
En ce 19 mai 2020, la grande militante Maya Jeribi aurait eu 60 ans. Imaginons qu’elle est encore présente parmi nous et qu’elle observe l’échec des partis progressistes après les élections législatives, qu’elle assiste à l’une des interventions de Seif Eddine Makhlouf, injuriant et insultant ses collègues, et qu’elle entend les discours takfiristes prononcés sous la coupole du Parlement.
Courageuse et défenseuse acharnée des droits de l’Homme, de la démocratie, de l’égalité et de la justice, Maya Jeribi avait inspiré toute une génération. Le combat pour les valeurs démocratiques et progressistes se poursuit. Il faudra se battre encore contre l’obscurantisme, l’islam politique qui s’attaque au modèle tunisien et la violence politique. Nous avons plus que jamais besoin d’une femme politique qui -à l’instar de Maya- milite pour des libertés individuelles et les discours de haine qui font surface même au sein du Parlement. Nous avons plus que jamais besoin d’une personne capable de réhabiliter les valeurs progressistes et modernistes disposant d’une réelle vision politique qui va au-delà des discours anti-islamistes.
Les partis dits « progressistes » ont pris l’habitude d’échanger les accusations faisant la sourde oreille face aux appels à l'union et c’est l’une des raisons de leur échec lors des élections et le fait qu’Ennahdha se présente en tête des législatives. Il ne faut pas oublier qu'Ennahdha n’a obtenu que 18 % de vote avec un taux de participation estimée à 41 %. C'est donc seulement 8 % des électeurs qui ont voté en faveur du parti islamiste. C’est pour dire qu’en réalité ce n’est pas Ennahdha qui avait remporté les élections, c’est plutôt les autres partis qui ont échoué à convaincre le peuple à cause de leur éparpillement.
Pour cette même raison, Bochra Belhaj Hmida, la présidente de la Colibe avait appelé les leaders des forces progressistes à assumer leur échec en indiquant : « Après avoir passé trois ans à parler de l’échec des autres, avez-vous le courage d’annoncer votre échec? ». Mme. Belhaj Hmida avait déclaré aussi que la famille centriste moderniste a été « sanctionnée par les urnes et qu’elle a tout perdu » à cause des « différends interminables et de l’absence de dialogue » au sein de cette famille. « Les résultats des élections législatives de 2019 sont le fruit de l’éparpillement, le manque de persévérance et d’éducation démocratique, la complaisance, l’arrogance et le recours aux solutions faciles de la famille progressiste ».
Les législatives de 2019 ont marqué non seulement l’échec des progressistes mais aussi l’entrée sur la scène politique des députés qui n’ont eu de cesse de se chamailler, insulter leurs propres collègues et prononcer des discours haineux et takfiristes dont les élus Al Karama se trouvent être le meilleur exemple.
Le 15 mai 2020, Seif Eddine Makhlouf, le député et leader de la coalition Al Karama avait insulté le chroniqueur de Mosaïque FM Haytham Mekki, le traitant de "chien lâché par nos opposants" et de "vendu". Ce n’est pas la première fois que Seïf Eddine Makhlouf insulte un journaliste et les journalistes ne sont pas les seuls victimes de ses injures, il a aussi menacé publiquement le président de la République et insulté ses propres collègues une énième fois.
A l’heure ou la Tunisie fait face à l’épidémie de Covid-19, avons-nous besoin de députés qui ne respectent pas la loi ? Avons-nous réellement besoin d'élus qui essaient de faire passer des projets de loi au profit de leurs propres lobbys ? Ou encore, avons-nous besoin de députés qui ne font que s’insulter, se chamailler et échanger les accusations ?
En ce moment, le souvenir de la grande militante Maya Jeribi remonte et nous rappelle l'héritage que laisse celle qui a tout donné pour la Tunisie. Maya Jeribi nous a quittés le 19 mai 2018 et nous avons perdu, dès lors, une voix libre et une militante dévouée.
Imen Mehrzi
Vous avez le droit à la différence idéologique mais vous êtes trop sélectif dans vos attaques et ça vous enlève le peu de crédibilité que vous avez!
Moi je dirais si Maya était encore parmi nous, elle trouvera tout aussi hallucinant et ignoble sinon plus le comportement de l'autre frustrée au parlement qui scandait à la gloire du dictateur pendant que ses agents faisaient éclater les cervelles des gens à Kasserine et ailleurs! On ne l'oubliera jamais ça!
'Maya aurait ete definitivement incomprise si elle etait encore vivante. Sa mort a fait d.elle une icone spirituelle apres que ses camarades cannibales l'ait devoree au nom de l'humanisme progressiste'. Dixit.
C'est tellement vrai ce que vous dites, connaissant son caractère, son tempérament et on honnêteté, je dirai qu'elle fera une présidente de la république si elle était encore parmi nous.
Repose en paix.
Je crois qu'il y a peu de place dans notre societe d'aujourd'hui pour les humanistes progressistes comme Maya
J'en suis profondement convaincu parce qu'a 46 ans j'ai assiste a l'effondrement de l'humanisme progressiste comme ethique societale comme sens commun dans ce pays
Les islamistes radicaux sont selon moi encore plus barbares que la racaille benaliste
ce qui est pur et noble provoque toujours rejet et hostilite dans la praxis des relations sociales.
Maya aurait ete definitivement incomprise si elle etait encore vivante. Sa mort a fait d.elle une icone spirituelle apres que ses camarades cannibales l'ait devoree au nom de l'humanisme progressiste.