
L'affaire connue médiatiquement sous le nom d'Instalingo ne cesse d'attirer l'attention de l'opinion publique. C'est dire que cette affaire a entraîné la chute de hauts responsables au sein du ministère de l'Intérieur, de sécuritaires, de blogueurs, de journalistes mais aussi d'hommes d'affaires et de personnalités politiques, dont le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi. Pourtant, cette affaire demeure un mystère pour plusieurs.
Instalingo… Ce nom qui sonne à chaque fois qu'on évoque des mandats de dépôts ou des jugements contre des personnalités connues sur la scène nationale, n'est autre que le nom d'une entreprise spécialisée dans la création de contenu et la communication digitale. Elle emploie des journalistes, des techniciens, des administratifs et des ouvriers, dont le fondateur se trouve à l'étranger et est impliqué dans les enquêtes. Elle est implantée à Kalâa Kebira, dans le gouvernorat de Sousse et elle était active depuis 2015.
Plusieurs noms connus sont désormais mis en cause : Mohamed Ali Aroui, Rached Ghannouchi, Mouadh Ghannouchi, Soumaya Ghannouchi, Rafik Abdessalem, Adel Daâdaâ, Lamia Jendoubi, Mariem Daâdaâ, Mohamed Hajfi, Abdelkarim Ben Slimane, Riadh Bettaïeb, Said Ferjani, Lotfi Jendoubi, Haythem Khili, Yahya Khili, Karim Khili, Rania Zouari, Sabrine Laâtiri, Safinez Ben Ali, Rania Belâfia, Hichem Mechichi, Mohamed Béchir Arrouj, Hilel Kourachi ainsi que trois autres personnes dont deux de nationalités étrangères.
L'affaire a éclaté en septembre 2021. L’opération de perquisition a été déclenchée suite à des informations faisant état d'une suspicion d’implication de l’entreprise dans des atteintes à la sûreté de l'État, de blanchiment d'argent et de diffamations sur les réseaux sociaux. Elle a abouti à la saisie de 23 unités centrales, qui ont ensuite été envoyées au laboratoire d'analyses techniques. Par la suite, le ministère public a ordonné la détention de six personnes, dont une journaliste, et émis des mandats de recherche contre trois personnes, à savoir le propriétaire de l’entreprise, son épouse et une troisième personne.
Le 13 septembre 2021, le ministère public du tribunal de Sousse 2 a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire contre les détenus, les accusant de complot visant à changer la structure de l'État, d’incitation des habitants à s’attaquer les uns les autres avec des armes, de provoquer des émeutes, des meurtres et des pillages sur le territoire tunisien, ainsi que d'outrage au président de la République et de complot pour commettre des atteintes à la sécurité de l'État. Ces accusations sont basées sur les articles 67, 68 et 72 du Code pénal. Le 18 septembre 2022, le juge d'instruction chargé de l'affaire a décidé de maintenir les détenus en liberté provisoire pendant l'enquête. Cette décision a été contestée par le ministère public du tribunal de Sousse 1, qui a alors transféré le dossier à la chambre des mises en accusation de la cour d'appel. Cette dernière a émis des mandats de dépôt contre quatre accusés.
Le 1er mars 2022, le juge d'instruction a décidé de transférer l'affaire au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en raison de soupçons d'activités terroristes et de blanchiment d'argent. Cependant, le ministère public a fait appel de cette décision, et le dossier a été renvoyé à la chambre des mises en accusation, qui a confirmé la décision du ministère public. Et c'est là, que l'affaire Instalingo 1 a pris naissance.
Cette affaire Instalingo 1 a, naturellement, engendré l'affaire Instalingo 2. En effet, les investigations, ordonnées par un deuxième juge d'instruction, se basent sur des informations fournies par la commission des analyses financières. Celles-ci ont révélé des soupçons de blanchiment d'argent et de connexions entre plusieurs individus. L'enquête a avancé rapidement, menant à la détention de neuf accusés, dont l'ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, le journaliste Lotfi Hidouri, l'activiste politique Béchir Yousfi, les blogueurs Slim Jebali et Achraf Barbouch, l'homme d'affaires Adel Daâdaâ, et un membre des forces de l'ordre.
Le ministère public a ordonné l'ouverture d'une enquête contre 27 accusés, y compris le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, son gendre Rafik Abdessalem, et sa fille, ainsi que d'autres fugitifs et étrangers. Ils sont accusés de blanchiment d'argent en utilisant les facilités offertes par leurs fonctions professionnelles et sociales, de tentative de changer la structure de l'État, d'incitation à la violence et à le pillage sur le territoire tunisien, d'outrage président de la République, et d'atteinte à la sécurité extérieure de l'État. Ces accusations sont basées sur les articles 61, 67 et 72 du Code pénal, ainsi que sur l'article 94 de la loi n° 26 de 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et au blanchiment d'argent.
En juin 2023, le juge d’instruction avait décidé la clôture de l’instruction concernant l’affaire Instalingo. Il avait, également, décidé de classer sans suite l’affaire pour quinze suspects dont la journaliste Chadha Belhaj Mbarek et de traduire 36 autres accusés devant la chambre des mises en accusation. Sauf que le ministère public avait interjeté appel de la décision du juge d’instruction quant au classement sans suite de l’affaire pour quinze suspects.
Indépendamment de tous les développements judiciaires, il serait bon de noter que cette affaire Instalingo avec tous ses épisodes n'est que la partie immergée de l'iceberg. Sous la partie cachée se dissimule une grande guerre intestine dont le terrain n'est autre que les réseaux sociaux et les pages qui y sont actives. Ces pages oeuvrent pour le compte de différentes parties politiques et bénéficient d'un important appui financier. Les enjeux sont importants, et les éléments de preuves restent difficiles à limiter d'autant plus que l'affaire est compliquée et les ramifications sont nombreuses.
Sarra Hlaoui
Décidément on ne peut pas simplifier les choses dans ce pays, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer.
élu de la France dont tu maitrises pas la langue !!
pas étonnant que tu sois pas réélu ....
Si, par contre, le dossier promet de nouvelles et grosses surprises, alors ce n'est que la partie émergée...
Merci de rectifier @BN
Je ne suis pas juge, mais, j'estime que, compte tenu des innombrables crimes commis par cet individu, envers mon pays et mes concitoyens, la peine de mort serait de loin insuffisante pour Ghannouchi.
BCE, n'eut pas le choix.
Ne voulant en aucune manière, provoquer une guerre civile, il obéit à cet enfoiré de khriji.
Je n'ai rien inventé.
Vous n'avez qu'à vérifier cette info sur les médias de l'époque.
Comme quoi, él ayyéme twila et tout se paie dans ce bas monde !!!!!!
Il faut juste laisser le temps, au temps.
Famma Rabbi fél oujoude !!!!
"c'est une terre brûlée qu'il laisse derrière lui. "
Effectivement, proportionnellement à l'ensemble des actes de cette vermine, de cette pourriture, la peine de mort, paraitrait comme une bénédiction.
Il doit souffrir.
Il a détruit toute une NATION !!!
Ne l'oublions JAMAIS.
Galou, Sid'na el Cheikh.
Bagla thiz'hom él kol.
Sidi chléka, probablement.

