Le secteur industriel se ressaisit peu à peu, une année environ après le déclenchement de la crise financière et économique mondiale. Les répercussions de cette crise se sont fait sentir sur la sphère de l’économie réelle de la Tunisie. Les chiffres publiés par le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME confirment une réactivité assez bonne du secteur industriel national. Que ce soit en matière d’investissements déclarés, d’exportations, de démarrage de grands projets, annoncés en pleine crise, l’ensemble des indicateurs témoigne de l’interactivité du secteur industriel. Faut-il rappeler que les activités les plus touchées sont essentiellement industrielles dont les Industries Mécaniques et Electriques (IME), le textile&habillement… ?

Il faut dire que les pouvoirs publics se sont empressés de mettre en œuvre, après un suivi permanent de la situation économique à l’échelle mondiale, des mesures adéquates afin de soutenir les PME notamment les industries exportatrices. Initialement prévues pour une durée de 6 mois, les mesures conjoncturelles ont vu leur durée de vie se rallonger de six mois supplémentaires (1er juillet/31 décembre 2009). A situation urgente et exceptionnelle, il a fallu des mesures exceptionnelles et urgentes.
Les mesures n’ont pas tardé à se mettre en place. Elles ont été décrétées par vague, dans des conseils de ministre successifs. Environ 80 mesures conjoncturelles ont été décidées. Elles sont relatives, entre autres, à la prise en charge, à un taux compris entre 50 et 100%, de la participation patronale dans le système de sécurité sociale (dans le cadre d’une réduction des heures de travail ou la mise en chômage technique), de 2% des taux d’intérêts des crédits résultant des actions de redressement; de 50% des dépenses d’assurance sur les exportations, aux quelles il fallait ajouter plusieurs aides financières pour renflouer les fonds de roulement des PME…

L’objectif de toutes ces mesures est plus qu’évident : soutenir les PME, maintenir le rythme de croissance face à la baisse de la demande internationale et préserver les emplois.
Les mesures prises ont pu effectivement, jusqu’à la fin du mois d’août 2009, préserver 55.382 emplois. Ce résultat a été obtenu suite au traitement par la Commission consultative de 241 dossiers présentés par les PME affectées par la crise.

Mieux, l’ensemble des mesures décrétées ont permis au secteur industriel de maintenir ses principaux équilibres et de respirer de l’air frais, dès l’été 2009, bien qu’il ait fait extrêmement chaud.
Ni la crise financière et économique, ni le ralentissement de la croissance mondiale, ni encore moins la chaleur n’ont retenu les investisseurs potentiels. Ceux-ci ont décidé de placer leur argent dans le site tunisien des affaires. Il est vrai que du côté des investissements déclarés dans le secteur industriel, c’est la stabilité des chiffres qui prime.

Ces chiffres tournent autour de -0,8%, par rapport à l’année 2008. Néanmoins, dans les zones de développement régional, l’investissement s’est caractérisé par une croissance considérable, marquée par une tendance vers les zones intérieures de la République.
Aussi, pendant les sept premiers mois de 2009, le taux de croissance des investissements dans ces zones (Gafsa, Zaghouan, Béja, Jendouba, Kébili et Siliana) a atteint 36.8%. Parallèlement au cours de la même période, le secteur industriel s’est non seulement bien maintenu, mais il a vu l’entrée en production et le démarrage d’un certain nombre de projets industriels, d’un coût global de 47MD. Ce sont les sites de productions de Plastotecnica, Zodiac Marine & Pool,…).

Mais encore, le secteur a vu le démarrage de 20 autres grands projets industriels d’une envergure importante. Les promoteurs de ces projets envisagent de créer 30 mille postes d’emploi et marquent l’implantation de grandes enseignes mondiale dans les régions intérieures de la République. Des projets dont celui de "Krumbert & Shubert", "Hutchinson", "Draxelmaier", "Aérolia", "Yazaki".

D’un autre côté, la crise n’a pas entravé le bon déroulement du programme de mise à niveau industrielle. Les PME ont continué à adhérer à la démarche. Au cours des huit derniers mois, elles ont été 215 PME à adhérer au PNM, contre uniquement 133, au cours de la même période de l’année 2008.
Aussi, le nombre global d’adhésion a-t-il atteint 4380 PME, depuis le lancement du programme. Autres initiatives pas trop gênée par la crise mondiale, la création de PME. En effet, le guichet unique de l’API annonce une croissance de 4,5% au niveau de la constitution juridique des entreprises.

Côté exportations, on a relevé une légère reprise due notamment aux mesures de soutien en faveur des PME exportatrice, après une baisse des exportations des produits manufacturés, durant le 1er semestre de l’année 2009. Les exportations ont enregistré pendant les huit premiers mois de l’année 2009, une baisse de l’ordre de 18% par rapport à la même période de l’année 2008. Une légère reprise a été constatée notamment, en juillet et en août.