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Ralentissement de lâEUR(TM)activité économique en Tunisie : quel scénario pour 2010 ?

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L’intégration délibérée de l’économie tunisienne à son environnement international n’a pas été sans effets. Certes, la Tunisie est davantage exposée à la volatilité cyclique du commerce mondial. Mais, le freinage des exportations s’est accentué avec l’aggravation de la crise internationale. La contraction du commerce mondial n'explique pas à elle seule le ralentissement de l'activité économique en Tunisie depuis plus d’une année. Le fléchissement de la demande intérieure est également l’une des causes de ce ralentissement. L’année 2010 ne sera vraisemblablement pas une année de rattrapage de la perte de la production.
Le rapport publié par l’Institut national de la statistique pour la période mai-juin 2009 souligne que plusieurs facteurs ont concouru au ralentissement de la cadence de la production en Tunisie. La croissance s’est établie à 1,3% au cours du premier trimestre contre 6,3% un an auparavant.
Dans un tel contexte, la prévision de progression du produit intérieur brut sur l’année en cours se situerait en deçà du potentiel prévu, à savoir 4,5%. Selon le scénario avancé par l’INS, elle s’établirait entre 2.5% et 3%.
Les industriels tunisiens sont sur le qui-vive. Leur inquiétude s’explique par les anticipations encore mitigées quant à l’évolution de la situation économique chez les opérateurs du secteur industriel à court terme.
« L'indicateur synthétique du climat des affaires a atterri à 82 points, soit à un point seulement de son plus bas niveau enregistré en 2002, et se situe également à 20 points en dessous de sa moyenne de long terme (100). Par rapport au retournement conjoncturel du début de la décennie l’indicateur à mis cette fois une année pour perdre plus de 30 points alors qu’il en a fallu deux années au début de la décennie, signe de l’intensité du ralentissement conjoncturelle actuel », explique le rapport.
Le très fort ralentissement de la demande mondiale et plus particulièrement l’entrée en récession des principaux partenaires commerciaux de la Tunisie pèsent en partie sur les perspectives de production des industriels tunisiens, sur les exportations, et vraisemblablement les importations. En volume, ces indicateurs devraient enregistrer une baisse importante proche de 10% cette année, pour retrouver le rythme tendanciel en 2010.
L’inflation, quant a elle, a poursuivi son mouvement de décélération. Ce dernier s’est enclenché un an auparavant pour se situer sur un plancher de l’ordre de 3% l’an.
L’accroissement des prix à la consommation a marqué tout de même un léger rebond passager à partir du mois de mai pour s’afficher à 3.3% (contre 3% en avril).
Néanmoins, l’inflation devrait reprendre son reflux au cours du deuxième semestre, comme le suggère l’indice d’inflation fondamental (ou sous-jacent, au sens de la tendance commune de la progression des prix) qui continue de signaler une orientation encore à la baisse.
Pour sa part, la liquidité, au sens de la base monétaire ou monnaie banque centrale, croît rapidement depuis début 2003 et se situe en 2009 sur un rythme proche de 30% l’an contre environ 8% en moyenne sur l’année 2003. Cet excès de liquidité peut conduire à l'une ou l'autre de trois conséquences : retour d’une inflation élevée sur les biens et services ; absence totale d'usage de la liquidité ; voire l’apparition de nouvelles bulles sur les prix des actifs (financiers, immobiliers).
En revanche, la croissance de l'offre de monnaie peut être équilibrée par une hausse de la demande de monnaie (en termes réels), c'est-à-dire par une situation de préférence forte pour la liquidité, où le crédit ne redémarre pas parce que les banques stockent la liquidité sous forme de réserves à la Banque centrale. Les ménages et les investisseurs achètent des actifs sans risque et des actifs liquides, non des actifs risqués. Dans ce type d'équilibre, naturellement, il n'y a pas d'inflation et la croissance est faible.
« Aujourd'hui, de nombreuses caractéristiques de ce genre d’équilibre apparaissent : relatif freinage du crédit, malgré l'abondance de la liquidité ; report des investisseurs vers la liquidité et les titres financiers, pour les dépôts qui augmentent d’ailleurs le plus souvent à un rythme supérieur à celui des crédits ; préférence pour la liquidité de la part des banques sous forme de monnaie de banque centrale visible dans l’augmentation des réserves auprès de la BCT.
En même temps, comme la quantité de liquidité détenue est très importante et que l'offre d'actifs risqués est rigide, une partie de la liquidité peut-être réutilisée pour accroître les portefeuilles en actions ou réorientée sur l'immobilier (à ce titre, l’évolution de l’indice Tunindex du marché financier, en augmentation de 18% début 2009, paraît détachée du mouvement du cycle de l’économie réelle) », indique le rapport.
Quel scénario pour l’année 2010 ? Les anticipations montrent un redressement relativement long et en pente douce de la croissance, qui exclut un rattrapage rapide de la perte de production passée. La croissance retourne seulement vers la croissance potentielle.
D’abord, face à une reprise lente de la demande extérieure émanant de la zone euro, les exportations retrouveront progressivement une progression tout juste à leur niveau de croissance de long terme (estimé à environ 5,5%).
Ensuite, une série de facteurs va jouer, d’après le rapport de l’INS.
• A la décélération actuelle de l’inflation succèdera une nouvelle phase d’accélération au tournant 2009-2010, et cela même si les prix des matières premières restent stables ;
• La poursuite de la hausse du chômage freinant les salaires nominaux, les salaires réels après avoir augmenté en 2009 vont stagner en 2010 et du coup ralentirait vraisemblablement la demande;
• La stabilisation du déficit public après une probable hausse en 2009 ; l’insuffisance de la croissance pour réduire le déficit pourrait conduire à une hausse de la pression fiscale à partir de2010 ;
• Enfin, la croissance mettra un certain temps pour devenir supérieure à la croissance potentielle, d’autant plus si les crédits continuent à ralentir.
• En définitive, c’est certainement le profil de l’investissement et sa nature qui dicteront la trajectoire de la croissance.
Selon le même rapport qui conclut sur une note d’optimisme mesuré, les pouvoirs publics sont appelés à stimuler de façon pérenne les gains de productivité, qui sont tributaires des efforts d’innovation et de montée en gamme, des efforts en matière d’éducation, de formation, mais également d’investissements notamment en nouvelles technologies ainsi qu’en économie verte.
Le rapport publié par l’Institut national de la statistique pour la période mai-juin 2009 souligne que plusieurs facteurs ont concouru au ralentissement de la cadence de la production en Tunisie. La croissance s’est établie à 1,3% au cours du premier trimestre contre 6,3% un an auparavant.
Dans un tel contexte, la prévision de progression du produit intérieur brut sur l’année en cours se situerait en deçà du potentiel prévu, à savoir 4,5%. Selon le scénario avancé par l’INS, elle s’établirait entre 2.5% et 3%.
Les industriels tunisiens sont sur le qui-vive. Leur inquiétude s’explique par les anticipations encore mitigées quant à l’évolution de la situation économique chez les opérateurs du secteur industriel à court terme.
« L'indicateur synthétique du climat des affaires a atterri à 82 points, soit à un point seulement de son plus bas niveau enregistré en 2002, et se situe également à 20 points en dessous de sa moyenne de long terme (100). Par rapport au retournement conjoncturel du début de la décennie l’indicateur à mis cette fois une année pour perdre plus de 30 points alors qu’il en a fallu deux années au début de la décennie, signe de l’intensité du ralentissement conjoncturelle actuel », explique le rapport.
Le très fort ralentissement de la demande mondiale et plus particulièrement l’entrée en récession des principaux partenaires commerciaux de la Tunisie pèsent en partie sur les perspectives de production des industriels tunisiens, sur les exportations, et vraisemblablement les importations. En volume, ces indicateurs devraient enregistrer une baisse importante proche de 10% cette année, pour retrouver le rythme tendanciel en 2010.
L’inflation, quant a elle, a poursuivi son mouvement de décélération. Ce dernier s’est enclenché un an auparavant pour se situer sur un plancher de l’ordre de 3% l’an.
L’accroissement des prix à la consommation a marqué tout de même un léger rebond passager à partir du mois de mai pour s’afficher à 3.3% (contre 3% en avril).
Néanmoins, l’inflation devrait reprendre son reflux au cours du deuxième semestre, comme le suggère l’indice d’inflation fondamental (ou sous-jacent, au sens de la tendance commune de la progression des prix) qui continue de signaler une orientation encore à la baisse.
Pour sa part, la liquidité, au sens de la base monétaire ou monnaie banque centrale, croît rapidement depuis début 2003 et se situe en 2009 sur un rythme proche de 30% l’an contre environ 8% en moyenne sur l’année 2003. Cet excès de liquidité peut conduire à l'une ou l'autre de trois conséquences : retour d’une inflation élevée sur les biens et services ; absence totale d'usage de la liquidité ; voire l’apparition de nouvelles bulles sur les prix des actifs (financiers, immobiliers).
En revanche, la croissance de l'offre de monnaie peut être équilibrée par une hausse de la demande de monnaie (en termes réels), c'est-à-dire par une situation de préférence forte pour la liquidité, où le crédit ne redémarre pas parce que les banques stockent la liquidité sous forme de réserves à la Banque centrale. Les ménages et les investisseurs achètent des actifs sans risque et des actifs liquides, non des actifs risqués. Dans ce type d'équilibre, naturellement, il n'y a pas d'inflation et la croissance est faible.
« Aujourd'hui, de nombreuses caractéristiques de ce genre d’équilibre apparaissent : relatif freinage du crédit, malgré l'abondance de la liquidité ; report des investisseurs vers la liquidité et les titres financiers, pour les dépôts qui augmentent d’ailleurs le plus souvent à un rythme supérieur à celui des crédits ; préférence pour la liquidité de la part des banques sous forme de monnaie de banque centrale visible dans l’augmentation des réserves auprès de la BCT.
En même temps, comme la quantité de liquidité détenue est très importante et que l'offre d'actifs risqués est rigide, une partie de la liquidité peut-être réutilisée pour accroître les portefeuilles en actions ou réorientée sur l'immobilier (à ce titre, l’évolution de l’indice Tunindex du marché financier, en augmentation de 18% début 2009, paraît détachée du mouvement du cycle de l’économie réelle) », indique le rapport.
Quel scénario pour l’année 2010 ? Les anticipations montrent un redressement relativement long et en pente douce de la croissance, qui exclut un rattrapage rapide de la perte de production passée. La croissance retourne seulement vers la croissance potentielle.
D’abord, face à une reprise lente de la demande extérieure émanant de la zone euro, les exportations retrouveront progressivement une progression tout juste à leur niveau de croissance de long terme (estimé à environ 5,5%).
Ensuite, une série de facteurs va jouer, d’après le rapport de l’INS.
• A la décélération actuelle de l’inflation succèdera une nouvelle phase d’accélération au tournant 2009-2010, et cela même si les prix des matières premières restent stables ;
• La poursuite de la hausse du chômage freinant les salaires nominaux, les salaires réels après avoir augmenté en 2009 vont stagner en 2010 et du coup ralentirait vraisemblablement la demande;
• La stabilisation du déficit public après une probable hausse en 2009 ; l’insuffisance de la croissance pour réduire le déficit pourrait conduire à une hausse de la pression fiscale à partir de2010 ;
• Enfin, la croissance mettra un certain temps pour devenir supérieure à la croissance potentielle, d’autant plus si les crédits continuent à ralentir.
• En définitive, c’est certainement le profil de l’investissement et sa nature qui dicteront la trajectoire de la croissance.
Selon le même rapport qui conclut sur une note d’optimisme mesuré, les pouvoirs publics sont appelés à stimuler de façon pérenne les gains de productivité, qui sont tributaires des efforts d’innovation et de montée en gamme, des efforts en matière d’éducation, de formation, mais également d’investissements notamment en nouvelles technologies ainsi qu’en économie verte.
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