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Tourisme âEUR" Tunisie : une couscousso-thérapie pour les Marseillais

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Une rencontre avec les journalistes, des rencontres avec les voyagistes, des entretiens avec les politiques. Le séjour de Khelil Lâajimi à Marseille, qui a démarré hier mercredi 13 mai 2009 et qui se poursuit jusqu’à demain vendredi, s’annonce très riche. Et il est loin d’être de tout repos.
Le marché français est en retard et il s’agit de rassurer les TO et les clients français, de les séduire et de les convaincre de choisir la destination Tunisie pour leurs prochaines vacances.
La campagne marketing de l’Office du tourisme marocain séduit. On la voit dans les plus prestigieux médias français et elle fait parler d’elle. Elle s’appelle la marocothérapie et a nécessité beaucoup de moyens financiers, mais surtout de la belle imagination.
En matière d’imagination, les Tunisiens ne sont pas en reste et les services du ministère du Tourisme attaquent à leur manière le marché français, premier client de la Tunisie sur l’Europe.
Pour les moyens matériels, le budget marketing sur le marché français est doublé. Pour le reste, on multiplie les opérations de séduction réalisées en concertation avec les professionnels du tourisme de l’Hexagone avec une stratégie bien spécifique à nous.
Dans cette optique, Khelil Lâajimi, ministre du Tourisme, effectue actuellement un séjour à Marseille. L’occasion est la célébration des journées tunisiennes dans la région. Ce sera aussi l’occasion pour rencontrer les professionnels du tourisme du sud de la France : journalistes, Tours opérateurs, transporteurs…
En collaboration avec Radisson Marseille et Radisson Djerba, Khelil Lâajimi a convié les journalistes marseillais (presse régionale et presse spécialisée) à un copieux déjeuner. Au menu : un couscous à l’agneau ramené dans les gargoulettes en strict respect de la tradition tunisienne. Quoi de mieux, pour séduire, que de faire appel aux papilles gustatives ? A ces journalistes qui ont multiplié les questions comparatives avec le Maroc et la maroco-thérapie, le ministre a proposé une véritable couscousso-thérapie.
On notera cependant qu’il était en terrain quasi-conquis, car en dépit des questions, les journalistes semblent déjà très séduits et bien armés en arguments pour suggérer à leurs lecteurs d’aller passer leurs vacances en Tunisie. L’un d’eux fait observer que 70% des habitants de la région Paca (Provence, Alpes, Côte d’Azur) connaissent la Tunisie. Un autre fait observer que le Marseille-Tunis ou le Marseille-Djerba est moins long et coûte moins cher qu’un TGV Marseille-Paris. Des arguments de taille !
Les propos sont rassurants, mais les chiffres du tourisme français pour les quatre premiers mois de l’année 2009 le sont moins. Alors que les arrivées globales ont connu une croissance de 2,2% (1,653 million de touristes) par rapport aux quatre premiers mois de 2008, on enregistre une régression de 17.000 touristes sur le marché français. Pourquoi l’Allemagne, la Suisse et les pays de l’Europe de l’Est sont-ils en hausse, alors que la France est en baisse ?
Le ministre réfute le terme régression et lui préfère celui de retard. Devant les journalistes, il explique sa stratégie. Outre les augmentations importantes allouées au budget marketing de la destination, Khelil Lâajimi a demandé à ses équipes d’aller sur les régions au Nord, au Sud et à l’Ouest. Il fait remarquer que le réseau de Tunisair est très bien développé sur la France. Les principales villes françaises sont ainsi reliées aux villes touristiques tunisiennes.
Marseille, à titre d’exemple, bénéfice d’une bonne vingtaine de vols par semaine sur la Tunisie, dont 16 sur Tunis.
On essaie de prendre son avis sur le flop de la méga campagne marketing des Caraïbes. Le ministre refuse de dire du mal des autres et préfère dire du bien de la Tunisie : « Nous, nous avons la chance d’avoir une période creuse qui a coïncidé avec la basse saison. Nous sommes nés sous la bonne étoile. »
On l’interroge sur sa politique de formation après avoir adopté la stratégie de monter en gamme et il leur parle des écoles de formation et des stages obligatoires effectués in situ dans les hôtels.
L’occasion pour le directeur de Radisson d’expliquer que sa chaîne (qui travaille dans le haut de gamme) impose huit heures de formation par mois à son personnel et forme tous les ans deux directeurs généraux. L’occasion également pour parler de sa stratégie de développement sur le marché tunisien. On apprend ainsi que Radisson envisage d’ouvrir une unité à Monastir dès l’hiver prochain. Tunis et Hammamet suivront ultérieurement.
L’exercice le plus délicat du ministre demeure cependant avec les voyagistes. Entouré par son état major de l’ONTT France et en présence de Tunisair France, Tunisair Marseille et du consul de Tunisie à Marseille, Mohamed Mezghani, il reçoit un à un les tours opérateurs. Et les doléances avec.
Croisitour, qui travaille sur le marché tunisien depuis 1971, regrette de voir ses chiffres chuter de 42.000 clients sur la Tunisie, il y a quelques années, à 4.000-5.000 actuellement. Positionné dans le tourisme moyen-haut de gamme et ciblé (notamment celui du 3ème âge dont la durée de séjours se compte en mois et non en semaines), ce TO souhaite avoir un traitement de faveur. « Je ne suis pas comme les autres, je ne veux pas être traitée comme les autres. J’ai créé des sites internet ayant nécessité des dizaines de milliers d’euros et j’investis énormément pour donner une bonne image de la Tunisie dans mes catalogues ». La PDG du TO, Colette Vieira Da Silva, présente au ministre ses différents circuits thématiques personnalisés en Tunisie et ailleurs et demande qu’on ne la considère pas comme tout autre TO industriel. En fait, son souci est avec Tunisair dont la tarification TO n’offre pas beaucoup de flexibilité et ne prend pas en considération certaines spécificités. Elle remercie les représentants de la compagnie nationale à Marseille, mais critique ces règles qui handicapent les représentants et le travail de certains TO.
La réponse de Tunisair sera immédiate : on lui accorde ce qu’elle veut à certaines conditions qu’elle accepte immédiatement.
Un autre TO expose ses différentes réalisations sur le marché tunisien et loue tout ce que fait le gouvernement et Tunisair pour lui faciliter la tâche.
Un autre critiquera violemment Tunisair qui le concurrence sur ses niches et loue la flexibilité de Karthago et Nouvelair et leur filiale égyptienne Koral Blue avec qui il travaille également.
Le même cite cependant, et avec énergie, les chèques qu’il a reçus de la part des gouvernements marocains et égyptiens pour l’aider à affronter la crise. Le ministre lui raconte une anecdote en guise de fin de non-recevoir pour lui dire : « nous, on ne donne pas de chèques, mais on vous assiste autrement ».
Il n’est en effet pas évident d’expliquer aux TO que la stratégie de la Tunisie réfute tout bradage de prix et tout dumping. Il ne manquera d’ailleurs pas d’interroger un TO sur son offre de 99 euros dans le catalogue et sur ce deuxième séjour à un euro offert pour un séjour acheté le poussant ainsi à se justifier et à expliquer qu’il ne s’agit aucunement de bradage.
A cause du bradage, à cause des chèques offerts aux TO par les offices du Tourisme, la concurrence durcit de plus en plus entre les pays. Certains produits sont par ailleurs impensables en Tunisie, alors qu’ils sont présentés (quoique discrètement) dans les catalogues des TO pour le Maroc. On remarquera, par exemple, ce « circuit » pour gays à Marrakech.
Et tout cela que le ministère du Tourisme, l’ONTT, mais aussi Tunisair et Karthago-Nouvelair doivent affronter au quotidien et pleine crise pour que le secteur ne connaisse pas de baisse. Un secteur qui représente 7% du PIB, couvre 50% du déficit commercial de la Tunisie et emploie 12% de la population active.
Le séjour du ministre continuera avec des rencontres avec des hommes politiques et hommes d’affaires de la région PACA. Une réception a par ailleurs été offerte mercredi soir par la Tunisie au Radisson Marseille à tous les partenaires.
Le marché français est en retard et il s’agit de rassurer les TO et les clients français, de les séduire et de les convaincre de choisir la destination Tunisie pour leurs prochaines vacances.
La campagne marketing de l’Office du tourisme marocain séduit. On la voit dans les plus prestigieux médias français et elle fait parler d’elle. Elle s’appelle la marocothérapie et a nécessité beaucoup de moyens financiers, mais surtout de la belle imagination.
En matière d’imagination, les Tunisiens ne sont pas en reste et les services du ministère du Tourisme attaquent à leur manière le marché français, premier client de la Tunisie sur l’Europe.
Pour les moyens matériels, le budget marketing sur le marché français est doublé. Pour le reste, on multiplie les opérations de séduction réalisées en concertation avec les professionnels du tourisme de l’Hexagone avec une stratégie bien spécifique à nous.
Dans cette optique, Khelil Lâajimi, ministre du Tourisme, effectue actuellement un séjour à Marseille. L’occasion est la célébration des journées tunisiennes dans la région. Ce sera aussi l’occasion pour rencontrer les professionnels du tourisme du sud de la France : journalistes, Tours opérateurs, transporteurs…
En collaboration avec Radisson Marseille et Radisson Djerba, Khelil Lâajimi a convié les journalistes marseillais (presse régionale et presse spécialisée) à un copieux déjeuner. Au menu : un couscous à l’agneau ramené dans les gargoulettes en strict respect de la tradition tunisienne. Quoi de mieux, pour séduire, que de faire appel aux papilles gustatives ? A ces journalistes qui ont multiplié les questions comparatives avec le Maroc et la maroco-thérapie, le ministre a proposé une véritable couscousso-thérapie.
On notera cependant qu’il était en terrain quasi-conquis, car en dépit des questions, les journalistes semblent déjà très séduits et bien armés en arguments pour suggérer à leurs lecteurs d’aller passer leurs vacances en Tunisie. L’un d’eux fait observer que 70% des habitants de la région Paca (Provence, Alpes, Côte d’Azur) connaissent la Tunisie. Un autre fait observer que le Marseille-Tunis ou le Marseille-Djerba est moins long et coûte moins cher qu’un TGV Marseille-Paris. Des arguments de taille !
Les propos sont rassurants, mais les chiffres du tourisme français pour les quatre premiers mois de l’année 2009 le sont moins. Alors que les arrivées globales ont connu une croissance de 2,2% (1,653 million de touristes) par rapport aux quatre premiers mois de 2008, on enregistre une régression de 17.000 touristes sur le marché français. Pourquoi l’Allemagne, la Suisse et les pays de l’Europe de l’Est sont-ils en hausse, alors que la France est en baisse ?
Le ministre réfute le terme régression et lui préfère celui de retard. Devant les journalistes, il explique sa stratégie. Outre les augmentations importantes allouées au budget marketing de la destination, Khelil Lâajimi a demandé à ses équipes d’aller sur les régions au Nord, au Sud et à l’Ouest. Il fait remarquer que le réseau de Tunisair est très bien développé sur la France. Les principales villes françaises sont ainsi reliées aux villes touristiques tunisiennes.
Marseille, à titre d’exemple, bénéfice d’une bonne vingtaine de vols par semaine sur la Tunisie, dont 16 sur Tunis.

On l’interroge sur sa politique de formation après avoir adopté la stratégie de monter en gamme et il leur parle des écoles de formation et des stages obligatoires effectués in situ dans les hôtels.
L’occasion pour le directeur de Radisson d’expliquer que sa chaîne (qui travaille dans le haut de gamme) impose huit heures de formation par mois à son personnel et forme tous les ans deux directeurs généraux. L’occasion également pour parler de sa stratégie de développement sur le marché tunisien. On apprend ainsi que Radisson envisage d’ouvrir une unité à Monastir dès l’hiver prochain. Tunis et Hammamet suivront ultérieurement.
L’exercice le plus délicat du ministre demeure cependant avec les voyagistes. Entouré par son état major de l’ONTT France et en présence de Tunisair France, Tunisair Marseille et du consul de Tunisie à Marseille, Mohamed Mezghani, il reçoit un à un les tours opérateurs. Et les doléances avec.
Croisitour, qui travaille sur le marché tunisien depuis 1971, regrette de voir ses chiffres chuter de 42.000 clients sur la Tunisie, il y a quelques années, à 4.000-5.000 actuellement. Positionné dans le tourisme moyen-haut de gamme et ciblé (notamment celui du 3ème âge dont la durée de séjours se compte en mois et non en semaines), ce TO souhaite avoir un traitement de faveur. « Je ne suis pas comme les autres, je ne veux pas être traitée comme les autres. J’ai créé des sites internet ayant nécessité des dizaines de milliers d’euros et j’investis énormément pour donner une bonne image de la Tunisie dans mes catalogues ». La PDG du TO, Colette Vieira Da Silva, présente au ministre ses différents circuits thématiques personnalisés en Tunisie et ailleurs et demande qu’on ne la considère pas comme tout autre TO industriel. En fait, son souci est avec Tunisair dont la tarification TO n’offre pas beaucoup de flexibilité et ne prend pas en considération certaines spécificités. Elle remercie les représentants de la compagnie nationale à Marseille, mais critique ces règles qui handicapent les représentants et le travail de certains TO.
La réponse de Tunisair sera immédiate : on lui accorde ce qu’elle veut à certaines conditions qu’elle accepte immédiatement.
Un autre TO expose ses différentes réalisations sur le marché tunisien et loue tout ce que fait le gouvernement et Tunisair pour lui faciliter la tâche.
Un autre critiquera violemment Tunisair qui le concurrence sur ses niches et loue la flexibilité de Karthago et Nouvelair et leur filiale égyptienne Koral Blue avec qui il travaille également.
Le même cite cependant, et avec énergie, les chèques qu’il a reçus de la part des gouvernements marocains et égyptiens pour l’aider à affronter la crise. Le ministre lui raconte une anecdote en guise de fin de non-recevoir pour lui dire : « nous, on ne donne pas de chèques, mais on vous assiste autrement ».
Il n’est en effet pas évident d’expliquer aux TO que la stratégie de la Tunisie réfute tout bradage de prix et tout dumping. Il ne manquera d’ailleurs pas d’interroger un TO sur son offre de 99 euros dans le catalogue et sur ce deuxième séjour à un euro offert pour un séjour acheté le poussant ainsi à se justifier et à expliquer qu’il ne s’agit aucunement de bradage.
A cause du bradage, à cause des chèques offerts aux TO par les offices du Tourisme, la concurrence durcit de plus en plus entre les pays. Certains produits sont par ailleurs impensables en Tunisie, alors qu’ils sont présentés (quoique discrètement) dans les catalogues des TO pour le Maroc. On remarquera, par exemple, ce « circuit » pour gays à Marrakech.
Et tout cela que le ministère du Tourisme, l’ONTT, mais aussi Tunisair et Karthago-Nouvelair doivent affronter au quotidien et pleine crise pour que le secteur ne connaisse pas de baisse. Un secteur qui représente 7% du PIB, couvre 50% du déficit commercial de la Tunisie et emploie 12% de la population active.
Le séjour du ministre continuera avec des rencontres avec des hommes politiques et hommes d’affaires de la région PACA. Une réception a par ailleurs été offerte mercredi soir par la Tunisie au Radisson Marseille à tous les partenaires.
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