
Depuis l’avènement du « Printemps arabe », peu de pays ont été épargnés le fléau du terrorisme. La Tunisie n’en fait malheureusement pas partie. Dans un monde ultra-connecté, la psychose n’a pas mis beaucoup de temps à se répandre pour ravager un pan entier de l’économie du pays.
En effet, grandement handicapé par les attentats du Bardo et de Sousse, le tourisme tunisien en a lourdement payé les frais mais a réussi tout de même à survivre pendant plus de deux ans. Une résistance qui a payé, puisque les résultats affichés au 10 août 2017 pour la région du Sahel traduisent une nette reprise. Dans une série d’entretiens accordés à Business News, les acteurs du secteur ont parlé d’un retour à la normale en 2018. Reportage.
« Pour ce qui est de Sousse, nous avons eu plus de touristes pendant les 8 premiers mois de l’année 2017, que pendant toute l’année 2016 » a annoncé Foued El Oued, commissaire régional au tourisme pour le gouvernorat, dans une déclaration à Business News. Un bon résultat, fruit d’un travail de fond qui a été mené sur toutes les structures, selon le responsable qui a aussi évoqué le rôle capital qu’a joué le tourisme local. « Les tunisiens représentent 45% des vacanciers présents actuellement dans les structures et le nombre de nuitées qu’ils passent est en nette augmentation (24% du nombre total de nuitées) ».
Dans le classement fourni par l’autorité touristique, les vacanciers tunisiens sont suivis par les Russes et les Algériens dont le nombre a doublé, « dans les hôtels de Sousse, ils ont été près de 100 mille depuis le 1er janvier ». M. El Oued a aussi parlé d’une timide reprise des marchés classiques, anglais, allemand, français et belge. « Nous espérons qu’avec la levée des restrictions de voyages annoncée par les différents gouvernements, nos clients reviendront. Nous espérons également que le ministère coopère avec les compagnies aériennes pour faciliter leur retour » a-t-il expliqué. En comparaison avec l’année 2016, Sousse affiche 18% en plus de touristes et 20% en plus de nuitées passées dans les différentes structures de la région.
En cette pleine saison 2017, Monastir, affiche également complet. Dans son intervention, le délégué au tourisme, Faouez Ben Halima, a avancé le chiffre de 14,7% en plus de touristes par rapport à l’année précédente. Le nombre de nuitées totales depuis le 1er Janvier a lui aussi augmenté de 16,8%. Pour cette ville côtière, le « mix » de touristes et le même qu’à Sousse. « A Monastir, depuis le début de l’année, nous avons eu 52 mille vacanciers russes, plus de 20 mille algériens, 136 mille tunisiens et près de 10 mille français. Le double qu’en 2016 ! » a dit le responsable. Toujours selon la même source, le nombre de vacanciers belges s’est amplifié de 1000%.
« Cette année, nous avons procédé à la distribution de dépliants en langue russe à nos clients et nous avons commencé à installer des indications dans les transports publics. Nous voulons les orienter à sortir des structures pour découvrir le pays » explique le commissaire.
Pour ce qui de l’affluence, la médaille d’or revient cette année à Mahdia. « Nous avons la meilleure plage du pays » a dit fièrement le commissaire au tourisme de la ville, Mohamed Boujdaria, lorsque nous l’avons rencontré. « Dans la ville il n’y a presque pas d’Algériens. Nos clients principaux sont les Tunisiens, des Russes (256 mille), les Tchèques (52 mille) ainsi que les Slovaques dont le nombre a augmenté de 202%, pour atteindre les 33 mille vacanciers depuis le début de l’année » a révélé le responsable. « Au total, dans notre ville, nous avons accueilli 20% en plus de touristes par rapport à l’année dernière. Et avec 36% de nuitées en plus et des réservations pour l’arrière-saison en augmentation, nous espérons que l’année 2018 sera l’année de la reprise ! ».
Faite de plages de sable fin et d’eau turquoise, Mahdia renoue cette année avec le marché classique et affiche au 10 août, 47% en plus de touristes allemands et 177% en plus de français par rapport à l’année 2016. D’après ce que nous avons pu observer, la ville est également très propre. Les clients interviewés sur place disent tous être ravis d’y séjourner.
« Nous venons ici depuis 2 ans avec nos enfants. Le service est bon, il peut cependant être amélioré » explique David, un client venu de Grande-Bretagne. Il ajoute : « Le climat y est doux, nos enfants sont pris en charge et nous nous sentons en sécurité comme dans n’importe quelle ville européenne ».
Abdel, un client algérien interviewé à Monastir témoigne : « Depuis mon mariage, je viens chaque été en Tunisie avec la famille. Au début, on allait à Sousse et là on découvre Monastir. L’année prochaine ont ira à Djerba. On se sent ici chez nous et puis au final les Tunisiens c’est nos frères ! Khawa ! ».
Depuis les attentats d’il y a deux ans, le dispositif sécuritaire installé dans les villes côtières est imposant. De nouvelles normes ont été introduites pour les hôtels et les plages sont surveillées par de nombreuses brigades mobiles. « Et puis la clientèle a changé. En plus de notre forte présence, maintenant, il y a des Russes et des Algériens. Si par malheur un terroriste arrive il sera bien accueilli ! » nous dit en plaisantant un policier, mitraillette à la main, sur la plage.
Dans les zones touristiques des villes côtières tunisiennes, les visiteurs ont désormais l’embarras du choix. Entre méga structures hôtelières comme on en trouve aux Etats-Unis et d’autres, beaucoup plus discrètes aux décors andalous avec vastes jardins et fontaines, en passant par les maisons d’hôtes traditionnelles, le vacancier trouvera, à coup sûr, son bonheur.
En cette fin août 2017, le secteur touristique en Tunisie est presque tiré d’affaire. Il n’a pas encore renoué avec les résultats réalisés en 2010 mais ça ne saurait tarder avec les nombreuses levées de restrictions qui se succèdent.
Commentaires (25)
CommenterReprise pas rentable ... pour l'instant ?
La solution a la chute du dinar Tunisien.
Ce tourisme aux dinars Tunisiens,n'est pas benefique du tout.
Séjour tunisien
Je viens en Tunisie passer 15 jours de vacances chaque année depuis 2007
Et à chaque arrivée dans votre pays je constate ce que toit le monde sait.
Mais ces deux dernières années et e' lisant ce que pensent les tunisiens de moi et de mes compatriotes, je me réoriente de plus en plus de votre Tunisie car au finale moi même je sens que même de plus en plus les modestes touristes algériens que vous dénigrer ont aussi une dignité et le feront aussi. On vous la laisse votre belle Tunisie.
Les algériens ont un coeur à la poitrine et pas des euros
Une discussion typiquement tunisienne, tourisme tunisien/algérien contre tourisme européen
Encore une fois merci a nos frères algériens et libyens et vous êtes ouled eddar.
Norme 5*
Les avis de l'hotel la badira 5* à hammamett sur le site trip advisor, rédigés par des clients ne sont pas bons.
- femmes en burkini dans la piscine
- vol de serviettes
- paiement d'un séjour avec une carte volée pour 1409 euros ! Pas de controle de pièce d'identité/carte bleue lors du réglement à la réception !! Donc clients escrocs dans cet hôtel !
- pour faire rentrer de l'argent : ils font payer 100 dinars la journée aux petsonnes extérieures pour profiter de la piscine ! Dans ces 100 dinars : 50 pour l'entrée et 50 pour les boissons. Les clients disent que cela devient la journée "le camping badira !!!!"
Le client européen qui paye son séjour pour un 5*, n'a pas envie de voir un établissement "member of leading hotel in the world"soit envahie la journée par une clientèle bruyante, mal éduquée.
Même dans les 5* il y a beaucoup de travail à faire !!!
inutile
Changé de stratégie
>>> safsaf123 | 24-08-2017 22:18
T'as l'adresse ? parce que moi, je n'ai pas trouvé de séjour à ce prix là...
>>> Blu | 25-08-2017 15:37
Le bas de gamme ne veut pas obligatoirement dire "crades" ou gorets ou pourceaux ou tout autre appellation.
Non, le "populaire" n'a peut être pas de gros moyens mais est en général soucieux de son environnement...
En tous cas dans certaines civilisations.
Le pire étant bien sur d'avoir du populaire crade, mais là, c'est une autre civilisation.
Basma dit l'exacte vérité!
Il ne s'agit que de problèmes de comportement, de conscience professionnelle et d'honnêteté. Uniquement des choses faciles à corriger, et qui ne coûtent rien.
Alors???