
Le journaliste et rédacteur en chef du journal Inhiyez, Ghassen Ben Khelifa, comparaît vendredi 5 avril 2024 devant le Tribunal de première instance de Tunis, dans une affaire de soupçon de terrorisme qui remonte à plus d’un an à cause d’un statut publié par une page Facebook avec laquelle il n’a aucune relation. La justice a estimé qu’il s’agit d’un crime terroriste malgré le fait que le journaliste est ses avocats ont souligné qu’il n’y a aucun lien entre lui et cette page.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé à un rassemblement de soutien à Ghassen Ben Khelifa le jour de l’audience à 9 heures devant le Tribunal de première instance, en rappelant la gravité de continuer à utiliser la loi antiterroriste pour intimider et menacer les journalistes, en violation flagrante des procédures de poursuites des crimes journalistiques.
Rappelons que Ghassen Ben Khelifa avait été mis en examen, mi-novembre 2023, pour incitation, association de malfaiteurs à caractère terroriste et offense au chef de l’État, alors que le principal suspect dans l’affaire a démenti tout lien du journaliste avec la page Facebook objet de la plainte.
Le 14 mars dernier, il a été condamné, dans cette même affaire, par le Tribunal de première instance de Ben Arous, à six mois de prison pour atteinte à autrui via les réseaux de communication publics.
Les investigations dirigées par l’Unité nationale de crime terroriste avaient prouvé qu’il n’y a aucune relation entre la page visée et le journaliste. Le créateur de la page a admis qu’il est son seul administrateur et le comité de défense a prouvé que Ghassen Ben Khelifa était connecté à l’horaire du crime à son compte Facebook à une adresse différente que celle mentionnée dans le rapport technique sécuritaire.
I.N.

