
Le conseiller économique de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP), Fathi Ben Khalifa, a affirmé que l’agriculture enchaîne les pertes depuis 2014 en Tunisie. « L’Etat n’a pas agi à ce sujet », a-t-il critiqué.
Intervenant sur les ondes de la radio Mosaïque FM, Fathi Ben Khalifa a expliqué que l’agriculteur est sous la domination des grandes entreprises. « L’UTAP a appelé les agriculteurs à réduire de 50% la production de volaille afin d’attirer l’attention sur cette domination », a-t-il continué.
De plus, l’appel lancé par l’UTAP vise à entamer une réforme au sein de cette filière. « Nous appelons à revoir l’ensemble des coûts relatifs à la production de viande et à l’élevage de volaille tels que la nourriture pour animaux, le prix du poulet vivant ou égorgé… Le partage de la valeur ajoutée au sein d’une filière est une question centrale pour la pérennité de celle-ci ! », s’est-il exclamé.
Il a expliqué que si la valeur ajoutée d’une filière revient à une seule des composantes de celle-ci, la filière disparaîtra.
Par la suite, il a rappelé qu’une tentative de réforme avait été initiée par les ministères de l’Agriculture et du Commerce en janvier 2019. « Par la suite, ils ont tourné le dos », a-t-il déploré.
« En Tunisie, le Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles fixe le prix du kilo de poulet vivant. Actuellement, il est de 3,840 dinars. Les grandes entreprises imposent un prix de 3,7 dinars le kilo qui ne couvre pas les coûts de production », a-t-il révélé.
Rappelant que les petits agriculteurs représentent 70% de la filière, Fathi Ben Khalifa a affirmé que ces derniers vivent un véritable calvaire.
Selon lui, l'appel de l’UTAP à réduire de 50% la production de volaille est un cri de détresse qui ne sera pas écouté.
Fathi Ben Khalifa a, également, précisé que les grandes entreprises, qui sont dotées d’abattoirs et qui bénéficient d’avantages et de crédits pour l’exploitation des abattoirs, exercent une activité de vente de poulets vivants. « Elles n’ont pas le droit de procéder à cela puisqu’elles possèdent leurs propres abattoirs ! », a-t-il critiqué.
Pour rappel, le ministère du Commerce et du Développement des exportations avait fixé, le 31 août 2021, les prix de ventes des viandes de volailles. L’UTAP, de son côté, a émis, le 7 septembre 2021, un communiqué dans lequel l’organisation a ouvertement critiqué l’attitude des grandes entreprises concernées par la production de volaille et leur rôle dans la perturbation de l’activité au sein de cette filière.
S.G
Alors cessons cette sale habitude de pleurnicher sur son sort et prenons le taureau par les cornes pour s'en sortir.
Décidément, il se passe des choses bien étranges dans ce pauvre pays malmené par les spéculateurs - notamment - et par leurs canaux de com' !!

