
Le membre du bureau exécutif de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) et expert économique, Chekib Ben Mustapha, a indiqué que de plus en plus de personnes étaient séduites par le secteur informel pour diverses raisons, notamment la pression fiscale et la difficulté d'accès au financement.
S'exprimant le 29 janvier 2025 dans l'émission Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express FM, Chekib Ben Mustapha a souligné que la nouvelle réglementation sur les chèques encouragerait le retour à l'utilisation de l'argent liquide, ce qui réduirait considérablement les avancées réalisées en matière de decashing et favoriserait donc les activités informelles. Par ailleurs, la rigidité du code du travail pousse certaines usines ou entreprises, dont l'activité est instable ou saisonnière, à recourir à des emplois non déclarés.
« Ajoutons à cela l'aspect administratif... Pour les TPE, les contraintes administratives et les déclarations les poussent à manœuvrer en dehors du système... Le régime de l’auto-entrepreneur est une très bonne initiative qui devrait être élargie pour inclure les TPE... Il y a des filières de grande consommation où l'essentiel des produits présents sur le marché provient du secteur informel », a-t-il ajouté.
Chekib Ben Mustapha a estimé que la rigidité de l'administration face aux entreprises traversant des crises ou des difficultés financières encourageait l'activité informelle. De plus, le retour à la régularité et à l'activité formelle est difficile. Il a insisté sur l'importance de concevoir un programme visant à réduire la pression fiscale.
Il a également indiqué que le secteur informel représentait 37 % de l'économie tunisienne. Contrairement à l’idée généralement répandue dans l'opinion publique, il a affirmé que la plus grande partie des activités informelles prenait la forme de sous-facturation au sein du secteur formel.
S.G


