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Reportage : Tunis, ville morte
26/07/2013 | 1
min
Reportage : Tunis, ville morte
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En cette journée de grève générale décrétée, aujourd’hui vendredi 26 juillet 2013, suite au lâche assassinat de Mohamed Brahmi, hier dans la matinée, Tunis était comme dans un état comateux, quasi apocalyptique.

 

Dans tout le grand Tunis, les magasins étaient fermés, les trottoirs déserts, les routes très peu occupées par quelques voitures se dirigeant vers l’Avenue Habib Bourguiba, pour certaines, faisant de courts déplacements pour d’autres ou encore par quelques taxis à la recherche de clients tels que des manifestants non motorisés.

 

A part ce nombre infime de taxis, et des bus absolument inexistants, le transport en commun fut assuré, au centre ville, par deux ou trois métros conduits par des chauffeurs aux visages tendus et «barbus ».

 

Les manifestants eux, un nombre avoisinant les 2000 personnes , en début de matinée, se sont assemblés devant le siège de l’UGTT à la place Mohamed Ali pour voir leur nombre s’accroitre en suite et se  diriger vers le ministère de l’intérieur, pour rejoindre plus tard un autre groupe de manifestants déjà installés devant l’ANC.

 

Les slogans scandés ont appelé à la chute la Troïka au pouvoir en l’accusant d’être l’instigatrice des meurtres de Lotfi Nagdh, Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, à la résistance et à la désobéissance civile pour récupérer la révolution volée.

 

Ces cris de rage et de colère face à ce meurtre crapuleux, à un sentiment d’injustice politique et sociale longtemps contenus, à la crainte d’un avenir de terreur et de fanatisme, furent donc le seul « souffle de vie » qui anima cette triste journée jusqu'à vous en donner la chair de poule. Ce sentiment étant intensifié par la présence de policiers, sur le qui vive, et de membres des ligues dites de « protection de la révolution », certains à pieds et épiant les faits et gestes des présents, les autres sur des scooters et prêts à intervenir.

 

En cette journée, de deuil national ne régna donc sur la ville morte du grand Tunis qu’une atmosphère chaotique, faite de peur et de rage pour les uns, de soif de violence et de sang pour les autres.

 

Inès Chaïeb

26/07/2013 | 1
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