
L’ordre d’évacuation du siège de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), survenu le samedi 18 janvier 2025 au Palais de Justice de Tunis, a provoqué une vive indignation au sein de la communauté judiciaire tunisienne.
En effet, lors d’une réunion du bureau exécutif de l’association, la première substitut du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis s’est rendue au siège de l’association, accompagnée d’un agent de sécurité, pour exiger l’évacuation immédiate des lieux, sur ordre du procureur de la République. « Cette intervention constitue une atteinte grave à notre droit, en tant qu’association représentative des juges, de nous réunir et de travailler dans notre siège officiel. Nous condamnons fermement cet abus de pouvoir », a déclaré l’AMT dans son communiqué.
Cet incident a rapidement déclenché des réactions sur les réseaux sociaux et au sein de la sphère judiciaire. Kalthoum Kennou, ancienne présidente de l’AMT, a partagé une anecdote marquante sur Facebook, rappelant les défis auxquels l’association a fait face par le passé. Elle écrit : « En octobre 2013, nous nous réunissions au Palais de Justice même tard dans la nuit pour défendre nos droits. Aujourd’hui, on exige l’évacuation du siège ! Que reste-t-il de l’indépendance judiciaire ? ».
Le juge Omar Wesleti a rappelé l’importance symbolique du siège historique de l’AMT : « En 2011, l’AMT avait récupéré son siège après des années d’exclusion sous le régime Ben Ali. Que signifie cette nouvelle atteinte en 2025 ? C’est une trahison des objectifs de la révolution ».
La militante et avocate Saida Garrach a, quant à elle, résumé la situation dans une phrase percutante : « L’histoire se répète, mais cette fois sous la forme d’une mascarade ».
Le juge Afif Jaidi a souligné que le siège de l’AMT remonte à 1947, bien avant l’indépendance de la Tunisie : « Ce lieu a été arraché par les magistrats tunisiens, même sous l’occupation. Le priver aujourd’hui de sa fonction symbolique et pratique est une tentative de museler une voix indépendante qui défend sans relâche l’intégrité judiciaire, malgré les pressions et le climat de peur qui règne dans les tribunaux ».
L'incident relance le débat sur l’indépendance de la justice en Tunisie. Plusieurs observateurs y voient une escalade inquiétante dans la restriction des libertés d’organisation et d’action des corps intermédiaires.
L’AMT a d’ores et déjà annoncé son intention de mobiliser ses membres et de porter l’affaire devant les instances compétentes. La question reste de savoir si cette démarche suffira à protéger ses droits et ceux des magistrats tunisiens, dans un climat qui semble de plus en plus hostile.
S.H
Il n'est pas normal du tout, du tout et mille fois du tout, que le linge intime de la Justice tunisienne autour des intérêts personnels d'une partie des Juges avides de pouvoir, soit mis sur l'étendoir public local et international, ne misant que sur leurs propres intérêts personnels suivant les circonstances intrigantes, autour du plus fort du moment.
Les bureaux de l'AMT doivent être ouverts pour tous les Magistras de la Tunisie, les retraités, les malades et les sanctionnés. Pourquoi donc chasser ses propres collègues et les humilier, oubliant la roue de l'histoire qui tourne sans cesse suivant l'adage arabe :"lèw dèmèt lighaïrikè, lèmè èèlèt ilaykè" ou (si ça avait duré pour les autres, ça ne t'aurait jamais appartenu).
Allah yostir Tounes.
le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis s'est rendue au siège de l'association, à bord d'un tank .....

