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Des coins paradisiaques et très mal exploités !
19/02/2008 | 1
min
Des coins paradisiaques et très mal exploités !
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Fraîchement créée, la Société de Développement Touristique du Kef (SODET) n’a pas chômé. Elle vient d’organiser la première et plus grande opération de promotion du tourisme culturel de la ville du Kef. Objectif : présenter cette très belle et paradisiaque région du Nord-Ouest de la Tunisie. Et, pour cela, elle a convié, les agences de voyage, la presse nationale et les responsables du ministère de la Culture, à une visite guidée, rehaussée par la présence de M. Khalil Lâajimi, ministre du Tourisme, à travers le circuit touristique aménagé au sein de la Médina du Kef. Une Médina qui a ainsi exhibé quelque 13 sites historiques, archéologiques et de patrimoine, mettant à l’épreuve son potentiel considérable, dans le créneau du tourisme culturel.

Bien que la journée ait été mal choisie, la météo n’étant pas d’un grand secours, les invités ont répondu tous, présents à l’invitation de la Société de Développement Touristique du Kef. Quelque 50 agents de voyage ont ainsi pris part samedi 16 février à cette grande opération de promotion dont l’ambition n’est autre que de faire connaître les potentialités d’ordre culturel dont regorge la région. Une région susceptible de consolider une orientation majeure retenue dans le cadre de la diversification de l’offre touristique tunisienne.
La visite guidée a démarré par Zaouiet El Kadria, puis, le musée des traditions de la ville du kef, pour se poursuivre à travers les autres sites archéologiques programmés dans le circuit, soit la prestigieuse Kasbah du Kef, le site de Sidi Boumakhlouf, de Sidi Ali Tourki, la synagogue d’El Ghriba, Ras El Aïn, les thermes romaines, le temple des eaux, Dar El Kadhia, pour s’achever dans le village des artisans, où les visiteurs pourraient éventuellement, acheter des produits typiques.
M. Romdhane Gueddiche, Directeur Général, de la SODET du Kef, a souligné qu’il s’agit d’un circuit culturel intra-muros, soit à l’intérieur de la Médina du Kef, mais pas seulement. En effet, dans une seconde étape, un autre éductour sera organisé, vers le mois de mai prochain, en vue de promouvoir les circuits qui se situent, en dehors de la ville.
Le DG reconnaît également, que ce premier éductour est destiné à la promotion du tourisme intérieur, pour le moment. Ce n’est que plus tard, dans une seconde phase que le circuit sera proposé aux touristes étrangers. La première étape tend à inciter les agences de voyage à inclure le circuit proposé dans leurs programmations, d’autant plus que la ville du Kef dispose d’une capacité d’accueil de 350.000 lits. Une capacité qui pourrait répondre à la demande et aux attentes des touristes locaux et étrangers.
L’initiative est bonne, voire excellente, d’autant plus qu’avec un patrimoine culturel, archéologique et naturel important, la région du Kef s’apprête à être une destination de tourisme culturel. La richesse de la région a été d’ailleurs récemment mise en exergue par une étude réalisée par la région italienne d’Enna, en partenariat avec la société privée « Rocca di Cerere ». Une étude qui a démontré la faisabilité et la fiabilité d’un système touristique intégré dans le gouvernorat du Kef. Sauf que ce genre de projet, comme l’a si bien démontré l’étude italienne exige des structures légères, à l’instar des hôtels haut standing, à petites capacités et n’exigeant pas de gros investissements. Or, ce genre d’hôtels, aujourd’hui, est inexistant dans la région. Ce qui exigerait, par ailleurs, une implication active et une stratégie de développement spécifique. Partant du principe que l’activité touristique est un moteur de développement local dans les zones rurales aidant à une meilleure rentabilité économiques des activités traditionnelles et valorisant les spécificités de l’offre, le développement du concept de tourisme culturel au Kef serait de nature à offrir aux jeunes d’éventuelles nouvelles possibilités d’emploi…
Cela dit, si la visite guidée a permis aux invités de découvrir la richesse culturelle, archéologique et écologique de la ville, il faut noter que le circuit, tel qu’il a été présenté, ne s’apprête pas à une grande séduction. En effet, les sites ne sont pas tous bien aménagés, côté accessibilité, confort de visite et autres…Sans compter qu’aucun panneau de signalétique, de présentation des sites, de leur histoire ou leurs spécificités n’ont été prévus. En d’autres termes, en l’absence de guides spécialisés, et ils ne sont pas nombreux, il serait difficile d’avoir une idée précise, nette et claire sur les différents sites et monuments.
Il est évident que le concept de tourisme culturel et des circuits de ce genre ne peuvent séduire, s’ils ne sont pas mis en valeur et bien présentés.
On notera également que certains sites archéologiques manquent d’entretien et mériteraient une restauration, ce qui implique, une intervention du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, premier responsable des sites nationaux. Et il n’y a pas que les sites qui sont mal entretenus mais aussi certaines pièces, documents et autres monuments de grande valeur historique qui se retrouvent, par terre, sans aucune préservation, ni conservation et encore moins de mise en valeur.
Avant d’ouvrir le circuit au grand public, en tant que concept de tourisme culturel, il est fortement souhaitable de mettre les sites en valeur, de placer la signalétique adéquate et de réhabiliter les lieux, sinon comment pourrait-on vendre ces circuits aux touristes étrangers ?
Le ministère du Tourisme à lui seul, ne saurait le faire sans l’appui du ministère de la Culture et le secteur privé.
Le premier pourrait bien exploiter les revenus des visites des musées et autres monuments historiques, qui s’élèveraient à quelques 16 millions de dinars, pour sauvegarder, préserver et réhabiliter les sites qui en ont besoin. Quant au second, il est appelé à investir dans des unités de haut standing, des restaurants, des cafés et autres de nature à permettre aux visiteurs de joindre l’utile à l’agréable.
On notera dans tout cela la bonne volonté d’aller de l’avant et de résoudre tous ces problèmes. la meilleure preuve pour cela est justement l’éductour organisé !
19/02/2008 | 1
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