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Pourquoi les Algériens aiment passer leurs vacances en Tunisie ?

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La Tunisie compte ces huit dernières années de plus en plus de touristes algériens. Ils sont en passe de dépasser les premiers visiteurs que sont les Libyens. Calmes, sereins, en famille ou en solo, ils viennent chercher quelques semaines de vacances dans un pays qui est à la fois similaire et très différent du leur. On voit très rarement un Algérien jouer à la "m'as-tu vu" sur la route, on ne les voit pas chercher un traitement à part, on ne les entend pas plaindre pour un oui ou pour un non. Ils se noient dans la masse et épousent le train de vie de tout touriste ou, plutôt, de toute personne venue se reposer. Qu'est-ce qu'ils trouvent de particulier en Tunisie ? Pourquoi viennent-ils souvent ? Sont-ils satisfaits ? Reportage.
« Pourquoi je passe mes vacances en Tunisie ? Parce que je peux m’y rendre en voiture, sans avoir le besoin de faire la queue devant une ambassade dans l’attente d’un hypothétique visa. Je suis, en outre, sûr de passer des vacances agréables dans une résidence pieds dans l’eau, dans un coin fabuleux, sans ruiner mon budget. Par ailleurs, dans votre pays, on n’a pas la peur au ventre quand on croise un barbu dans un coin de la rue », résume Djamel BelKhalid, un Algérien résidant en France, venu passer ses premières nuits de noces à Hammamet. « Quand il était célibataire, mon mari rentre en Algérie avant de venir ici. Cette année, on a décidé de zapper l’étape algérienne pour profiter au maximum de nos deux semaines de congé », renchérit sa femme en décolleté, jeans et baskets.
Proximité, facilités d’entrée, sécurité, rapport qualité/prix inégalé dans le bassin méditerranéen… Aux yeux des Algériens, avides de plages dorées, la Tunisie représente une destination très prisée. Pourquoi faire la queue devant les ambassades européennes, alors qu’on peut passer des vacances agréables, à moindre frais, chez les voisins ? D’autant plus que de l’autre côté des 965 kilomètres de frontières, les opérateurs du tourisme déroulent le tapis rouge à des visiteurs réputés dépensiers pour insuffler une bouffée d’oxygène à un secteur stratégique, mis à mal par une regrettable "désertion" de certains touristes de pays occidentaux.
L’idylle entre la Tunisie et les ressortissants du pays de l’Emir Abdelkader dure depuis huit ans au moins, mais elle semble avoir repris du tonus cet été. Le nombre de touristes algériens en Tunisie aurait dépassé 600 000 jusqu’au 30 juillet et devrait facilement franchir le cap symbolique du million d’ici fin 2008.
Encouragé par les autorités tunisiennes, soucieuses de diversifier les marchés émetteurs et d’encourager spécialement le tourisme maghrébin, l’engouement des Algériens pour la Tunisie se confirme d’une année à l’autre.
Le nombre de ces touristes d’un genre nouveau était d’environ 500.000 en moyenne par an jusqu’au début des années 2000. Depuis 2003, il est sur une courbe ascendante. Il a atteint 945.000 en 2006 et 980.000 l’année dernière. Ces chiffres placent le marché algérien en troisième position en termes de nombre d'entrées par nationalité après les marchés libyens et français.
Selon la presse algérienne, la Tunisie arrive aujourd’hui en tête des destinations préférées des Algériens avant la Grèce, la France, l’Espagne et le Maroc. La fermeture des frontières terrestres avec le royaume chérifien et l’écueil du visa pour l’espace Schengen a joué en faveur de la Tunisie, a-t-on ajouté de même source.
Même si de plus en plus de touristes algériens passent désormais par des agences de voyages, la majorité d’entre eux rejoignent la Tunisie par leurs propres moyens. « Pour me rendre à Nabeul, où je loue chaque année une villa à 50 dinars la nuit, j’utilise ma voiture. Ca me revient moins cher. Malgré quelques désagréments sur la route, le voyage se passe très bien », confie Ihsane El Fassi, un ingénieur à la compagnie publique des hydrocarbures Sonatrach, venu en compagnie de sa femme et de ses trois enfants.
Les Algériens qui viennent en famille choisissent, pour la plupart, de loger dans des résidences et des villas meublées pieds dans l’eau. La durée moyenne du séjour en hôtel de ces touristes est parmi les plus faibles. Elle a été estimée à 0,6 jours en 2007. Il n’est pas, de fait, rare de croiser dans les rues et ruelles de Hammamet ou de Nabeul des enfants affichant des pancartes portant des messages souhaitant la bienvenue aux voisins aux poches bien pleines du genre "Maison pieds dans l’eau à un Algérien mezziane bezzaf" (ndrl : Un Algérien très beau et friqué dans l’argot algérien», ou encore "l’Algérie, mon amour"…
Aux prix de 30 à 150 dinars la nuit, les loyers permettent aux Tunisiens de gagner des sommes rondelettes et bienvenues à l’approche de la rentrée scolaire et du mois de Ramadan.
En dehors des loyers, les voisins algériens font tourner les affaires par là où ils passent. « Ils dépensent beaucoup plus que les Européens devenus très chiches ces dernières années. Ils nous rappellent le bon vieux temps quand les Allemands étaient légion à Hammamet», précise Mohamed Khédira, restaurateur, qui affiche un drapeau algérien à l’entrée de son fast-food, en signe de bienvenue à une clientèle choyée.
Une famille algérienne dépense de 2 000 à 3 000 euros en moyenne par semaine durant son séjour en Tunisie, selon Abdessalem Zermati, directeur des marchés arabe et intérieur au sein de l’Office national tunisien du tourisme (ONTT). Et c’est pour cette raison d’ailleurs que l’ONTT s’est attelée récemment à améliorer les points de passage frontaliers de Melloula et de Babouche, en vue de mettre fin aux désagréments décriés par les médias algériens. Elle projette d’ouvrir deux autres bureaux à Constantine et à Annaba …
Dessin : Hic, Soir d'Algérie
« Pourquoi je passe mes vacances en Tunisie ? Parce que je peux m’y rendre en voiture, sans avoir le besoin de faire la queue devant une ambassade dans l’attente d’un hypothétique visa. Je suis, en outre, sûr de passer des vacances agréables dans une résidence pieds dans l’eau, dans un coin fabuleux, sans ruiner mon budget. Par ailleurs, dans votre pays, on n’a pas la peur au ventre quand on croise un barbu dans un coin de la rue », résume Djamel BelKhalid, un Algérien résidant en France, venu passer ses premières nuits de noces à Hammamet. « Quand il était célibataire, mon mari rentre en Algérie avant de venir ici. Cette année, on a décidé de zapper l’étape algérienne pour profiter au maximum de nos deux semaines de congé », renchérit sa femme en décolleté, jeans et baskets.
Proximité, facilités d’entrée, sécurité, rapport qualité/prix inégalé dans le bassin méditerranéen… Aux yeux des Algériens, avides de plages dorées, la Tunisie représente une destination très prisée. Pourquoi faire la queue devant les ambassades européennes, alors qu’on peut passer des vacances agréables, à moindre frais, chez les voisins ? D’autant plus que de l’autre côté des 965 kilomètres de frontières, les opérateurs du tourisme déroulent le tapis rouge à des visiteurs réputés dépensiers pour insuffler une bouffée d’oxygène à un secteur stratégique, mis à mal par une regrettable "désertion" de certains touristes de pays occidentaux.
L’idylle entre la Tunisie et les ressortissants du pays de l’Emir Abdelkader dure depuis huit ans au moins, mais elle semble avoir repris du tonus cet été. Le nombre de touristes algériens en Tunisie aurait dépassé 600 000 jusqu’au 30 juillet et devrait facilement franchir le cap symbolique du million d’ici fin 2008.
Encouragé par les autorités tunisiennes, soucieuses de diversifier les marchés émetteurs et d’encourager spécialement le tourisme maghrébin, l’engouement des Algériens pour la Tunisie se confirme d’une année à l’autre.
Le nombre de ces touristes d’un genre nouveau était d’environ 500.000 en moyenne par an jusqu’au début des années 2000. Depuis 2003, il est sur une courbe ascendante. Il a atteint 945.000 en 2006 et 980.000 l’année dernière. Ces chiffres placent le marché algérien en troisième position en termes de nombre d'entrées par nationalité après les marchés libyens et français.
Selon la presse algérienne, la Tunisie arrive aujourd’hui en tête des destinations préférées des Algériens avant la Grèce, la France, l’Espagne et le Maroc. La fermeture des frontières terrestres avec le royaume chérifien et l’écueil du visa pour l’espace Schengen a joué en faveur de la Tunisie, a-t-on ajouté de même source.
Même si de plus en plus de touristes algériens passent désormais par des agences de voyages, la majorité d’entre eux rejoignent la Tunisie par leurs propres moyens. « Pour me rendre à Nabeul, où je loue chaque année une villa à 50 dinars la nuit, j’utilise ma voiture. Ca me revient moins cher. Malgré quelques désagréments sur la route, le voyage se passe très bien », confie Ihsane El Fassi, un ingénieur à la compagnie publique des hydrocarbures Sonatrach, venu en compagnie de sa femme et de ses trois enfants.
Les Algériens qui viennent en famille choisissent, pour la plupart, de loger dans des résidences et des villas meublées pieds dans l’eau. La durée moyenne du séjour en hôtel de ces touristes est parmi les plus faibles. Elle a été estimée à 0,6 jours en 2007. Il n’est pas, de fait, rare de croiser dans les rues et ruelles de Hammamet ou de Nabeul des enfants affichant des pancartes portant des messages souhaitant la bienvenue aux voisins aux poches bien pleines du genre "Maison pieds dans l’eau à un Algérien mezziane bezzaf" (ndrl : Un Algérien très beau et friqué dans l’argot algérien», ou encore "l’Algérie, mon amour"…
Aux prix de 30 à 150 dinars la nuit, les loyers permettent aux Tunisiens de gagner des sommes rondelettes et bienvenues à l’approche de la rentrée scolaire et du mois de Ramadan.
En dehors des loyers, les voisins algériens font tourner les affaires par là où ils passent. « Ils dépensent beaucoup plus que les Européens devenus très chiches ces dernières années. Ils nous rappellent le bon vieux temps quand les Allemands étaient légion à Hammamet», précise Mohamed Khédira, restaurateur, qui affiche un drapeau algérien à l’entrée de son fast-food, en signe de bienvenue à une clientèle choyée.
Une famille algérienne dépense de 2 000 à 3 000 euros en moyenne par semaine durant son séjour en Tunisie, selon Abdessalem Zermati, directeur des marchés arabe et intérieur au sein de l’Office national tunisien du tourisme (ONTT). Et c’est pour cette raison d’ailleurs que l’ONTT s’est attelée récemment à améliorer les points de passage frontaliers de Melloula et de Babouche, en vue de mettre fin aux désagréments décriés par les médias algériens. Elle projette d’ouvrir deux autres bureaux à Constantine et à Annaba …
Dessin : Hic, Soir d'Algérie
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