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LâEUR(TM)exportation des médicaments tunisiens : difficile, mais jouable
02/03/2009 | 1
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LâEUR(TM)exportation des médicaments tunisiens : difficile, mais jouable
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Les médicaments et les produits de santé ont leur spécificité. Ils obéissent à un labyrinthe de procédures et autres mesures de contrôle strict. Leur exportation est plus compliquée encore. Un médicament met en moyenne quatre ans pour parvenir à destination, si jamais il réussit tous les tests et obstacles de passage. C’est dire que l’effort est important en investissement et en aléas, tellement l’expédition est hasardeuse. Pourtant, les opérateurs du secteur sont déterminés à relever le défi et à faire de la Tunisie un pôle d'exportation des services de santé à l'horizon 2016, comme l’a décidé le chef de l’Etat, lors du conseil ministériel du 5 septembre 2008. La cinquième session de la table ronde, organisée vendredi 27 février à l’hôtel Alhambra-Thalasso, à Yesmine Hammamet par "le Forum international de Réalités", a été témoin de l’engagement de tous les intervenants - Opérateurs, pharmaciens, vétérinaires, CEPEX, BCT, TUNISAIR, ODC… - à braver les obstacles et à conquérir plus de marchés.
Une première a été réalisée sous forme de prix accordés à la meilleure entreprise exportatrice de produits pharmaceutiques au titre de l'année 2008 et à la meilleure entreprise ayant enregistré une évolution de son activité au cours des trois années.

"L'industrie pharmaceutique tunisienne et l'exportation : l'exemple de l'Afrique" est le thème de la table ronde Forum international organisé, vendredi à Hammamet, par la revue "Réalités" en collaboration avec le centre national de pharmacovigilance. La plupart des intervenants étaient présents, en plus d’invités algérien, marocain, mauritanien, camerounais, malien, burkinabé, sénégalais… Le cadre enchanteur de l’Alhambra-Thalasso, la préparation minutieuse et le service impeccable, ont beaucoup aidé à la réussite de la manifestation au cours d’une soirée, la veille, pour déblayer le terrain autour d’un diner à la marocaine dans une ambiance, un décor et des mets du pur produit andalous.
En passant en revue l’état des lieux, ce qui a été fait brillamment par le Professeur Chalbi Belkahia, directeur général du centre national de pharmacovigilance, qui a donné un éclairage précis sur les objectifs de la table ronde, on se rend compte du chemin parcouru par l’exportation des médicaments et autres produits de santé. Elles n’étaient que trois entreprises évoluant dans le secteur dans les années 1990. Les unités industrielles approchent de la trentaine actuellement et génèrent des recettes se montant à 30 millions de dinars, au lieu de 3 MD précédemment. Elles ont créé plus de 350 mille postes d’emploi.
Quant au taux de couverture des besoins nationaux en médicaments, il a été porté de 8 à près de50%. Cependant, l’exportation ne représente aujourd’hui que 8% de la valeur la production, à savoir 25 MD sur 300 MD, a précisé Maher Kamoun, Président de la CNIL, la chambre nationale des industries pharmaceutiques. La taille du marché local est structurellement réduite, d’une part. D’autre part, l’entrée en vigueur des accords de l’OMC interdit toute mesure de protection nationale. D’où la nécessité d’exporter davantage et de conquérir de nouveaux marchés, maghrébins et africains notamment. Un partenariat et une complémentarité entre les pays du continent sont à même de limiter le champ d’action des multinationales.

Mondher Zenaidi, ministre de la santé publique, a rappelé que ce Forum se tient quelques semaines après le Salon international de "la pharmacie, la parapharmacie et du bien- être" et le premier Salon «médico-sanitaire tuniso-libyen». Il a mis en exergue l'intérêt accru accordé en Tunisie en vue du développement de l'industrie pharmaceutique, en concrétisation du plan d'action décidé par le Chef de l'Etat en vue de consolider les atouts de la Tunisie en tant que pole d'exportation des services de santé à l'horizon 2016.
Il a souligné l'attention soutenue accordée à l'amélioration du rendement de cette activité et de la qualité des médicaments ainsi que le développement des produits médicaux issus de la biotechnologie. Il a mis en valeur les résultats des recherches médicales menées au pole de biotechnologie de Sidi Thabet. Le ministre a précisé qu'au cours du prochain quinquennat, l'objectif est de réaliser un chiffre d'affaires satisfaisant à l'exportation, de l'ordre de 50 à 100 millions de dinars en produits pharmaceutiques.
Il a souligné l'importance de renforcer et diversifier les partenariats commerciaux et industriels dans ce domaine entre les pays africains en vue d'élargir la base des marchés extérieurs pour l'exportation du continent en médicaments.

Mohamed Gueddiche, ministre-conseiller auprès du Président de la République, a précisé que cette rencontre s'inscrit dans le droit-fil des orientations nationales pour la promotion de la compétitivité du secteur médico-sanitaire et de l'industrie pharmaceutique. Il s’est félicité des résultats positifs enregistrés par cette activité.
Il a mis l'accent sur l'intérêt que le Chef de l'Etat accorde à la valorisation des compétences du secteur et à la consolidation de la place de la Tunisie en tant que pole d'exportation des prestations sanitaires. M. Gueddiche a appelé à la cohésion autour de la politique nationale qui a fait de l'investissement dans le savoir, l'innovation et la recherche, un choix pour l'avenir.
Les travaux de l’après midi ont été consacré à un large débat au cours duquel tous les problèmes ont été abordés. communications présentées, lors de ce forum, ont porté sur "L'Etat de l'industrie pharmaceutique tunisienne, « les défis de l'exportation", "le système du contrôle qualité des médicaments" et "les incitations pour l'exportation des médicaments".
Le prix de la meilleure entreprise exportatrice de produits pharmaceutiques au titre de l'année 2008 a été remis par M.Zenaïdi aux laboratoires "SAIPH". Le prix de la meilleure entreprise, ayant enregistré une évolution de son activité au cours des trois années, est revenu à la Société "SIPHAT". C’est M. Gueddiche qui a remis le trophée au récipiendaire.
L’assistance a été conviée à un déjeuner au restaurant Alcazar. A la fin des travaux, une brillante réception a été offerte par un dynamique Taïeb Zahar qui, tout au long de la manifestation, a été aux petits soins pour chacun. Pour les prochains forums de Réalités, la formule d’une soirée précédant la table ronde va être appliquée systématiquement.

Le débat nourri et assez riche a été l’occasion pour certains de souligner la nécessité de palier le déficit de communication. La curiosité intellectuelle doit animer les opérateurs qui doivent s’adresser aux sources. Une visite de sites spécialisés est d’une utilité certaine à cet égard. L’ignorant n’est pas celui qui ne sait pas. C’est assurément celui qui s’obstine à ne pas savoir.

Photos : Mohamed Fliss
02/03/2009 | 1
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