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Le Tunisien face aux dangers du carburant de contrebande
25/05/2009 | 1
min
Le Tunisien face aux dangers du carburant de contrebande
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Les Tunisiens sont très soucieux de la qualité de leur environnement. Ceux qui possèdent des véhicules doivent l’être beaucoup plus s’ils tiennent à une longévité conséquente de leur moteur en particulier et de leurs quatre roues en général. Ils seront encore plus sensibles au besoin de réaliser des économies sur la consommation d’essence ou de gasoil. Le coût de ces produits est en lui-même un frein naturel qui oblige l’automobiliste à rationaliser ses déplacements et "à se rendre à pied à l’épicerie du coin". Le problème qui se pose et qui interpelle le citoyen est cette prolifération de produits proposés à même le trottoir, ou plutôt la rue, à des prix défiant toute concurrence, il est vrai, mais dont l’origine et l’emballage sont douteux, sans compter les répercussions néfastes sur l’économie nationale. Le marché parallèle suscite plus d’une interrogation.

Le marché parallèle du carburant prolifère. Il s’installe en Tunisie à cause de plusieurs facteurs dont la crise économique et financière mondiale. Il dépasserait, selon certains distributeurs, 10% de la consommation nationale. Ce chiffre est inquiétant. Les pouvoirs publics sont conscients de l’importance du phénomène et du préjudice qu’il cause aux distributeurs, aux stations services et aux citoyens. Ils sont décidés à réagir en vue de l’enrayer.
En perdant une partie du marché, les distributeurs sont amenés à réduire sensiblement leur budget social, à ne plus recruter et à moins réserver de l’argent pour de nouveaux projets, ce qui porterait un coup sévère à deux priorités nationales, l’emploi et l’investissement. Les gérants des stations services verront leur marge bénéficiaire fortement entamée et adopteront des mesures d’austérité, ce qui compromettra leur rendement et leur souci d’améliorer davantage la qualité de leurs services.

Mais la grande part de responsabilité incombe à l’automobiliste qui doit éviter d’encourager le marché parallèle pour deux raisons au moins : une prise de conscience du citoyen, soucieux de protéger l’économie nationale et un besoin légitime de protéger un bien chèrement payé. Pour gagner quelques centaines de millimes sur le litre d’essence, l’automobiliste s’approvisionne à même le trottoir, sans aucune garantie quant au produit acheté au point de vue qualité, sécurité, emballage… et sans se soucier de la vie de son moteur.
Les distributeurs multiplient les contrôles de la qualité de leurs produits. L’exemple des sociétés Shell est frappant à cet égard. Un laboratoire mobile, avec accréditation officielle, sillonne le territoire tunisien et contrôle sur site, dans les quelque 160 stations du groupe, le produit livré au client. Ce dernier peut se rendre compte de la qualité du produit qu’il met dans son moteur.

Cette action, ajoutée à l’effort d’optimiser le rendement des produits au point de vue économie et sécurité, est de nature à mettre le citoyen en confiance et de le sensibiliser sur la nécessité de privilégier la qualité et de vérifier la nature du produit qu’il achète. Il est établi, en effet, que la qualité du carburant a une incidence directe sur la longévité du moteur et sur la consommation même. Aussi des études sont elles effectuées qui consistent à ajouter des additifs au carburant utilisé en vue d’optimiser davantage la consommation de ce liquide précieux et que la Tunisie importe en grande partie. L’expérience a donné de bons résultats au Maroc, semble-t-il.
Le secteur de la distribution du carburant fait vivre 15.000 familles environ que le marché parallèle menace directement. Imaginez que les sociétés productrices se ravisent, sous la pression et l’ampleur du phénomène, et libèrent leurs employés en se rabattant sur le self service, très répandu en Europe. Le client serait obligé de s’approvisionner lui-même en carburant, alors que le pompiste perdrait son emploi et renforcerait le rang des chômeurs.

Les automobilistes regarderont à deux fois avant de s’aventurer sur le chemin hasardeux du marché parallèle. Un bon vieux dicton tunisien n’insiste-t-il pas assez sur la nécessité d’être sur ses gardes lorsqu’il s’agit de tâter des affaires, ce qui donne ce sens : " Il est allé pour gagner. Il est tombé sur un os" ? La précaution est de mise.
La confiance que les stations services établissent avec le client, conjuguée à la primauté de le fidéliser et d’entretenir avec lui des liens indéfectibles, fait la force des distributeurs, soucieux de préserver leur image de marque. Elle doit susciter chez le consommateur le réflexe d’être mieux servi, plus exigent et le sens aigu de la protection de son véhicule. En pensant aux dégâts causés par un carburant aux origines douteuses, il sera vite dissuadé de recourir aux marchands à la sauvette
Même si cela revient plus cher, à court terme, s’approvisionner chez Shell ou Agil est nettement moins coûteux pour l’automobiliste soucieux de préserver son véhicule et sa sécurité.

Crédit dessin : Zino – El Watan d’Algérie
25/05/2009 | 1
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