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Un produit de luxe devenu victime de tous les bradages !

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L’administration du tourisme a invité récemment les députés membres de la 7ème commission parlementaire à Djerba pour présenter l’état des lieux de la Thalassothérapie en Tunisie et débattre de l’avenir de ce produit. Étant deuxième destination mondiale en thalasso derrière la France, la Tunisie a énormément à gagner à s’occuper davantage de ce secteur afin de consolider cet acquis. Des lacunes commencent cependant à se montrer et menacer notre belle position…
Il importe de souligner que l’activité de thalassothérapie a démarré dans nos murs en 1994. Aujourd’hui, la Tunisie compte 41 centres de thalasso répartis sur le littoral. La région de Djerba-Zarzis, qui a une capacité globale de 250.000 curistes, a enregistré, quant à elle, la présence d’environ 160.000 curistes au terme de l’année 2007.
Parmi ces 41 centres, on retrouve quelques uns dignes des plus grands palaces et des plus grandes villes thermales européennes. Un Alhambra Thalasspa, à Yasmine Hammamet, ou encore les Thermes Marins du Residence à Gammarth, n’ont par exemple rien à envier aux plus grands centres de Vichy.
Cela dit, et malgré d’excellents noms de la thalassothérapie tunisienne, l’état des lieux général révèle plusieurs lacunes qui amènent l’administration du tourisme à déployer davantage d’efforts pour ne pas perdre du terrain à l’échelle internationale.
Car même si certains députés ont plaidé pour la « démocratisation » de ce produit pour la clientèle tunisienne, la thalassothérapie demeure un produit de luxe par excellence.
Il est peut-être bon de rappeler que nulle part au monde, et chez les plus grands spécialistes des cures, ce créneau n’a jamais été développé pour les bourses moyennes. Avec une moyenne de 1000 euros par cure, on ne peut pas parler vraiment de démocratisation et de produit pour les bourses moyennes.
D’autant plus que le thermalisme en Tunisie a toujours constitué un produit destiné aux Tunisiens qui ne sont pas particulièrement portés sur la thalasso qui est tout de même accessible aux budgets conséquents.

Selon plusieurs professionnels, et en dépit de certains avis divergents, un tel produit de luxe ne peut pas et ne doit pas être bradé. On risque, en effet, très gros face aux concurrents qui consacrent le luxe et l’entourent des différentes conditions nécessaires à son développement.
Pour rester dans la course et défendre son rang de deuxième destination mondiale, la Tunisie a opté pour la participation aux salons et manifestations spécialisés. Elle a également élaboré et validé une norme quant aux bonnes pratiques de la thalassothérapie.
Elle a également procédé à la réalisation d’une étude sur le développement de ce créneau à l’horizon de 2020 ainsi qu’une mission d’expertise.
En plus de tous ces efforts incontournables afin d’assurer la montée en gamme de ce produit, l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) est allé rencontrer les curistes qui choisissent la destination pour connaitre leurs doléances, mais aussi les TO spécialisés qui travaillent sur la Tunisie. Des séminaires ont été ainsi organisés pour ressortir des recommandations qui seront par la suite prise en considération.
Il s’est avéré à ce titre que le marché suisse a enregistré une baisse considérable en termes de curistes. Le nombre de ces clients a en effet reculé entre 2001 et 2006.
Ainsi, la Tunisie est passée de 50.000 curistes helvétiques en 2001 à 10.500 en 2006. A ce rythme, le marché suisse risque d’être totalement, voire à jamais perdu. Il est, en effet, mille fois plus difficile de faire revenir un touriste mécontent que de faire amener un nouveau touriste.
Le marché français a également fait l’objet de la même initiative des autorités. A la différence de la Suisse, la France a vu ses performances croître passant de 44.000 clients en 2001 à 69.500 en 2006.
Lors de ces rencontres d’évaluation, les TO français et suisses n’ont pas lésiné sur les critiques. Elles ont porté essentiellement sur la qualité, l’hygiène, le suivi des rapports d’appréciation des clients et des partenaires dans les centres.
Et de mettre le doigt également sur la motivation et la stabilité du personnel, l’impératif d’une restauration plus adaptée, l’absence d’une démarche qualité ainsi que le manque de formation continue du personnel.
A cet effet, M. Raouf Jomni, DG de l’ONTT a souligné à Djerba qu’il importe désormais de créer une structure pour les professionnels, c’est-à-dire une éventuelle fédération pour les professionnels de la thalassothérapie, à l’instar de celle des hôteliers ou des agents de voyages. A ce propos, la sensibilisation de ces professionnels, notamment quant à l’acquisition et l’application de la norme 126.05 ayant trait aux bonnes pratiques en thalasso, la mise en place d’une démarche qualité intégrant la qualité, la sécurité et l’environnement et l’utilisation des produits certifiés, est indispensable. L’ONTT passera à l’action incessamment. On mettra en place, désormais, un guide des bonnes pratiques de comportement vis-à-vis des curistes et on créera un label de qualité, à savoir « Thalasso Tunisie ».
Dans ce même cadre, la communication institutionnelle de la Tunisie à ce sujet sera renforcée.
Le DG de l’ONTT a souligné également l’importance de renforcer la formation continue. Aussi, un cycle de formation spécifique sera-t-il créé avec une alternance. Il sera placé sous la tutelle des ministères du Tourisme et de la Santé publique. A ce titre, les inspecteurs des deux départements, feront l’objet d’une formation afin d’améliorer leurs compétences. Car, jusque là, l’inspection ne répondrait pas vraiment aux attentes à cause du manque de formation des agents qui s’en chargent.
Le ministère du Tourisme semble fortement sensibilisé à cette défaillance et compte recruter 80 nouveaux inspecteurs qui seront formés en normes de thalassothérapie.
Autre points évoqués : le nombre de centres de thalasso qui sont en train de se multiplier au détriment de la qualité et de la rigueur. Or ce créneau ne peut souffrir d’implantation anarchique.
On note aussi la question d’hygiène, qui n’est pas de grande actualité dans tous ces centres où les problèmes de mœurs sont également à l’ordre du jour. A l’instar de plusieurs centres de bien-être qui consacrent des pratiques douteuses, les centres de thalasso sont aussi en passe de ternir la réputation de cette activité.
Dernier point évoqué, celui du bradage des prix des cures. Ils ne sont en effet pas nombreux les hôteliers tunisiens qui ont opté pour la thalasso ou le spa et qui ont compris la spécificité du produit. Leurs réalisations et la qualité de leurs clients témoignent parfaitement de la justesse de l’orientation. Quant aux autres, ils sont plutôt en train de reproduire le schéma d’une partie de notre hôtellerie qui souffre lourdement du laisser-aller de son service et du bradage de son produit.
Il importe de souligner que l’activité de thalassothérapie a démarré dans nos murs en 1994. Aujourd’hui, la Tunisie compte 41 centres de thalasso répartis sur le littoral. La région de Djerba-Zarzis, qui a une capacité globale de 250.000 curistes, a enregistré, quant à elle, la présence d’environ 160.000 curistes au terme de l’année 2007.
Parmi ces 41 centres, on retrouve quelques uns dignes des plus grands palaces et des plus grandes villes thermales européennes. Un Alhambra Thalasspa, à Yasmine Hammamet, ou encore les Thermes Marins du Residence à Gammarth, n’ont par exemple rien à envier aux plus grands centres de Vichy.
Cela dit, et malgré d’excellents noms de la thalassothérapie tunisienne, l’état des lieux général révèle plusieurs lacunes qui amènent l’administration du tourisme à déployer davantage d’efforts pour ne pas perdre du terrain à l’échelle internationale.
Car même si certains députés ont plaidé pour la « démocratisation » de ce produit pour la clientèle tunisienne, la thalassothérapie demeure un produit de luxe par excellence.
Il est peut-être bon de rappeler que nulle part au monde, et chez les plus grands spécialistes des cures, ce créneau n’a jamais été développé pour les bourses moyennes. Avec une moyenne de 1000 euros par cure, on ne peut pas parler vraiment de démocratisation et de produit pour les bourses moyennes.
D’autant plus que le thermalisme en Tunisie a toujours constitué un produit destiné aux Tunisiens qui ne sont pas particulièrement portés sur la thalasso qui est tout de même accessible aux budgets conséquents.

Selon plusieurs professionnels, et en dépit de certains avis divergents, un tel produit de luxe ne peut pas et ne doit pas être bradé. On risque, en effet, très gros face aux concurrents qui consacrent le luxe et l’entourent des différentes conditions nécessaires à son développement.
Pour rester dans la course et défendre son rang de deuxième destination mondiale, la Tunisie a opté pour la participation aux salons et manifestations spécialisés. Elle a également élaboré et validé une norme quant aux bonnes pratiques de la thalassothérapie.
Elle a également procédé à la réalisation d’une étude sur le développement de ce créneau à l’horizon de 2020 ainsi qu’une mission d’expertise.
En plus de tous ces efforts incontournables afin d’assurer la montée en gamme de ce produit, l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) est allé rencontrer les curistes qui choisissent la destination pour connaitre leurs doléances, mais aussi les TO spécialisés qui travaillent sur la Tunisie. Des séminaires ont été ainsi organisés pour ressortir des recommandations qui seront par la suite prise en considération.
Il s’est avéré à ce titre que le marché suisse a enregistré une baisse considérable en termes de curistes. Le nombre de ces clients a en effet reculé entre 2001 et 2006.
Ainsi, la Tunisie est passée de 50.000 curistes helvétiques en 2001 à 10.500 en 2006. A ce rythme, le marché suisse risque d’être totalement, voire à jamais perdu. Il est, en effet, mille fois plus difficile de faire revenir un touriste mécontent que de faire amener un nouveau touriste.
Le marché français a également fait l’objet de la même initiative des autorités. A la différence de la Suisse, la France a vu ses performances croître passant de 44.000 clients en 2001 à 69.500 en 2006.
Lors de ces rencontres d’évaluation, les TO français et suisses n’ont pas lésiné sur les critiques. Elles ont porté essentiellement sur la qualité, l’hygiène, le suivi des rapports d’appréciation des clients et des partenaires dans les centres.
Et de mettre le doigt également sur la motivation et la stabilité du personnel, l’impératif d’une restauration plus adaptée, l’absence d’une démarche qualité ainsi que le manque de formation continue du personnel.
A cet effet, M. Raouf Jomni, DG de l’ONTT a souligné à Djerba qu’il importe désormais de créer une structure pour les professionnels, c’est-à-dire une éventuelle fédération pour les professionnels de la thalassothérapie, à l’instar de celle des hôteliers ou des agents de voyages. A ce propos, la sensibilisation de ces professionnels, notamment quant à l’acquisition et l’application de la norme 126.05 ayant trait aux bonnes pratiques en thalasso, la mise en place d’une démarche qualité intégrant la qualité, la sécurité et l’environnement et l’utilisation des produits certifiés, est indispensable. L’ONTT passera à l’action incessamment. On mettra en place, désormais, un guide des bonnes pratiques de comportement vis-à-vis des curistes et on créera un label de qualité, à savoir « Thalasso Tunisie ».
Dans ce même cadre, la communication institutionnelle de la Tunisie à ce sujet sera renforcée.
Le DG de l’ONTT a souligné également l’importance de renforcer la formation continue. Aussi, un cycle de formation spécifique sera-t-il créé avec une alternance. Il sera placé sous la tutelle des ministères du Tourisme et de la Santé publique. A ce titre, les inspecteurs des deux départements, feront l’objet d’une formation afin d’améliorer leurs compétences. Car, jusque là, l’inspection ne répondrait pas vraiment aux attentes à cause du manque de formation des agents qui s’en chargent.
Le ministère du Tourisme semble fortement sensibilisé à cette défaillance et compte recruter 80 nouveaux inspecteurs qui seront formés en normes de thalassothérapie.
Autre points évoqués : le nombre de centres de thalasso qui sont en train de se multiplier au détriment de la qualité et de la rigueur. Or ce créneau ne peut souffrir d’implantation anarchique.
On note aussi la question d’hygiène, qui n’est pas de grande actualité dans tous ces centres où les problèmes de mœurs sont également à l’ordre du jour. A l’instar de plusieurs centres de bien-être qui consacrent des pratiques douteuses, les centres de thalasso sont aussi en passe de ternir la réputation de cette activité.
Dernier point évoqué, celui du bradage des prix des cures. Ils ne sont en effet pas nombreux les hôteliers tunisiens qui ont opté pour la thalasso ou le spa et qui ont compris la spécificité du produit. Leurs réalisations et la qualité de leurs clients témoignent parfaitement de la justesse de l’orientation. Quant aux autres, ils sont plutôt en train de reproduire le schéma d’une partie de notre hôtellerie qui souffre lourdement du laisser-aller de son service et du bradage de son produit.
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