alexametrics
mardi 06 mai 2025
Heure de Tunis : 07:45
A la Une
Une image de haute valeur ajoutée bien ancrée?
19/05/2008 | 1
min
Une image de haute valeur ajoutée bien ancrée?
{legende_image}
Depuis 10 ans, l’Agence de Promotion des Investissements Extérieures (FIPA), organise, sous l’égide du Ministère du Développement et de la Coopération internationale, le Forum de Carthage pour l’Investissement. Il s’agit de la plus grande opération de charme et de séduction réalisée par la Tunisie, en tant que site privilégié d’affaires. Une manifestation réussie certes, mais, dont on ne dispose d’aucun élément chiffré, aucune analyse ni aucune étude, quant à l’impact direct de la rencontre sur l’économie nationale et particulièrement sur les IDE.

Il est maintenant admis et reconnu que le Forum de Carthage pour l’Investissement est un haut lieu de rencontres entre la Tunisie et les investisseurs étrangers potentiels.
C’est l’unique manifestation qui réussit, chaque année, à drainer un grand nombre d’opérateurs originaires de plusieurs pays en même temps.
Entre les chefs d’entreprises et décideurs qui ignorent complètement le paysage incitatif à l’investissement du pays, et ceux qui profitent de ce rendez-vous annuel pour se fixer et en savoir davantage avant d’investir sous nos cieux, la Fipa aide pour beaucoup tous ces gens à prendre la BONNE décision.
Elle met en avant tous les avantages accordés par la Tunisie aux Investisseurs étrangers, une fois qu’ils auront opté pour une implantation, partenariat ou autre forme d’investissement. Des présentations de l’environnement général, cela va de soi. Néanmoins, depuis quelques années, la FIPA a introduit une nouvelle démarche, celle de se concentrer sur un secteur d’activité économique à haute valeur ajoutée. Objectif : drainer des IDE constructifs et structurants en vue de créer des emplois exigeant des compétences particulières. La Tunisie n’est plus uniquement ce pays proposant une main d’œuvre à bas coût.
Le choix est désormais basé sur d’autres éléments, plus constructifs et valorisants de la destination : Compétences, proximité de l’Europe, ZLE opérationnelle avec l’UE, avantages financiers, infrastructure moderne, et autres avantages de qualité.

Pour cette nouvelle édition, la Tunisie ne manquera pas de mettre en exergue et de valoriser son entrée effective, depuis le 1er janvier 2008, dans une Zone de Libre Echange avec l’Union Européenne. Une zone qui ouvre de nouvelles perspectives, des horizons plus larges et des opportunités multiples non seulement aux opérateurs économiques tunisiens mais aussi aux opérateurs étrangers qui opteraient pour le pays en tant que destination d’affaires.
En attendant le forum 2008, il est peut-être bon d’évaluer l’état des lieux des IDE en Tunisie et ce qu’ont fait les précédentes éditions. Selon les données disponibles, la Tunisie a confirmé son image de pays attractif en 2007.
Les IDE ont continué, tranquillement leur progression. Le montant atteint s’est élevé à 2070,8 millions de dinars, soit une croissance de 36%, par rapport à l’année 2006.
Et, ce n’est en rien une surprise que de préciser que les pays de l’Union Européenne, ont confirmé leur 1ère place d’investisseurs étrangers en Tunisie. Aussi, on retrouve, la Grande Bretagne, avec un volume d’IDE de 825,6 MDT, la France, avec 160,4 MDT et l’Italie, avec 108,4 MDT. Ces trois pays, à eux seuls, ont représenté, en 2007, la moitié des flux d’IDE orientés vers la destination d’affaires Tunisie et environ les 2/3 du total des IDE européens. C’est dire que la Tunisie n’a pas fini de séduire et de convaincre les opérateurs européens à s’engager sur son territoire et à y travailler, d’autant plus que l’environnement des affaires est de plus en plus attractif.
Aussi, en 2007, la FIPA a relevé un bon comportement et une dynamique significative de quelques pays européens. Il s’agit particulièrement du Portugal, dont les IDE en direction de la Tunisie se sont accrus de 125,2%, et de l’Allemagne dont le flux s’est accru de 101,3%. Un flux renforcé suite à la célébration du 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Tunisie et l’Allemagne.
On ne manquera certainement pas de souligner l’intérêt des pays du Golfe et leurs méga projets pour le site Tunisie. Pas moins de cinq grands groupes arabes ont annoncé leurs intentions d’investir en Tunisie pour un montant global de 20 milliards d’euros dans les prochaines années.

Côté classement général du nombre d’Investisseurs étrangers en Tunisie, on ne relève aucune surprise. La France continue à occuper la première place devançant de loin, l’Italie et l’Allemagne. Elles sont 1180 entreprises françaises, ou à participation française, implantées en Tunisie qui ont mobilisé quelques 1376,1 MDT et générant un peu plus de 106.000 emplois.
Outre l’Europe, et en première ligne des marchés visés par la Tunisie en 2007 : les États-Unis. Les IDE en provenance du pays de l’Oncle SAM, se sont bien distingués en 2007, avec une croissance spectaculaire de l’ordre de 176,3%, par rapport à l’année précédente. Il en est de même, quoiqu’ à un degré moindre, des IDE en provenance du Canada. Ceux-ci, se sont améliorés de seulement 42,6%, au cours de la même période.
Les entreprises asiatiques commencent également à manifester de l’intérêt pour la Tunisie, en tant que plateforme régionale de production et d’exportation. Elles sont 68 entreprises avec des investissements de l’ordre de 206,1 MDT, et quelques 11.000 emplois créés. Mieux, la FIPA table sur une évolution, en 2008, avec notamment l’entrée en vigueur de la ZLE avec l’UE qui rend le site tunisien encore plus intéressant.

Les opérateurs étrangers s’intéressent particulièrement au secteur de l’énergie, sans évidemment prendre en considération les privatisations. En 2007, le flux d’IDE vers le secteur a représenté une croissance 44,5%, par rapport à 2006. Vient ensuite, le secteur industriel, avec une évolution d’environ 40% et un engouement particulier pour les industries mécaniques et électriques, qui, se retrouvent en première position des activités industrielles les plus attractives.
L’activité des IME aura ainsi, détrôné le secteur du textile et de l’habillement et celui de services, avec une croissance de 32,1%.

Toujours au regard des données de la FIPA, le flux des IDE dirigés vers la Tunisie, ont représenté en 2007, 19,1% de l’investissement productif dans le pays, 4,1% du PIB, 45% des entrées de capitaux extérieurs et 24% des créations d’emplois. C’est dire l’importance capitale des IDE, en tant que moteur de croissance et de création d’emplois.
Le Forum de Carthage pour l’Investissement, manifestation parmi les plus importantes, sinon la plus importante, en matière de promotion des IDE, ne manquera pas de renforcer ces flux porteurs vers la Tunisie. Un renforcement d’autant plus certain, qu’à partir de 2008, la Tunisie est le premier pays de la rive sud à se retrouver en ZLE avec l’UE, premier marché intégré au monde.
Mais au-delà de l’UE, la Tunisie a conclu différents accords bilatéraux et multilatéraux qui rendent le site tunisien des affaires encore plus attractif.

Cela dit, 10 ans après la création de cette manifestation de grande envergure, il serait temps de lancer une étude permettant de mesure son impact réel et direct sur les IDE en Tunisie.
On notera par ailleurs que le réseau Anima met à la disposition du public les données les plus récentes, les analyses de ses experts et les dernières tendances sur l’investissement direct étranger en Méditerranée dans l’édition 2007 du rapport de l’Observatoire MIPO. Ce rapport de 171 pages (cliquer ici pour le télécharger) contient d’excellentes données sur les investissements opérés par des étrangers ou encore ceux opérés par des Tunisiens dans la région Meda. Une bonne mine d’informations que nous aurions aimé voir également chez la Fipa.

19/05/2008 | 1
min
Suivez-nous