
La présidente du Parti Destourien Libre, Abir Moussi, a critiqué l’acceptation de la monopolisation des pouvoirs et l’absence de recours contre les décisions du pouvoir en place. « Les citoyens se disent satisfaits de la situation actuelle… Nous traversons une phase de normalisation avec l’atteinte au système républicain et à la démocratie », a-t-elle ajouté.
Invitée le 22 février 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Abir Moussi a souligné les efforts des participants au sit-in tenu par le PDL devant le siège de l’Union des Oulémas musulmans. « Malgré le froid, le vent et les averses, nos militants continueront leur sit-in jusqu’à la fermeture des tanières de la propagation de la pensée terroriste, extrémiste et obscurantiste… L’Etat n’a pris aucune mesure pour lutter contre cette menace. Bien au contraire, la ministre de la Femme compte permettre, à travers un nouveau cahier des charges, aux associations de créer des jardins d’enfants », a-t-elle ajouté.
Abir Moussi a considéré que la dernière décennie témoignait de l’absence de la démocratie. Elle a estimé que la Tunisie était gouvernée par les consensus politiques et les alliances basées sur les intérêts personnels. « Nous avançons vers l’instauration d’un califat… L’échec de la dernière décennie ne doit pas nous pousser vers cette voie… Nous avons montré tout au long des sept derniers mois l’attachement à nos principes et à la séparation des pouvoirs. Nous restons convaincus de la possibilité de barrer la route au réseau des islamistes et frères musulmans par l’application de la loi et sans passer par des mesures exceptionnelles », a-t-elle dit.
La présidente du PDL a expliqué que plusieurs organisations douteuses et faisant partie du réseau créé par les islamistes en Tunisie se disent en faveur des mesures exceptionnelles et usent de cette couverture afin de porter atteinte à son parti.
Evoquant l’exemple de l’école coranique de Regueb, Abir Moussi a affirmé que le comité de lutte contre le terrorisme s’était contenté de seulement classer son directeur comme étant un terroriste. Elle a expliqué qu’un membre de la famille de ce dernier et ancien enseignant au sein de cette école présidait actuellement une association dotée d’une structure similaire et continuait à diffuser la même pensée extrémiste. « Je tiens le président du pouvoir en place pour responsable de l’absence de mesures contre ces individus représentant un véritable péril éminent ! Rached Ghannouchi jouit encore de la qualité de président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il circule librement, envoie des délégations au nom de la Tunisie et exerce du lobbying », a-t-elle poursuivi.
Elle a estimé que les mesures exceptionnelles visaient à barrer la route au PDL et à le bloquer. La présidente du PDL a affirmé que le président cherchait à mettre en place des restrictions empêchant le PDL de prendre le pouvoir suite à la tenue d’élections.
Abir Moussi a réaffirmé son opposition à toute loi non-conforme aux standards internationaux ou portant atteinte aux acquis des partis politiques. Elle a mis en garde contre les lois qui seront élaborées par la commission d’experts formée par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed. Elle a souligné l’absence de recours contre les lois relatives au processus électoral. Abir Moussi a affirmé son opposition à la tenue d’un référendum. Elle a appelé à la dissolution de l’ARP et la poursuite en justice des leaders des organisations douteuses et des Frères musulmans. Elle a assuré que l’application de la loi suffisait à les inculper.
« Le président n’a pas l’intention de passer par les mécanismes juridiques. Il cherche à créer le buzz afin de pouvoir porter atteinte à certaines institutions au lieu de mettre en place des réformes… Nous refusons de soutenir tout processus portant atteinte aux droits humains, aux libertés, à la démocratie et à l’Etat de droit… Nous ne nous soumettrons pas à la désintégration de l’Etat et à l’application du projet politique personnel du président du pouvoir en place... Il refuse le dialogue afin de nous exclure, car il est conscient que nous sommes le seul parti structuré, présent sur l’ensemble du territoire et portant un programme de réformes », a-t-elle insisté.
S.G
Un seul madame. Bravo