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Tunisie - Démarrage de la saison de foot sur fond de scandales de corruption
27/07/2009 | 1
min
Tunisie - Démarrage de la saison de foot sur fond de scandales de corruption
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Un pavé dans la mare ? Abdessalem Chammam, président de la commission fédérale d'arbitrage en Tunisie, lâche une bombe en affirmant détenir des enregistrements téléphoniques entre des responsables de clubs d’équipes de foot et des arbitres concernant l’échange de services en contrepartie de certaines sommes.
A-t-il voulu mettre en garde les arbitres dont il a la charge ? Faut-il s’attendre à une rétractation de sa part ? N’est-ce pas le moment en ce début de saison de tirer les choses au clair ? Le patron de l’arbitrage tunisien a-t-il l’intention de faire peur aux arbitres en les plaçant devant leur devoir d’agir en toute transparence ? Les réactions ne manqueront pas de fuser parmi les observateurs et les spécialistes du sport en espérant qu’il y ait, cette fois-ci, quelque chose de concret, car ce n’est pas la première fois qu’un scandale relatif à la corruption éclate sur la scène sportive tunisienne.


La bombe est lâchée. Abdessalem Chammam, président de la commission fédérale d'arbitrage en Tunisie a affirmé qu’il détenait - sous forme d’enregistrements téléphoniques - des preuves de tentatives de corruption impliquant des arbitres et des dirigeants de clubs de football.
M. Chammam intervenait au cours de la journée technique des arbitres de l'élite qui s'est tenue vendredi 24 juillet 2009, à Tunis.
Il a invité les arbitres à respecter la mission qui leur incombe et à éviter toute attitude de nature à porter préjudice à leur honnêteté. Il les a appelé à se comporter dignement vis-à-vis des responsables des clubs, ajoutant ceci: "Je suis bien informé des faits et gestes de chacun de vous. Des enregistrements téléphoniques entre des arbitres et des responsables de clubs me sont parvenus. Leur contenu n'est pas élogieux pour l'arbitrage tunisien".

Abdessalem Chammam a dénoncé certains agissements visant à influer sur les résultats de matches. « Des dirigeants de clubs se servent de vous pour les besoins d’un match et m’appellent ensuite pour m’apprendre que tel ou tel arbitre a exigé la somme de deux mille dinars en contrepartie de ses services ", a-t-il précisé avant de souligner qu'il sévira à l’encontre de tout arbitre, quel qu'il soit, qui viendrait à bafouer les valeurs sportives : "Je ne demande pas plus que de vous protéger si vous appliquez comme il se doit les règlements et agissez sur le terrain, en méritant la confiance placée en vous par la Fédération".
Les propos de M. Chammam viseraient-elles à rappeler à l’ordre les arbitres deux jours avant le démarrage de la saison 2009-2010 ?
Mieux vaut prévenir que guérir, dit le proverbe. Toujours est-il que le patron de l’arbitrage tunisien met le doigt sur un phénomène tu jusque là par les responsables du football tunisien, en dépit des sonnettes d’alarme tirées par quelques professionnels et les médias.
La corruption qui sévit un peu partout dans le monde et notamment en Europe n’a pas épargné la Tunisie. Des rumeurs, des accusations et des contre accusations émaillent de temps à autre les saisons de football. Mais, c’est la première fois qu’un officiel évoque ouvertement le sujet.

En 2008, la chaîne de télévision privée Hannibal avait déjà brisé le silence en instruisant un dossier sur la corruption. Dans le cadre de l’émission Bil Makchouf, l’animateur Moez Ben Gharbia et l’avocat Fethi El Mouldi ont exposé le sujet en long et en large. Business News a rebondi sur l’émission, juste après avec un article de synthèse de l’émission (cliquer ici pour lire l’article). Dans sa chronique hebdomadaire, Nizar Bahloul a fait, à l’époque, ce constat amer : « Au lendemain de la diffusion de l’émission, mardi 18 mars, je m’attendais à ce qu’il y ait des réactions de la part des équipes, de la Fédération, de la Ligue. Mais rien ne s’est passé. Comme si Hannibal TV diffusait sur une autre planète et comme si le sujet touchait Tombouctou et non la Tunisie.
De deux choses, l’une : c’est soit que tout le monde n’est pas concerné et a donc estimé pouvoir zapper le sujet partant du principe « chez moi, tout le monde est propre ». C’est soit que tout le monde ait, au contraire, quelque chose à se reprocher et se cache pour ne pas ouvrir la Boîte de Pandore.
Si c’est le premier cas, Ben Gharbia and co sont en mal de sujets et en ont inventé un !
Si c’est le second cas, l’équipe de la chaîne privée aura perdu son temps et n’aurait fait que reprendre devant la caméra ce que tout un chacun savait.
Dans un cas comme dans l’autre, les analyses et « leçons » n’ont servi à rien. A quoi en effet cela sert-il de débattre, d’attirer l’attention, d’alerter et de proposer des solutions, si rien ne se passe ensuite ? »

Près d’un an et demi après, le constat demeure valable. Aucune réaction au lendemain de la bombe lâchée par Abdessalem Chammam. En privilégiant la première journée du championnat de Ligue 1, la majorité des médias tunisiens ont relégué les déclarations tonitruantes du responsable de l’arbitrage tunisien. Exception faite des quotidiens Le Temps et Assabah qui l’ont mis en une. Faut-il s’attendre à un scandale de la dimension de ceux de l’Olympique de Marseille ou de la Juventus pour que les responsables du football tunisien se donnent la peine de s’y pencher ?
Ne faudrait-il pas prévoir une nouvelle réglementation qui mettrait le football tunisien à l’abri de la corruption et de tout dérapage ?
Les propos de M. Chammam sont graves et ils en disent long et pas assez. Ces propos méritent qu’on leur donne immédiatement suite. Les enjeux sont énormes. Il est temps de mettre les professionnels du sport roi devant leurs responsabilités et que la justice tunisienne s’en mêle et ce pour la pérennité du foot tunisien.

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