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Quelle part pour la Tunisie dans les investissements en Méditerranée ?
05/11/2009 | 1
min
Quelle part pour la Tunisie dans les investissements en Méditerranée ?
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ANIMA Investment Network a consacré tout un chapitre à la Tunisie dans sa carte des investissements en Méditerranée. C’est un travail de géolocalisation des secteurs et des sites d'activité, réalisé dans le cadre du programme Invest in Med. Il s’agit également d’un guide sectoriel permettant d’aiguiller les investisseurs à travers les politiques publiques de développement économique et territorial. S’agissant de la Tunisie, le guide croise les politiques sectorielles et industrielles mises en place par les autorités publiques avec la géographie des zones de développement économiques existantes. Une fiche synthétique a été élaborée afin de présenter les informations clés en matière stratégique, réglementaire et sectorielle. La fiche est détaillée sur 14 grands secteurs dont le développement est jugé prioritaire.



Le guide signale que la Tunisie a adopté dès les années 1970 un modèle économique orienté vers l’exportation. En 1995, la Tunisie a lancé un programme de mise à niveau du secteur industriel. L’objectif est d’améliorer la compétitivité de ses entreprises et de faciliter leur insertion dans les marchés internationaux.
Cette politique n’a pas tardé à porter ses fruits. En 2008, plus de 4000 entreprises ont participé au programme. En 2011, elles devraient être 4800. Les exportations industrielles (hors agro-alimentaires) ont été multipliées par 4 par rapport à 1996, atteignant 12 milliards de dinars tunisiens (7 milliards d’euros) de recettes, soit l’équivalent de 84% des exportations nationales. Depuis 1996, les exportations de la Tunisie vers les pays de l’Union européenne, son premier partenaire commercial, ont connu une croissance moyenne de 10%.


Le round-up des différentes réalisations du secteur au cours de cette période montre l’importance des efforts consentis par la Tunisie afin de booster le secteur industriel. Hormis le plan de mise à niveau du secteur industriel, les autorités publiques se sont empressées de mettre en œuvre des mesures adéquates afin de soutenir les industries exportatrices.
« Ce développement rapide a été permis par les importants efforts déployés par la Tunisie pour privilégier l’éducation et la formation professionnelle, améliorer ses infrastructures de transport et de logistique, développer des plateformes de production, répondant aux standards internationaux et encourager les échanges internationaux», indique le guide.
Selon le guide, l’entrée en 2008 de la Tunisie dans la zone de libre échange de l’UE a laissé entrevoir de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux défis. L’industrie tunisienne s’est vu concurrencer par les pays offrant des coûts de production imbattables. Dès lors, l’évaluation de la position actuelle de l’industrie tunisienne s’est avérée plus qu’indispensable. Afin de fixer un cap à moyen terme, la Tunisie a adopté une nouvelle stratégie à l’horizon 2016.
« Cette stratégie vise à différencier la Tunisie de ses concurrents, notamment asiatiques, en complétant son positionnement de "back office"/"nearshore industriel" par des fonctions de "hub" et d’"innovation". D’une part, il s’agit d’intégrer le" site Tunisie" dans une chaine de valeur régionale, voire mondiale, en améliorant l’efficacité logistique. D’autre part, la promotion de l’innovation, à travers l’éducation et la formation, doit permettre d’accroître la valeur ajoutée de la production. D’ici 2016, l’objectif est de doubler les exportations pour atteindre les 17,5 milliards d’euros », ajoute le guide.


Les facteurs clefs de succès d’une telle stratégie, d’après le guide, reposent sur 3 axes de développement majeurs :
- Faire monter en gamme les secteurs industriels historiques : textile, habillement, cuir et chaussures, agro-alimentaire, chimie des phosphates, matériaux de constructions ;
- Diversifier le tissu industriel tunisien et faire émerger des secteurs nouveaux : industries électroniques, mécaniques et aéronautiques (aussi appelées industries mécaniques et électriques, IME), plastiques techniques, industries pharmaceutiques et biotechnologies, TIC, centres de services et autres services liés à l’industrie ;
- Préparer la prochaine vague de secteurs et d’entreprises qui régénéreront le tissu économique tunisien, en favorisant l’apparition de pépites au croisement fertile entre plusieurs secteurs industriels tunisiens : la mécatronique par exemple
D’emblée, la concrétisation de ces trois axes nécessitent la présence d’entreprises locomotives. En ce sens, la Tunisie est devant un imminent challenge qui consiste à attirer les grands groupes internationaux. Dans ce même fil d’idées, le guide souligne que : « pour les attirer, quatre pôles de compétitivité seront crées d’ici 2016. Ils concernent quatre secteurs clés : les IME, le textile et habillement, l’agroalimentaire et les TICs. Ils devront accueillir 1000 entreprises et 40000 emplois. Un autre exemple de réussite récente est la création d’une activité aéronautique, associant un groupe de sous-traitants ou partenaires du programme Airbus ».
Pour s’adapter instantanément aux aléas d’une conjoncture fortement mondialisée, la Tunisie a développé également le commerce, les activités de loisir et le tourisme. C’est en diversifiant son économie, la Tunisie ambitionne de limiter sa vulnérabilité aux aléas du contexte internationale.
Dans le chapitre des IDE, le guide met l’accent sur la démarche tunisienne en la matière. Consciente de l’ampleur des mutations technologiques à l’échelle nationale et internationale, la Tunisie cible de plus en plus un spectre plus large de projets, notamment ceux à forte densité technologique. Et le guide d’ajouter : « Ce nouveau ciblage implique une évolution de sa politique vis-à-vis des IDE, davantage concentrée sur des mesures liées à l’éducation, la formation, la recherche et le développement et l’innovation ».


Le guide a mis en exergue la panoplie de mesures prises par le gouvernement tunisien qui sont à l’origine de la forte attractivité du "site Tunisie". Dès 1994, la loi garantit la liberté d’investir dans la plupart des secteurs. Elle s’applique aussi bien aux investisseurs nationaux qu’étrangers. Ces derniers peuvent réaliser leur projet sans s’associer nécessairement à un partenaire local. « Qui plus est, de nombreuses mesures visant à améliorer l’environnement des affaires et ôter tout obstacle à l’investissement ont été prises ces dernières années : simplification administrative, fiscalité avantageuse, démantèlement des barrières douanières, incitations à l’investissement, accès au financement, etc. Elles sont particulièrement favorables aux entreprises exportatrices », précise le guide.
Pour accéder rapidement à des informations opérationnelles sur les secteurs stratégiques en Tunisie, les investisseurs étrangers ont trois portes d'entrée: une carte indiquant les secteurs d'activités développés ainsi que les principales infrastructures et zones d'activité; une fiche synthétique présentant les informations clés en matière stratégique, réglementaire et sectorielle et une fiche détaillée sur 14 grands secteurs dont le développement est jugé prioritaire pour la Tunisie.
Il apparaît, à travers cette cartographie et le tableau succinct dressé par ANIMA, qu'un positionnement de la Tunisie est en train d'émerger. La Tunisie continue son rattrapage sur les infrastructures et reste, pour certaines activités (industries à forte consommation énergétique, à main d'œuvre spécialisée), une destination compétitive.

05/11/2009 | 1
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