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Tunisie - LâEUR(TM)organisation des spectacles étrangers face aux nouveaux blocages de lâEUR(TM)administration
03/09/2009 | 1
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Tunisie - LâEUR(TM)organisation des spectacles étrangers face aux nouveaux blocages de lâEUR(TM)administration
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En vertu d’un nouveau décret, une commission consultative des spectacles artistiques animés par des étrangers est instituée au ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine.
Cette commission est chargée d’étudier et de donner son avis sur les demandes d’organisation de spectacles artistiques, musicaux, chorégraphiques, théâtraux, scéniques et de façon générale des spectacles vivants animés par des étrangers et ce à titre individuel ou dans le cadre de troupes artistiques.
Ce nouveau décret pose problème parmi quelques professionnels du secteur dont certains voient son arrivée d’un très mauvais œil. Ils estiment que les nouvelles formalités administratives vont constituer un véritable frein à l’esprit d’initiative et à la créativité dont a besoin ce secteur.

L’Etat a encouragé les professionnels du secteur à constituer des sociétés de loisirs et d’animation événementielle dans le but d’apporter un ferme soutien aux efforts consentis par les responsables du tourisme et de la culture et contribuer ainsi au développement de services très appréciés par les touristes. Ceci devait contribuer à désengager petit à petit l’Etat de l’organisation de telles opérations.
En ayant décidé d’investir dans ce domaine, en obtenant l’agrément correspondant et récemment en répondant aux exigences du cahier des charges, les organisateurs privés ont manifesté leur désir de travailler, d’être créatifs, inventifs et mettre à profit leur savoir-faire, acquis au fil des années, et à produire des événements dignes des Tunisiens et de la Tunisie. Mais, c’est compter sans les complications qui caractérisent le monde du spectacle.

En fait, plusieurs problèmes se posent. Ils sont d’ordre administratif, organisationnel et réglementaire, se plaignent les promoteurs du secteur des loisirs. Ils sont accentués par ce nouveau décret publié en juillet dernier (cliquer ici pour lire notre article à ce sujet).
Les professionnels soutiennent que les différentes taxes et charges ainsi que les nombreuses formalités administratives constituent un véritable frein à l’esprit d’initiative et à la créativité dont a besoin ce secteur. Ils affirment que c’est un véritable parcours du combattant que de monter un concert ou un événement ayant recours à des artistes étrangers. Ils concluent que la réglementation est désuète en la matière, est inadaptée et fait souvent l’objet d’interprétations ….

Il est d’abord nécessaire de revoir la composition du paysage du spectacle. N’est pas imprésario qui veut.
Or, la scène ne désemplit pas d’apprentis sorciers. La pléthore de pseudo-organisateurs, producteurs de spectacles, aux pratiques parfois douteuses, qui ne font que jeter encore plus de discrédit sur une profession déjà mise mal. L’amendement du cahier des charges et la classification de la profession tardent à venir. Le problème de la profession reste donc entier.
Que dire aussi de ces multiples tentatives de contourner une législation, qualifiée par les professionnels de sévère et d’obsolète, en organisant des spectacles étrangers via des associations ou par la conclusion de contrats à faible ou sans rémunération de l’artiste engagé?
« C’est une pratique de plus en plus courante, une façon d’échapper à la lourde taxation. Le danger est que le "métier" d’organisateur/producteur de spectacles étrangers devient marginalisé, sans repaires, et perd son professionnalisme au profit d’actions ponctuelles dans le plus pur amateurisme. Peut-on vivre de concerts en faveur d’œuvres de charité et d’association ? Aujourd’hui, ce genre d’activité est l’essentiel du secteur privé alors que ce devrait rester exceptionnel », souligne Mourad Matahri, organisateur de spectacles.
Et d’ajouter : « Il me semble important de revoir la réglementation en vigueur, diminuer les taxes, alléger le monopole de l’administration en matière d’organisation de spectacle et d’invitation d’artistes étrangers ».

Cependant, l’institution par décret d’une commission consultative des spectacles artistiques animés par des étrangers est instituée au ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine a échaudé les professionnels du secteur privé. La réglementation relative aux artistes étrangers est jugée "terriblement contraignante" et que la concurrence entre association/société et Etat/ privé "fausse les règles du jeu…"

Mais, le plus grand grief imputé au nouveau décret est qu’il semble privilégier le secteur public et mettre au ban les professionnels du secteur privé. Les organisateurs de spectacles estiment que le décret "creuse encore plus l’écart entre Etat et privés et ne fait que confirmer la taxation en la matière. Pire, il en fait une condition préalable à la réalisation du spectacle".

Sur un autre plan, il serait superflu de comparer les festivals publics qui sont subventionnés et qui bénéficient de l’aide entière de tout l’appareil de l’Etat… et qui en définitive ne sont pas censés rechercher la rentabilité et, les très rares festivals dus à l’initiative privée qui eux ne bénéficient que de très peu de soutien, et qui sont confrontés à une certaine lourdeur administrative et surtout qui sont redevables de plus de cinq taxes différentes, ce qui à tendance à inhiber toute chance de persévérance.
Les festivals publics, sortes de services publics culturels, sont censés avoir une vocation éducative, de découverte et de soutien aux musiques non commerciales, alors que les festivals privés ont d’autres préoccupations. Ils doivent programmer des artistes qui remplissent les "rares" salles à leur disposition, trouver des aides extérieures et surtout tenter de fidéliser leur public par une organisation exemplaire et qui respecte les valeurs de la société.

Il est primordial de tenir compte de l’importance du secteur du spectacle : la qualité des événements mis en place témoigne du développement du pays. Les artistes véhiculent l’image de la Tunisie à l’étranger, ce qui ne peut que contribuer à l’essor de l’une de nos principales industries, à savoir Le Tourisme.
Il faudrait qu’il y ait un vrai rapprochement entre les acteurs du monde du spectacle, les organisateurs et la tutelle par le biais de véritables séances de travail, permettant de prendre des décisions judicieuses. Toute une génération attend une réforme sérieuse, claire et moderne du secteur

Crédit photo : Tuniscope - Patricia Kaas, Festival de Carthage août 2009
03/09/2009 | 1
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