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Tunisie : Comment mieux exporter les services de santé

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Rien n’est plus cher que la santé. Certains sont prêts à aller au bout du monde pour se soigner ou même tout simplement pour se sentir bien. En tous les cas, la demande mondiale en services de santé est estimée 12 Milliards de Dollars (chiffres de 2001). Mieux, le taux de croissance mondiale est de 23 % par an, dont le 1/3 des exportations parvient des pays émergents. Selon les statistiques de l’année 2000, l’Asie, l’Europe de l’Est et l’Afrique du Nord sont la destination d’environ 12 millions de patients à la recherche de soins médicaux ou tout simplement de bien-être.
La Tunisie dont les atouts sont multiples dans le secteur de la santé, tente de répondre à la demande internationale, en faisant de la promotion des exportations des services de santé, un cheval de bataille gagnant.
Quelques semaines après le forum international de la revue Réalités sur les produits pharmaceutiques, la Chambre Tuniso -française du Commerce et de l’Industrie (CTFCI) a consacré sa dernière réunion publique avec ses adhérents, à l’exportation des services de santé. Le plus grand intérêt est accordé à ce secteur au plus haut sommet de l’Etat, avec en prime la mise en place d’une stratégie spécifique visant à promouvoir les services de santé à l’étranger.
Pour mieux exposer la stratégie du gouvernement aux adhérents de la Chambre ainsi qu’aux entreprises françaises opérant dans le secteur de la thalassothérapie, venue en mission en Tunisie, la CTFCI a invité Mondher Znaïdi, Ministre de la Santé Publique.
L’amélioration de la qualité des soins et les investissements consentis dans le secteur de la santé permettent à la Tunisie de s’ériger en destination de "tourisme médical", alliant deux avantages importants : la qualité des soins d’une part et le tourisme et les loisirs de l’autre.
L’expérience a démarré, sur une initiative privée, en 1998, avec la chirurgie esthétique. D’abord pour les Tunisiens, et ensuite pour les expatriés. Force est de reconnaître, que le "bouche à oreille" a bien fonctionné. Depuis, une clientèle européenne, essentiellement française, belge et suisse, a commencé à affluer pour se faire opérer en Tunisie, consolidant ainsi la réputation aussi bien au niveau de la qualité qu’à celui de la compétitivité. En quelques années, la chirurgie esthétique tunisienne a réussi à s’imposer beaucoup plus que d’autres services de santé. Car, il s’agit d’un mode de consommation particulier, offrant des opportunités de développement commercial plus vaste.
Il est vrai que les services de santé tunisiens s’exportent. Notamment la chirurgie esthétique et la thalassothérapie. Celle-ci draine environ 250 mille curistes par an, dans les quelques quarante centres opérationnels sur tout le territoire national.
Pour ce qui est des cliniques privées, leurs exportations sont estimées à une moyenne de 24,1%. Plus du quart de leur chiffre d’affaires est réalisé grâce à des patients, plus de 42 mille étrangers, dont les patients libyens représentent 80% (chiffre de 2003). Mais, l’exportation des services de santé a également atteint l’Europe. Le nombre des patients du vieux continent n’est en rien négligeable. Il représente 11% du total.
Outre les Européens et les Libyens, d’autres nationalités (9%) sont également partisans de la destination Tunisie. Ils représentent un tiers d’Algériens, deux tiers d’Anglo-saxons, d’Africains et de ressortissants de pays arabes. Cet afflux représente, selon une étude réalisée par l’Agence française de Développement (AFD), 22,1 millions de dollars, en 2003, dont 18 millions en provenance de Libye, sachant que ces chiffres ne couvrent que le seul secteur privé, en Tunisie.
Faut-il rappeler que le nombre de patients a été multiplié par 2,5 fois, en cinq ans, passant de 42 mille malades, en 2003 à plus de 100 mille, en 2007. Quant aux recettes générées, elles ont été multipliées par trois, passant de 134 à 320 MD, au cours de la même période. C’est dire le potentiel qu’offre le secteur de la santé en matière d’exportation des services.
M. Znaïdi a souligné que les investissements consentis dans le secteur de la santé visent à « améliorer la qualité de vie des citoyens et de garantir la formation de ressources humaines, voire de concrétiser les objectifs de développement économique et social. Ces investissements ainsi que la politique adoptée dans le secteur de la santé ont permis à la Tunisie d’être classée au 27ème rang pour la santé sur 134 pays, sélectionnés par le Rapport de Davos 2008/2009 sur la compétitivité ».
La demande internationale étant de plus en plus forte, la Tunisie a fait de l’exportation des services de santé –elle dispose d’atouts multiples- son cheval de bataille. A cet effet, une stratégie nationale de promotion de ces services a été mise en place, lors du Conseil ministériel du 5 septembre 2008 : « L’objectif de la stratégie est de multiplier par 10 les recettes provenant des exportations des services de santé, à l’horizon 2016, soit de réaliser un taux de croissance annuel moyen de 20% », a affirmé le ministre de la Santé publique dont le département s’active à mettre en place les décisions présidentielles. On prévoit, entre autres, la création de trois organisme, l’un spécialisé dans la promotion des investissements et des exportations dans le secteur de la santé, à l’instar de l’API ou encore de la FIPA ; le second sera public et indépendant et sera chargé de l’accréditation et de l’homologation ainsi que de la certification des établissements et des cadres de la santé ; le troisième est une direction générale chargée du secteur privé, du tourisme de santé et de la thalassothérapie, au sein du ministère de la Santé publique.
Afin de promouvoir la destination Tunisie en tant que destination de "tourisme médical", l’administration de tutelle envisage de lancer une étude marketing pour diffuser l’offre tunisienne en matière de santé.
La relation entre l’exportation des services de santé et le tourisme est étroite. Car, comme le souligne l’étude réalisée par l’AFD, « les exportations de services de santé au sens strict, ne constituent pas les seules recettes d’exportations générées par les traitements des patients étrangers. Ces soins induisent également des dépenses de séjour en Tunisie, pour les patients eux-mêmes et pour leurs accompagnateurs ».
Les hypothèses basses sur le coût de la journée et la durée de ces séjours para santé, tablent sur une dépense totale de 64 MD. Toujours selon l’étude de l’AFD, la prise en compte des services induits porterait les recettes totales en devises à 133,5 MD, soit environ 107 millions de dollars.
Alors aux opérateurs économiques, investisseurs en particulier, de s’y mettre et de réfléchir à des structures touristiques, ou de résidences médicalisées adaptées pour la convalescence des malades. La complémentarité ne peut qu’être bénéfique pour l’économie nationale.
La Tunisie dont les atouts sont multiples dans le secteur de la santé, tente de répondre à la demande internationale, en faisant de la promotion des exportations des services de santé, un cheval de bataille gagnant.
Quelques semaines après le forum international de la revue Réalités sur les produits pharmaceutiques, la Chambre Tuniso -française du Commerce et de l’Industrie (CTFCI) a consacré sa dernière réunion publique avec ses adhérents, à l’exportation des services de santé. Le plus grand intérêt est accordé à ce secteur au plus haut sommet de l’Etat, avec en prime la mise en place d’une stratégie spécifique visant à promouvoir les services de santé à l’étranger.
Pour mieux exposer la stratégie du gouvernement aux adhérents de la Chambre ainsi qu’aux entreprises françaises opérant dans le secteur de la thalassothérapie, venue en mission en Tunisie, la CTFCI a invité Mondher Znaïdi, Ministre de la Santé Publique.
L’amélioration de la qualité des soins et les investissements consentis dans le secteur de la santé permettent à la Tunisie de s’ériger en destination de "tourisme médical", alliant deux avantages importants : la qualité des soins d’une part et le tourisme et les loisirs de l’autre.
L’expérience a démarré, sur une initiative privée, en 1998, avec la chirurgie esthétique. D’abord pour les Tunisiens, et ensuite pour les expatriés. Force est de reconnaître, que le "bouche à oreille" a bien fonctionné. Depuis, une clientèle européenne, essentiellement française, belge et suisse, a commencé à affluer pour se faire opérer en Tunisie, consolidant ainsi la réputation aussi bien au niveau de la qualité qu’à celui de la compétitivité. En quelques années, la chirurgie esthétique tunisienne a réussi à s’imposer beaucoup plus que d’autres services de santé. Car, il s’agit d’un mode de consommation particulier, offrant des opportunités de développement commercial plus vaste.
Il est vrai que les services de santé tunisiens s’exportent. Notamment la chirurgie esthétique et la thalassothérapie. Celle-ci draine environ 250 mille curistes par an, dans les quelques quarante centres opérationnels sur tout le territoire national.
Pour ce qui est des cliniques privées, leurs exportations sont estimées à une moyenne de 24,1%. Plus du quart de leur chiffre d’affaires est réalisé grâce à des patients, plus de 42 mille étrangers, dont les patients libyens représentent 80% (chiffre de 2003). Mais, l’exportation des services de santé a également atteint l’Europe. Le nombre des patients du vieux continent n’est en rien négligeable. Il représente 11% du total.
Outre les Européens et les Libyens, d’autres nationalités (9%) sont également partisans de la destination Tunisie. Ils représentent un tiers d’Algériens, deux tiers d’Anglo-saxons, d’Africains et de ressortissants de pays arabes. Cet afflux représente, selon une étude réalisée par l’Agence française de Développement (AFD), 22,1 millions de dollars, en 2003, dont 18 millions en provenance de Libye, sachant que ces chiffres ne couvrent que le seul secteur privé, en Tunisie.
Faut-il rappeler que le nombre de patients a été multiplié par 2,5 fois, en cinq ans, passant de 42 mille malades, en 2003 à plus de 100 mille, en 2007. Quant aux recettes générées, elles ont été multipliées par trois, passant de 134 à 320 MD, au cours de la même période. C’est dire le potentiel qu’offre le secteur de la santé en matière d’exportation des services.
M. Znaïdi a souligné que les investissements consentis dans le secteur de la santé visent à « améliorer la qualité de vie des citoyens et de garantir la formation de ressources humaines, voire de concrétiser les objectifs de développement économique et social. Ces investissements ainsi que la politique adoptée dans le secteur de la santé ont permis à la Tunisie d’être classée au 27ème rang pour la santé sur 134 pays, sélectionnés par le Rapport de Davos 2008/2009 sur la compétitivité ».
La demande internationale étant de plus en plus forte, la Tunisie a fait de l’exportation des services de santé –elle dispose d’atouts multiples- son cheval de bataille. A cet effet, une stratégie nationale de promotion de ces services a été mise en place, lors du Conseil ministériel du 5 septembre 2008 : « L’objectif de la stratégie est de multiplier par 10 les recettes provenant des exportations des services de santé, à l’horizon 2016, soit de réaliser un taux de croissance annuel moyen de 20% », a affirmé le ministre de la Santé publique dont le département s’active à mettre en place les décisions présidentielles. On prévoit, entre autres, la création de trois organisme, l’un spécialisé dans la promotion des investissements et des exportations dans le secteur de la santé, à l’instar de l’API ou encore de la FIPA ; le second sera public et indépendant et sera chargé de l’accréditation et de l’homologation ainsi que de la certification des établissements et des cadres de la santé ; le troisième est une direction générale chargée du secteur privé, du tourisme de santé et de la thalassothérapie, au sein du ministère de la Santé publique.
Afin de promouvoir la destination Tunisie en tant que destination de "tourisme médical", l’administration de tutelle envisage de lancer une étude marketing pour diffuser l’offre tunisienne en matière de santé.
La relation entre l’exportation des services de santé et le tourisme est étroite. Car, comme le souligne l’étude réalisée par l’AFD, « les exportations de services de santé au sens strict, ne constituent pas les seules recettes d’exportations générées par les traitements des patients étrangers. Ces soins induisent également des dépenses de séjour en Tunisie, pour les patients eux-mêmes et pour leurs accompagnateurs ».
Les hypothèses basses sur le coût de la journée et la durée de ces séjours para santé, tablent sur une dépense totale de 64 MD. Toujours selon l’étude de l’AFD, la prise en compte des services induits porterait les recettes totales en devises à 133,5 MD, soit environ 107 millions de dollars.
Alors aux opérateurs économiques, investisseurs en particulier, de s’y mettre et de réfléchir à des structures touristiques, ou de résidences médicalisées adaptées pour la convalescence des malades. La complémentarité ne peut qu’être bénéfique pour l’économie nationale.
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