C’est le 27 mars 2009, au plus tard, que l’on connaîtra les lauréats du Grand prix du Président de la République pour la promotion de la qualité (GPPQ). L’unité de gestion du Programme National pour la Qualité (PNQ) en est à sa deuxième expérience. Elle a réalisé des étapes significatives. Les objectifs qu’elle vise sont mobilisateurs : amélioration de la compétitivité de l’entreprise, valorisation de ses efforts et incitation à adopter les démarches qualité. De 26 entreprises ayant présenté leur candidature en 2007, le chiffre est passé à 32 l’année suivante. Le progrès est notable, ce dont témoignent les trois récipiendaires du prix lors de la première édition – TPR, du secteur mécanique, Léoni Sousse, électricité et ALMES, agroalimentaire - mais aussi un participant n’ayant pas eu cette chance, à savoir SAGEM-Tunisie. Les organisateurs ambitionnent d’aller encore plus loin.

La conférence de presse tenue vendredi 16 janvier 2009, au siège du ministère de l’Industrie et des PME, fait justement partie des efforts déployés par les responsables du PNQ en vue d’éclairer les entreprises économiques et de les sensibiliser quant aux bienfaits de la qualité pour la bonne gestion et la réussite de leurs projets.
Amel Ben Farhat, directrice de l’unité, estime à quelque 900, sur un total de plus de plus 5000, les entreprises éligibles au Grand prix du Président de la République. Elle a expliqué, d’une manière simple et claire le mécanisme d’attribution du prix, organisé par le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME, avec le concours technique et financier du PMI, programme pour l’amélioration de la qualité. Ce dernier contribue à hauteur de 32% du budget mis à sa disposition par l’Union européenne au financement des activités du PNQ.

Le Grand prix du Président de la République est ouvert aux entreprises industrielles implantées en Tunisie, quels que soient leur taille et les domaines de leur activité. Les entreprises de services connexes à l’industrie sont également éligibles.
Une fois déposés auprès de l’Unité de gestion, les dossiers seront minutieusement examinés par un comité d’évaluation. Ce dernier entreprend également des visites sur site. Un référentiel composé de 33 critères guide les barèmes de notation. L’une des conditions exigée est l’obtention d’une certification système et/ou produit selon une norme nationale ou internationale délivrée par un organisme d’évaluation de la conformité accrédité. L’entreprise candidate aura mis, au préalable, en place un système de management par la qualité totale, conforme aux critères définis par le référentiel.
Entrent en ligne de compte aussi l’historique de la qualité au sein de la PME candidate, la stratégie et les objectifs qualité, le système qualité, les principales actions d’amélioration de l’année suivante, les résultats financiers des trois dernières années…

Mohamed Ouertani dont l’entreprise - TPR, spécialisée dans le profilé d’aluminium - a remporté le premier prix 2007, ne cache pas sa fierté d’avoir mérité cette distinction. Pour lui, la participation au concours a donné des ailes au personnel, cadres et employés confondus, qui a redoublé d’efforts pour consolider davantage les acquis et les bénéfices engrangés par la société dont le chiffre d’affaires a bondi de 24%. C’est un honneur de remporter un challenge aussi important. C’est la preuve, estime le dirigeant, que TPR est une entreprise performante et qu’elle mérite, à ce titre, d’être qualifiée d’entreprise citoyenne.
La directrice qualité au sein de SAGEM, Mme Rim Raboudi, adhère aux convictions de M. Ouertani. Elle a fourni des chiffres réconfortants réalisés par cette entreprise totalement exportatrice, qui emploie actuellement 3500 personnes, alors qu’au départ, en 2003, le nombre était de 8O seulement. Son chiffre d’affaires se monte à 400 millions d’euros. Bien que certifiée ISO 9001, ISO 14001 et OSAS 18000, l’entreprise n’a pas été primée. Le résultat n’a pas découragé les responsables et le personnel de SAGEM qui ont décidé de participer à la seconde édition du Grand prix. Mme Raboudi note que le fait d’être évalué par des experts tunisiens et internationaux et de se comparer aux meilleures entreprises est très motivant.
Léoni Sousse qui a remporté le second prix participe lui aussi au concours. La dynamique générée par la compétition est salutaire à plus d’un titre. L’émulation est contagieuse. La satisfaction de compter parmi l’élite confère une plus grande motivation. Elle insuffle une nouvelle énergie. Le devoir de ne pas dormir sur ses lauriers impose plus de conscience et de responsabilité. Le chiffre d’affaires de l’entreprise qui produit des composants automobile s’élève à 118 millions d’euros. Le manque de visibilité pour 2009 est géré avec aisance par les dirigeants de l’entreprise.
Le Grand prix du Président de la République est donc attribué aux entreprises les plus méritantes. Il est décerné sans complaisance aucune. Les critères qui le définissent sont on ne peut plus clairs et précis. Les évaluateurs, de plus en plus nombreux, sont imbus de la culture qualité. Leur développement s’effectue dans les centres techniques. Ils y mettent du leur pour tendre vers l’impartialité absolue. La sélection est objective. Les résultats sont transparents.

Le plus grand mérite des entreprises qui participent volontairement au concours est certainement celui de pouvoir se comparer aux autres, surtout les meilleures et tirer une fierté méritée de pouvoir prétendre à la perfection et figurer parmi les entreprises exemlaires. L’émulation n’est que plus mobilisatrice et plus bénéfique aux unes et aux autres. Tout le monde y gagne : l’entreprise, les employés, l’économie nationale et le citoyen tunisien.
De l’aveu des organisateurs, les progrès enregistrés restent en deçà des espérances. Des défaillances ont été constatées, notamment au niveau de la communication. L’équipe qui croit fermement au projet promet d’y remédier en intensifiant les campagnes d’information et de sensibilisation. Un effort vers les régions est entamé.

Le management par la qualité est un atout considérable pour l’entreprise si elle entend relever les défis du marché. La qualité, la productivité, le coût de production et la compétitivité requièrent une attention particulière. Elles constituent les éléments de base de la bonne gestion. L’adoption de cette démarche est plus que jamais nécessaire.
La balle est désormais dans le camp des entreprises qui sont tenues de marquer leur présence partout où elles sont sollicitées. Elles doivent veiller à améliorer leur image de marque et développer leur maîtrise des nouvelles techniques de management, en s’informant de l’évolution quotidienne de leur secteur. La réussite de leurs projets et leur pérennité en dépendent largement.