A la Une
Banques tunisiennes : un gap entre leur valorisation boursière et la réalité

{legende_image}
Dans l’état des lieux des banques tunisiennes qu’il a dressé (voir notre édition d’hier), l’intermédiaire boursier Maxula Bourse a consacré un chapitre consacré à l’évaluation des banques tunisiennes comparant leur cours estimé sur la Bourse de Tunis et leur « valeur réelle » (ou comptable), selon l’estimation de Maxula. Et des écarts, il y en a. Une bonne partie des banques tunisiennes ne sont pas estimées à leur juste valeur. Cela ne surprend personne, puisque c’est le cas de plusieurs entreprises cotées sur la Bourse de Tunis.
Voici en détail, banque par banque, l’évaluation de Maxula Bourse telle qu’elle a été publiée dans la revue financière de l’intermédiaire.
Banque de Tunisie
Du point de vue solidité financière, la BT est la première banque de la place, avec des fondamentaux très solides lui permettant de faire face à toutes les situations futures. Cependant, derrière cette solidité financière, se cache un point faible de la BT, à savoir le fait qu’elle est une banque surcapitalisée et qui manque d’agressivité au niveau de ses activités commerciales. Les parts de marché des dépôts de la clientèle et des crédits accordés comptent parmi les plus faibles du secteur. La BT doit compter sur sa solidité financière afin de grignoter des parts de marché. L’évaluation de la BT suggère que la banque devrait accroitre ses bénéfices de 13% afin de justifier son cours actuel, ce qui n’est pas loin d’être réalisé par une banque aussi solide.
Banque Nationale Agricole
La BNA fait partie de la catégorie des banques qui ont une croissance équilibrée : les fondamentaux de la banque se sont nettement améliorés au cours de ces dernières années, suite aux efforts déployés par la banque dans le développement. Cependant, la BNA demeure une valeur sous évaluée, du fait que son cours actuel sur le marché incorpore un escompte de 76%. Cependant, une croissance des bénéfices de l’ordre de 80,2% serait nécessaire afin de justifier le cours théorique de la BNA. Cette croissance serait atteinte dans un avenir proche surtout que le management prévoit, dans son business plan, un résultat net de 91,9 MDT d’ici 2013, dépassant de loin le taux de croissance nécessaire pour avoir une EVA nulle.
Amen Bank
L’Amen Bank compte parmi les banques qui ont connu une évolution spectaculaire de son activité ainsi qu’une nette amélioration de ses fondamentaux. En effet, elle présente des fondamentaux solides, une bonne qualité d’actifs, exception faite du taux de ses créances classées qui se situe à un taux dépassant le seuil de 12%, et une maitrise des charges remarquables , qui compte parmi les meilleurs du secteur. La valorisation actuelle du titre par le marché incorpore un escompte de plus de 17%, par rapport au cours estimé.
Banque de l’Habitat
Spécialisée dans le financement du secteur immobilier en Tunisie, la BH supporte toujours les risques liés au financement de ce genre de secteur, surtout ces derniers temps avec la crise financière dont la source était liée aux crédits immobiliers. Cependant, rappelons que la BH compte parmi les banques les plus solides du secteur avec son respect total des normes prudentielles émises par la BCT, ainsi que son assise financière confortable et ses fondamentaux distingués. Le cours actuel de la valeur BH tient compte de tous les avantages qu’offre cette banque dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude, et incorpore une prime de 5,8%. Le titre BH est alors presque correctement évalué.
Arab Tunisian Bank
L’ATB a fait ses preuves ses dernières années. Elle est parvenue à s’offrir une place de choix dans le paysage bancaire tunisien. Banque à fondamentaux solides et qualité d’actifs respectable, sans oublier la puissance et le soutien que peut lui porter son investisseur stratégique, l’ATB devrait cependant accroitre d’avantage ses bénéfices (44%) afin de justifier son cours actuels. Le dynamisme et la motivation de son management ne restera pas sans effet sur les résultats futurs de la banque.
Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie
L’UBCI est caractérisée par une très bonne qualité d’actifs, une solidité financière importante et le fort soutien que lui porte son investisseur stratégique. Cependant, l’UBCI présente l’inconvénient d’être une banque relativement chère sur le marché qui transige à 18,72 fois ses bénéfices pour un PER sectoriel de 11,73 fois. Ainsi, le cours actuel de cette valeur incorpore une prime de 105%, l’UBCI est amenée à accroitre ses bénéfices de 98% afin de justifier son cours actuel.
Société Tunisienne de Banque
Bien que la STB occupe une place prépondérante dans le paysage bancaire tunisien, elle reste caractérisée par des fondamentaux qui laissent à désirer, affectés par des niveaux importants de créances classées. Cependant, la banque peut présenter des opportunités intéressantes pour les investisseurs de long terme du fait que, d’une part, les opérations de restructuration entreprise depuis quelques années n’ont pas encore donné leurs fruits, et d’autre part, il existe des opportunités potentielles de fusion et d’expansion pour ce type de banques qui font que leurs évaluations peuvent être bonifiées dans le futur. Le cours actuel de la STB incorpore un escompte de 77%, mais la banque devrait conjointement renforcer ses fonds propres et augmenter significativement ses bénéfices (129%) afin de justifier son cours théoriques qui est de 19,13 DT.
Banque Internationale Arabe de Tunisie
Première banque privée de la place, la BIAT devrait voir sa performance se hisser à de hauts niveaux avec l’instauration du système d’assistance McKinsey, dont les effets vont se répercuter, entre autres, sur la maitrise des charges de la banque. Le cours actuel de cette valeur incorpore déjà cette prime de restructuration, reflétant la crédibilité des efforts de consolidation entrepris par cette banque aux yeux des investisseurs ainsi que leur confiance en la réussite de la banque à assurer une meilleure rentabilité dans un avenir proche, à maitriser davantage ses charges et à accroitre ses activités de crédits octroyés. Les résultats de la BIAT devraient doubler pour justifier sa valorisation boursière.
Attijari Bank
Après de longues années d’assainissement et de restructuration, l’exercice 2008 a été pour Attijari Bank une année exceptionnelle. La politique de la banque s’est particulièrement basée sur l’aspect commercial avec l’extension de son réseau d’agences et l’adoption d’une politique commerciale assez dynamique, qui domine le paysage bancaire. Cependant, sa stratégie expansionniste au niveau commercial a été réalisée au détriment de la solidité financière de la banque. Attijari Bank a vu ses résultats s’accroitre au détriment de la consolidation de ses ratios prudentiels. Le problème de sous capitalisation de la banque a fait ressortir un cours théorique qui s’éloigne du cours actuel de la valeur Attijari Bank. Le marché boursier semble croitre déjà en l’effort de restructuration entrepris par la banque et lui accorde une prime conséquente. Attijari Bank devrait renforcer ses fonds propres et conjointement accroitre ses bénéfices de 78% afin de justifier le cours actuel.
Union Internationale de Banques
L’UIB, après une phase alarmante, marquée par des comptes non certifiés par l’un des commissaires aux comptes en 2006, des fondamentaux en nette dégradation, des indicateurs de gestion préoccupante et des ratios réglementaires loin d’être respectés, les états financiers se rapportant à l’exercice 2008 de l’UIB font apparaitre les premiers rayons de soleils, avec un premier résultat net positif, depuis plusieurs années de déficit. L’UIB traverse la dernière phase de son plan de restructuration, les chiffres du business plan s’annoncent très optimistes et les perspectives sont prometteuses. Ainsi, la consolidation et l’assainissement du bilan de la banque, a retenu l’intérêt des investisseurs. Le cours actuel de l’UIB incorpore une prime de 122,7%. Cependant, la banque a besoin de renforcer ses fonds propres et d’accroitre ses résultats nets au niveau de 15 MDT afin de justifier sa valorisation boursière.
Voici en détail, banque par banque, l’évaluation de Maxula Bourse telle qu’elle a été publiée dans la revue financière de l’intermédiaire.
Banque de Tunisie
Du point de vue solidité financière, la BT est la première banque de la place, avec des fondamentaux très solides lui permettant de faire face à toutes les situations futures. Cependant, derrière cette solidité financière, se cache un point faible de la BT, à savoir le fait qu’elle est une banque surcapitalisée et qui manque d’agressivité au niveau de ses activités commerciales. Les parts de marché des dépôts de la clientèle et des crédits accordés comptent parmi les plus faibles du secteur. La BT doit compter sur sa solidité financière afin de grignoter des parts de marché. L’évaluation de la BT suggère que la banque devrait accroitre ses bénéfices de 13% afin de justifier son cours actuel, ce qui n’est pas loin d’être réalisé par une banque aussi solide.
Banque Nationale Agricole
La BNA fait partie de la catégorie des banques qui ont une croissance équilibrée : les fondamentaux de la banque se sont nettement améliorés au cours de ces dernières années, suite aux efforts déployés par la banque dans le développement. Cependant, la BNA demeure une valeur sous évaluée, du fait que son cours actuel sur le marché incorpore un escompte de 76%. Cependant, une croissance des bénéfices de l’ordre de 80,2% serait nécessaire afin de justifier le cours théorique de la BNA. Cette croissance serait atteinte dans un avenir proche surtout que le management prévoit, dans son business plan, un résultat net de 91,9 MDT d’ici 2013, dépassant de loin le taux de croissance nécessaire pour avoir une EVA nulle.
Amen Bank
L’Amen Bank compte parmi les banques qui ont connu une évolution spectaculaire de son activité ainsi qu’une nette amélioration de ses fondamentaux. En effet, elle présente des fondamentaux solides, une bonne qualité d’actifs, exception faite du taux de ses créances classées qui se situe à un taux dépassant le seuil de 12%, et une maitrise des charges remarquables , qui compte parmi les meilleurs du secteur. La valorisation actuelle du titre par le marché incorpore un escompte de plus de 17%, par rapport au cours estimé.
Banque de l’Habitat
Spécialisée dans le financement du secteur immobilier en Tunisie, la BH supporte toujours les risques liés au financement de ce genre de secteur, surtout ces derniers temps avec la crise financière dont la source était liée aux crédits immobiliers. Cependant, rappelons que la BH compte parmi les banques les plus solides du secteur avec son respect total des normes prudentielles émises par la BCT, ainsi que son assise financière confortable et ses fondamentaux distingués. Le cours actuel de la valeur BH tient compte de tous les avantages qu’offre cette banque dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude, et incorpore une prime de 5,8%. Le titre BH est alors presque correctement évalué.
Arab Tunisian Bank
L’ATB a fait ses preuves ses dernières années. Elle est parvenue à s’offrir une place de choix dans le paysage bancaire tunisien. Banque à fondamentaux solides et qualité d’actifs respectable, sans oublier la puissance et le soutien que peut lui porter son investisseur stratégique, l’ATB devrait cependant accroitre d’avantage ses bénéfices (44%) afin de justifier son cours actuels. Le dynamisme et la motivation de son management ne restera pas sans effet sur les résultats futurs de la banque.
Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie
L’UBCI est caractérisée par une très bonne qualité d’actifs, une solidité financière importante et le fort soutien que lui porte son investisseur stratégique. Cependant, l’UBCI présente l’inconvénient d’être une banque relativement chère sur le marché qui transige à 18,72 fois ses bénéfices pour un PER sectoriel de 11,73 fois. Ainsi, le cours actuel de cette valeur incorpore une prime de 105%, l’UBCI est amenée à accroitre ses bénéfices de 98% afin de justifier son cours actuel.
Société Tunisienne de Banque
Bien que la STB occupe une place prépondérante dans le paysage bancaire tunisien, elle reste caractérisée par des fondamentaux qui laissent à désirer, affectés par des niveaux importants de créances classées. Cependant, la banque peut présenter des opportunités intéressantes pour les investisseurs de long terme du fait que, d’une part, les opérations de restructuration entreprise depuis quelques années n’ont pas encore donné leurs fruits, et d’autre part, il existe des opportunités potentielles de fusion et d’expansion pour ce type de banques qui font que leurs évaluations peuvent être bonifiées dans le futur. Le cours actuel de la STB incorpore un escompte de 77%, mais la banque devrait conjointement renforcer ses fonds propres et augmenter significativement ses bénéfices (129%) afin de justifier son cours théoriques qui est de 19,13 DT.
Banque Internationale Arabe de Tunisie
Première banque privée de la place, la BIAT devrait voir sa performance se hisser à de hauts niveaux avec l’instauration du système d’assistance McKinsey, dont les effets vont se répercuter, entre autres, sur la maitrise des charges de la banque. Le cours actuel de cette valeur incorpore déjà cette prime de restructuration, reflétant la crédibilité des efforts de consolidation entrepris par cette banque aux yeux des investisseurs ainsi que leur confiance en la réussite de la banque à assurer une meilleure rentabilité dans un avenir proche, à maitriser davantage ses charges et à accroitre ses activités de crédits octroyés. Les résultats de la BIAT devraient doubler pour justifier sa valorisation boursière.
Attijari Bank
Après de longues années d’assainissement et de restructuration, l’exercice 2008 a été pour Attijari Bank une année exceptionnelle. La politique de la banque s’est particulièrement basée sur l’aspect commercial avec l’extension de son réseau d’agences et l’adoption d’une politique commerciale assez dynamique, qui domine le paysage bancaire. Cependant, sa stratégie expansionniste au niveau commercial a été réalisée au détriment de la solidité financière de la banque. Attijari Bank a vu ses résultats s’accroitre au détriment de la consolidation de ses ratios prudentiels. Le problème de sous capitalisation de la banque a fait ressortir un cours théorique qui s’éloigne du cours actuel de la valeur Attijari Bank. Le marché boursier semble croitre déjà en l’effort de restructuration entrepris par la banque et lui accorde une prime conséquente. Attijari Bank devrait renforcer ses fonds propres et conjointement accroitre ses bénéfices de 78% afin de justifier le cours actuel.
Union Internationale de Banques
L’UIB, après une phase alarmante, marquée par des comptes non certifiés par l’un des commissaires aux comptes en 2006, des fondamentaux en nette dégradation, des indicateurs de gestion préoccupante et des ratios réglementaires loin d’être respectés, les états financiers se rapportant à l’exercice 2008 de l’UIB font apparaitre les premiers rayons de soleils, avec un premier résultat net positif, depuis plusieurs années de déficit. L’UIB traverse la dernière phase de son plan de restructuration, les chiffres du business plan s’annoncent très optimistes et les perspectives sont prometteuses. Ainsi, la consolidation et l’assainissement du bilan de la banque, a retenu l’intérêt des investisseurs. Le cours actuel de l’UIB incorpore une prime de 122,7%. Cependant, la banque a besoin de renforcer ses fonds propres et d’accroitre ses résultats nets au niveau de 15 MDT afin de justifier sa valorisation boursière.
sur le fil
Dans la même Rubrique
Commentaires