Le président de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Kamel Sahnoun, est intervenu mardi 26 novembre 2024 sur les ondes de Mosaïque FM pour s’exprimer sur l’initiative parlementaire concernant la fuite des compétences à l’étranger, notamment celle des ingénieurs.
« C’est une initiative bizarre qui ne mérite pas que l’Ordre des ingénieurs tunisiens prenne position », a déclaré l’invité de Jihene Miled, expliquant que l’initiative en question n’est pas constitutionnelle et ne peut donc pas être adoptée.
M. Sahnoun a également indiqué que, d’après les informations dont il dispose, les députés de l’ARP sont pessimistes quant à l’adoption de cette loi. Il a ajouté : « Je ne pense pas que le président de la République signera cette loi anticonstitutionnelle », précisant que les ingénieurs représentent 80 % des compétences tunisiennes qui quittent le pays pour travailler à l’étranger.
« C’est une initiative contre la jeunesse tunisienne et qui manque de vision stratégique », a-t-il affirmé au cours de l’émission Sbeh Ennes. Il a qualifié cette initiative parlementaire d’acte visant à créer le buzz.
Kamel Sahnoun a rappelé que l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) avait déjà étudié la question des ingénieurs et proposé un ensemble de recommandations pour améliorer la situation dans ce secteur. Parmi ces recommandations, l’ITES appelle à améliorer la situation matérielle et professionnelle des ingénieurs, notamment en améliorant le climat des affaires et de l’investissement, et en abolissant l’économie de rente.
Enfin, le président de l’OIT a précisé qu’en 2022, 6.500 ingénieurs avaient quitté la Tunisie et que ce chiffre pourrait doubler dans les dix prochaines années. Il a également souligné que la Tunisie dépense 100.000 dinars pour former un ingénieur, ce qui représente une perte annuelle de 650 millions de dinars.
H.K