
L’hôpital régional El Yasminet de Ben Arous a été, le 26 avril 2022, le théâtre d’une soirée ramadanesque. L'Union nationale des professionnels de la santé a partagé, à la date du 27 avril 2022, une vidéo montrant une troupe musicale qui s’était installée devant la porte intérieure du bâtiment.
Bendir, tabbal, baffles et chaises décorées ! Il ne manquait que des danseuses afin de garantir une expérience d’immersion totale. Il semblerait que l’hôpital ait complètement changé de vocation. Plus besoin d’un établissement médical de cette envergure, la priorité est aux festivités !
D’ailleurs, le personnel de l’établissement se serait un peu trop pris au jeu et passé toute la soirée à célébrer un événement dont nous n’avons toujours pas idée puisqu’il est impossible d’avoir des éclaircissements à ce sujet. Business News a beau appelé la direction régionale de la Santé de Ben Arous et l’hôpital, personne au bout du fil. Aucune réponse, également, quant aux mesures prises afin de garantir le bien-être des patients se trouvant, le même soir, à l’hôpital.
« Quelle loi autorise l’administration d’un hôpital à organiser une soirée musicale et à installer des baffles et déranger les autres patients ? », s’était interrogé Mohamed Aouinette secrétaire général de l’Union nationale des professionnels de santé.
Contacté par Business News, le syndicaliste a souligné l’importance de respecter l’intégrité des malades et des établissements hospitaliers. Il a évoqué l’exemple de l’interdiction de tapage nocturne et de l’obligation de respecter son voisinage. Il a rappelé que les municipalités, maisons de jeunes et autres structures similaires se trouvant dans la même région étaient munies de salles spacieuses aptes à accueillir les célébrations de circoncision et les pots de départ à la retraite. Il a appelé le ministère de la Santé et la présidence du gouvernement à réagir immédiatement.
Evoquant l’agression de médecin le même jour à l'hôpital régional Houcine Bouzaiene Gafsa, Mohamed Aouinette a considéré qu’un incident similaire aurait pu facilement avoir lieu au sein de l’hôpital de Ben Arous. « Une famille d’un patient aurait pu réagir violemment et accuser le personnel médical de passer son temps à danser et chanter au lieu de s’occuper des malades », a-t-il expliqué.
S.G

