finale de la Coupe du monde de 2010. Mais le réveil a été dur. On n’ira pas en Afrique du Sud. En termes économiques et en marketing seront, comme on vient de le constater, les conséquences sont négatives. Le plus important consiste à positiver en retenant la leçon et faire en sorte que les lendemains soient meilleurs. Nullement évident !
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