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Tunisie - Tout savoir sur Desertec, le méga projet dâEUR(TM)énergie solaire à 400 milliards d'euros
06/10/2009 | 1
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Tunisie - Tout savoir sur Desertec, le méga projet dâEUR(TM)énergie solaire à 400 milliards d'euros
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Sous la double pression du tarissement des énergies fossiles et l’augmentation des contraintes environnementales, la Tunisie s’est mobilisée pour donner à la question énergétique toute l'attention qu'elle mérite. L’objectif déclaré par les autorités publiques est de réorienter la politique énergétique pour faire face à la pénurie d'énergie qui se fait sentir. En témoigne les différents accords conclus dans le cadre de l’UPM, la mise en place de nouveaux projets énergétiques ou encore les préparatifs quant à la mise en œuvre du plan solaire. L’enjeu étant de taille, l’énergie solaire est désormais considérée comme l'énergie de demain. Mais même s'il est vrai que la question énergétique n’est pas uniquement une affaire tunisienne, la Tunisie, grâce à son potentiel solaire, demeure au cœur des projets internationaux qui s'annoncent.

Après le plan solaire méditerranéen, Desertec est le dernier fleuron d’une solidarité énergétique méditerranéenne. C’est un projet phare qui bénéficie du soutien des autorités publiques tunisiennes.
Desertec est ambitieux : d’ici 2050, le projet vise à construire des centrales solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour couvrir à terme 15% des besoins énergétiques de l’Europe et alimenter les pays producteurs. La technologie utilisée est la plus classique : le thermosolaire. Pour distribuer cette électricité, les promoteurs du projet, mirent la construction d’un un réseau de centrales thermiques solaires à concentration réparti dans les déserts nord-africains et moyen-orientaux. Il s’agit d’un réseau de lignes de transmission de courante continue haute tension (CCHT).

A l’initiative du titan allemand Terre Natale, le coût envisagé pour ce vaste projet de production d’énergie solaire est de 400 milliards d’euros. Lancée sous l’étiquette "Développement durable», la convention relative à ce projet a été signé jusqu’alors par 12 entreprises allemandes.
Un constat de taille : le projet est convoité par tout le monde. La Tunisie, renfermant un potentiel solaire gigantesque, ne peut pas être en reste. Lors du point de presse tenu vendredi 2 octobre 2009, Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, avait souligné que la Tunisie sera un acteur majeur dans Desertec.

Ce projet permettra à la Tunisie de devenir un centre international de production industrielle et d'exportation de l'énergie solaire. Une aubaine qui se pointe à l’heure où le ministère vient d’entamer les préparatifs quant à la mise en place du plan solaire tunisien. Ce plan porte sur le développement de la production de l'électricité au moyen de l'énergie solaire et qui s'inscrit dans le cadre du plan solaire méditerranéen.
D’ailleurs, Abdelaziz Rassaa, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME, chargé de l’Energie renouvelable et de l’Industrie agroalimentaire, présidera une délégation qui se rendra cette semaine en Allemagne. Objectif de la visite : discuter avec les partenaires allemands des modalités de la participation de la Tunisie dans la concrétisation de ce projet.

Dans la région MENA, plusieurs sociétés tunisiennes, marocaines et égyptiennes ont exprimé leur volonté d'investir dans Desertec. Elles devraient rejoindre Electricité de France (EDF), l'italien Enel (ENEL), l'espagnol Red Electrica Espana le projet, indique le quotidien, citant des sources proches des négociateurs. "La liste des parties intéressées est longue", a déclaré Ernst Rauch, responsable de Desertec chez Munich Re AG, l'une des entreprises pilotant le projet.
Plus de 100 sociétés ont exprimé leur intérêt, et certaines d'entre elles deviendront des partenaires associés de Desertec, étape préalable au statut de membre du projet, a ajouté Ernst Rauch.

Parmi les entreprises postulantes, on trouve également la Deutsche Bank, le groupe Siemens (qui construit à la fois des turbines à vapeur géantes pour ce type de centrales et des lignes de transmission électrique), des groupes solaires allemand Solar Millenium (qui projette des centrales thermiques géantes en Californie) et son rival Schott Solar.

Il s'agit également de la société d'ingénierie M+W Zander, et la banque allemande HSH Nordbank, mais aussi l'installateur de centrales solaires espagnol Abengoa Solar et le géant suisse ABB, leader mondial des transmissions. L'association européenne du solaire à concentration (ESTELA) est également membre de Desertec.
Lorsqu'une structure juridique aura été mise en place pour ce projet, fin octobre, le nombre des participants pourrait monter à 20, contre environ 13 actuellement.

Certes, Desertec est l’illustration d’une solidarité énergétique entre les deux rives de la Méditerranée. Cela témoigne d’une prise de conscience générale, pour les pays de la zone, de leurs fragilités énergétiques. Cependant, certaines voix cherchent à se faire entendre. Elles voient dans Desertec un accroissement de la dépendance énergétique de l’Europe envers les pays nord-africains et moyen-orientaux.
En dépit du marasme dans lequel s’enfoncent les partisans de la non coopération NORD-SUD, la pénurie annoncée des carburants fossiles conjointement avec une demande mondiale croissante impose une telle solidarité. Autant de motifs qui poussent la communauté méditerranéenne à développer une politique énergétique basée sur une vision claire des besoins et des capacités pour les décennies à venir. Cette politique nécessite, entre autres, du volontarisme pour développer de nouveaux modes de coopération en la matière.

Pour la Tunisie, encore une fois, la démarche est claire. La stratégie énergétique repose sur trois piliers : la sécurité énergétique, le développement et la valorisation des énergies renouvelables ainsi que l’ouverture sur le marché européen à travers l’exportation.
Le renforcement de la collaboration internationale, notamment avec l'UE, est considéré aujourd’hui comme un levier de développement et un vecteur de création d’emplois.

Il est inutile de rappeler que la Tunisie bénéficie d’un environnement économique qui encourage l’innovation et l’investissement, valeurs dont la Tunisie est fortement imbibée. Partant du constat que le droit à la sécurité énergétique et la prospérité économique est légitime, surtout pour les pays émergents, les retombées d’un tel projet ne peuvent être que bénéfiques.
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