
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a publié un communiqué samedi 10 décembre 2022 à l’occasion du 74e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
La journée des droits de l’Homme est, rappelons-le, célébrée chaque année le 10 décembre, date à laquelle, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), en 1948.
Revenant d’abord sur la situation en Tunisie, la LTDH a exprimé sa profonde préoccupation face à la centralisation de tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, Kaïs Saïed, notant une atteinte aux principes de la démocratie et à la notion d’État civil.
Elle a dénoncé la dégradation de la situation des droits et des libertés dans le pays, citant en guise d’exemple le décret 54. Elle a rappelé, dans ce sens, les pressions exercées contre les médias, les agressions et poursuites contre les journalistes, la comparution des civils devant la justice militaire, l’indépendance confisquée de la justice, la persistance de l’impunité et le déclin de l’égalité entre les deux sexes.
La LTDH a pointé du doigt la récession économique soulignant l’augmentation du taux de chômage, de la pauvreté et de la marginalisation dues au maintien d’un modèle de développement archaïque et inefficace. Elle a rappelé ainsi la montée des tensions citant à titre d’exemple le drame de Zarzis.
L’organisation a signalé la détérioration du pouvoir d’achat, la hausse de l’inflation, les pénuries répétées en raison des perturbations sur les circuits de distribution, le manque de confiance des citoyens en leur système de santé de par la détérioration des services et le manque en effectifs, équipements et médicaments.
La LTDH a, également, condamné la déchéance du système éducatif en raison du délabrement des infrastructures et du manque en personnel enseignant.
Elle est revenue, dans le communiqué, sur l’échec des autorités dans la gestion de la crise environnementale et a relevé un manque de vision stratégique pour mettre en œuvre un modèle de développement équitable et global.
La LTDH a consigné l’échec des autorités rappelant que celles-ci persistent dans une politique d’endettement en sollicitant notamment le Fonds monétaire international. Elle a dénoncé, dans ce sens, le mutisme du gouvernement quant aux termes de cet accord, toujours méconnus de l’opinion publique.
L’organisation a réaffirmé, ainsi, son appui au droit de manifester pacifiquement et à la contestation sociale aux revendications légitimes mettant en garde contre la gestion sécuritaire des manifestations et l’implication de la justice pour y faire face.
La LTDH a, par ailleurs, évoqué la situation internationale notant que le monde vit aux rythmes de crises profondes entre réchauffement climatique, conflits armés, épidémies et instabilité politique. Elle a, dans ce sens, accusé les grandes puissances d’avoir failli à leurs engagements envers les pays pauvres, ce qui a impacté négativement la situation des droits de l’Homme et a contribué à la prolifération des violations contre les classes fragilisées.
La LTDH a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements notamment l’ODD 17 sur la nécessité de « partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile pour la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) au niveau mondial, régional, national et local ».
N.J
