alexametrics
jeudi 01 mai 2025
Heure de Tunis : 10:20
Chroniques
Cassez, cassez, il en restera toujours quelque chose !
Par Marouen Achouri
26/03/2025 | 16:00
3 min
Cassez, cassez, il en restera toujours quelque chose !

 

L’économie tunisienne subit une série inédite de coups de massue successifs. Bien habile celui qui saurait dire où tout cela nous mène. Pour l’instant, cela offre du grain à moudre à ceux qui célèbrent encore la fameuse « résilience » de l’économie tunisienne face aux crises, comme si l’on s’étonnait qu’elle continue d’exister malgré tous les efforts déployés pour la détruire.

Le dernier choc, et message extrêmement négatif envoyé aux investisseurs, est la fermeture brutale de Bolt en Tunisie. Après des années d’exercice, les autorités ont soudainement « découvert » que l’activité de transport via des applications est illégale et que la filiale tunisienne de cette multinationale se serait rendue coupable de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. Résultat : ses comptes ont été saisis et elle a été purement et simplement radiée du Registre national des entreprises (RNE).

Les autorités ont donc toléré la présence de Bolt dans le pays et le fait qu’elle génère des dizaines de millions de dinars de chiffre d’affaires, avant d’y mettre fin brutalement. Certes, l’entreprise aura l’occasion de se défendre en justice, mais en attendant, elle est rayée du paysage économique. Comment un service mondialement utilisé peut-il être illégal en Tunisie ? Quel message cela envoie-t-il aux investisseurs ? Quant aux milliers d’utilisateurs, ils sont une variable négligeable pour l’État. Ceux qui refusaient d’attendre un taxi dans la rue ou qui avaient des impératifs horaires devront trouver d’autres solutions. En attendant, Bolt conteste officiellement les accusations et l’application fonctionne toujours… car on ne met pas une application en prison.

 

Une politique économique illisible

Mais cette relation conflictuelle entre l’État et le monde économique ne date pas d’hier. Tout a commencé avec l’incarcération de plusieurs hommes d’affaires sous diverses accusations, avec la promesse qu’ils pourraient négocier un arrangement via la réconciliation pénale. Une idée du président Kaïs Saïed censée injecter des milliards de dinars dans les caisses publiques. Trois ans après la publication du décret, les hommes d’affaires restent en prison et les travaux de la commission chargée de cette réconciliation restent opaques. Entre-temps, l’impact sur leurs entreprises, leurs employés et l’ensemble du climat des affaires a été balayé d’un revers de main.

Dans cette quête effrénée de liquidités, la pression fiscale sur les entreprises a atteint des sommets. Entre l’impôt sur les sociétés, les contributions exceptionnelles, l’impôt sur les dividendes et l’obligation d’affecter 8% des bénéfices à des prêts sans garantie, une banque tunisienne reverse aujourd’hui près de 60% de ses revenus à l’État !

 

Une économie sous respiration artificielle

Comme si cela ne suffisait pas, deux autres décisions ont porté un coup dur à l’économie. La première est la réforme des chèques, qui a paralysé les échanges commerciaux, freiné la consommation – moteur clé de la croissance – et poussé les acteurs économiques vers le cash, faisant exploser la masse monétaire en circulation. Le législateur n’ayant prévu aucune alternative viable, il se penche désormais sur… une amnistie générale pour les condamnés pour chèques sans provision. Pendant ce temps, certaines entreprises ont perdu jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires.

La seconde menace est la réforme du Code du travail, qui prévoit d’interdire la sous-traitance et de rigidifier le marché de l’emploi en imposant uniquement des CDI. Alors que le monde entier prône plus de flexibilité, la Tunisie choisit la direction opposée. Ironie du sort, certains disent qu’il sera bientôt plus facile de divorcer que de licencier un employé. Si la protection des travailleurs est un objectif louable, quel est le plus « digne » ? Un contrat de travail inamovible ou un salaire minimum qui ne permet plus de vivre décemment ?

 

Alors que les entreprises tunisiennes affrontent l’une des crises les plus dures depuis le Covid, elles ne peuvent même pas compter sur des représentants efficaces. L’Utica brille par son absence, et la Conect fait ce qu’elle peut. Car pour légiférer efficacement, encore faut-il comprendre l’économie. Et manifestement, nous en sommes bien loin.

Par Marouen Achouri
26/03/2025 | 16:00
3 min
Suivez-nous
Commentaires
Nephentes
@Riri_Faites gaffe
a posté le 27-03-2025 à 18:36
Vous êtes probablement a l'étranger donc relativement pei nard
Ce n'est pas du tout le cas pour 'ous pauvres diables parqués dans un centre pénitentiaire géant

Faites gaffe une vague de flicage 'sans précédent notamment surveillance électronique se déploie
Nephentes
La confiance des investisseurs sérieusement entamée
a posté le 27-03-2025 à 18:32
Toutes les mesures évoquées par SI Marwan correspondent a une série d'attentats contre notre tissu économiques et nos forces productives.

Je me borne à indiquer que par exemple dans le secteur aéronautique d'importantes decisions semblent avoir été reportées
DHEJ
La destitution de ce xxx est requise
a posté le 27-03-2025 à 16:54
Le parlement un autre organe élu par le peuple doit assumer son rôle historique pour destituer ce xxx en s'appuyant sur la constitution et l'article que je citerai après.


Il n'est plus le garant de l'unité du pays et de son intégrité territoriale.

Il a fait trop de mal au pays est enough is enough!
RMNiste
Oui mais
a posté le à 18:58
Il ne partira pas avant les 23 ans minimum syndical d'un dictateur digne de ce nom.
riri
voldemort
a posté le à 17:47
Celui dont on n'ose même pas prononcer le nom lol, mella dignité lol

Slim
Bolt notre héro
a posté le 27-03-2025 à 02:31
Est-ce que nous ne pouvons pas développer une application tunisienne , une chose très simple, pour remplacer bolt et la fuite des capitaux à l'étranger. Le BTS finance l'élevage des escargots mais ne sait pas financer les applications téléphoniques, l'intelligence artificielle et les technologies à forte valeur ajoutée. Des pseudos directeurs scotchés à leurs sièges bien confortables, le ventre bien devant, pour valider des projets qui font faillite au bout de 2 ans. Les temps doivent changer
Ataturk
'?galité
a posté le 26-03-2025 à 23:15
Le grand projet de K.S est d'instaurer l'égalité entre les tunisiens dans... la pauvreté.
Ataturk
'?galité
a posté le 26-03-2025 à 23:08
Le régime de K.S veut l'égalité de tous les tunisiens dans... la pauvreté.
A4
Décennie rose
a posté le 26-03-2025 à 23:06
Pour "chesmou" et sa décennie rose, tu dois être misérable, sinon... tu n'es qu'un voleur ! Alors misère pour tous !!!
TRE
Les politiciens ont trop d'argent.
a posté le 26-03-2025 à 20:34
Dans leur détachement, une illusion de toute-puissance s'est développée qui ne perçoit le peuple, le souverain, que comme un objet d'exploitation illimitée.
le financier
un article qui resume tout mes commentaires
a posté le 26-03-2025 à 18:39
Un tres bon résumé de mes commentaires .
Maintenant il vous faire de la prospective a savoir prevoir de combien sera le trou dans le budget et je peux vous dire qu il sera au dessus de 3.4 milliard d euro ( usd) soit 12 milliards de dinars tunisien avec un taux eurtnd a 3.5 . ( plus les taux baisseront plus le dinars se devaluera ) .
La fin d annee va etre fun avec ce trou de 3 a 4 milliards d euro , y aura t il encore des bouteilles de gaz medicament farine sucre café ... pour la fin de l annee ? Lol
Tahor
Interventionnisme nocif
a posté le 26-03-2025 à 17:55
Il est impératif que ce pseudo juriste laisse l'économie aux économistes sinon bye bye.
DHEJ
Un président destructeur...
a posté le 26-03-2025 à 17:48
Il a même détruit l'intégrité du territoire...


Tunisiens sauvez-vous!