alexametrics
lundi 23 juin 2025
Heure de Tunis : 08:02
A la Une
Attentat de la Garde présidentielle en 2015 : Des victimes sans hommage
23/11/2016 | 19:59
5 min
Attentat de la Garde présidentielle en 2015 : Des victimes sans hommage

Il y a un an jour pour jour, plus précisément le 24 novembre 2015, un terroriste de Daech se fait exploser en plein coeur de la capitale. Cet attentat, qui a frappé la Tunisie de plein fouet, est survenu dans un bus de la Garde présidentielle à l’arrêt tout près de l’Avenue Mohamed V, c’est-à-dire à quelques centaines de mètres du ministère de l’Intérieur.


Cette attaque-suicide, revendiquée par la suite par le mouvement jihadiste Daech, avait été perpétrée par un terroriste muni d’une ceinture explosive après être parvenu à monter à bord du bus qui s’apprêtait à assurer le transport des membres de l’équipe chargée de prendre la relève.

En effet, cet attentat du mardi 24 novembre 2015 est l’un des plus graves que le pays a connu. Il a non seulement eu lieu  en plein centre ville de Tunis, à une centaine de mètres à peine du ministère de l’Intérieur, mais a aussi ciblé la Garde présidentielle, réputée être la plus performante du pays et représentant un symbole de souveraineté et de rigueur. Il aurait donc pu être évité.

Les points d’interrogations quant à un manque de précautions étaient nombreux puisque ledit attentat est survenu, à peine une semaine après qu’un projet d’attaque ait été déjoué en plein centre ville, à l’avenue Habib Bourguiba. Et durant la première quinzaine du même mois de novembre 2015, un autre attentat d’ampleur avait été déjoué à Sousse.

 

D’autre part, le même attentat a eu lieu dans une conjoncture régionale et internationale marquée par une recrudescence d’attaques terroristes d’envergure. Qu’on en juge…

Cet attentat a lieu une semaine après l'arrestation de 17 jihadistes qui planifiaient une vaste attaque contre des hôtels et des commissariats. Il a eu, également, lieu douze jours après le double-attentat de Beyrouth, onze jours après les attentats du 13 novembre à Paris et quatre jours après la prise d'otage du Radisson Blue de Bamako.

De nombreux indices laissaient donc entendre que notre pays se trouvait dans le collimateur des mouvements terroristes puisqu’il s’agissait là du troisième attentat d’envergure dans une zone urbaine en Tunisie, depuis le début de l’année 2015. Il y a eu d’abord l’attentat du Bardo du 18 mars 2015 faisant 23 morts et 47 blessés et celui de Sousse du 26 juin qui avait fait 39 morts et 39 blessés.

 

Il s’agit, donc, d’un attentat pas comme les autres de par sa symbolique, ses circonstances et la cible choisie. D’où la nécessité de marquer ce triste événement par des cérémonies d’hommage aux victimes parmi les agents sécuritaires tombés en martyrs alors qu’ils assumaient le devoir de la défense de la présidence de la République.

Or, jusqu’aujourd’hui, soit la veille de la commémoration du premier anniversaire de cet attentat, on n’a rien entendu sur une éventuelle manifestation dans ce sens. Il en était de même pour les commémorations des deux autres attentats du Bardo et de l’Hôtel Imperial de Sousse avec une absence totale de la moindre manifestation.

C’est dire qu’il est temps pour les autorités d’organiser un minimum de manifestations avec des veilles, des plaques commémoratives et, pourquoi pas un mémorial aux victimes du 18 mars, du 26 juin et du 24 novembre 2015 !

 

A titre de comparaison, nous prenons l’exemple de la France et des attentats du Bataclan et du Stade de France survenus le 13 novembre de la même année. En effet, c’est le président de la République, François Hollande, en personne qui a présidé des cérémonies sur les lieux des attaques, en présence de nombreuses personnalités officielles et de nombreux citoyens.

Voici, d’ailleurs, ce qu’écrit le journal « Le Monde » sur ces événements. « C’est une date à jamais gravée dans les mémoires. Ce sont aussi des lieux : le Stade de France, les bars du 10ème  et 11ème  arrondissement, la salle de spectacle du Bataclan. Un an après avoir été l’épicentre d’une nuit d’horreur, ces lieux ont accueilli, dimanche 13 novembre 2016, les cérémonies de commémoration aux 130 victimes des attentats de Paris et de Saint-Denis. François Hollande, qui n’a tenu aucun discours à la demande des associations de victimes, a présidé la cérémonie, marquée par une constante sobriété. Du Stade de France au Bataclan, quasiment le même cérémonial dépouillé, voire austère : six plaques dévoilées « en mémoire des victimes blessées et assassinées » par les commandos du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Dans chaque lieu, les noms des victimes ont été lus, avant une minute de silence et le dépôt d’une gerbe de fleurs ».

« Le Monde » a choisi, aussi, de publier les portraits des hommes et des femmes tués afin de conserver la mémoire de ces vies fauchées.

 

Qu’a-t-on fait en Tunisie pour honorer la mémoire des victimes ? Y a-t-il de cérémonies prévues pour marquer à jamais ce triste événement ? A notre connaissance, rien. A moins d’une reprise de conscience de dernière minute en vue de rendre hommage à nos sécuritaires et nos militaires qui paient de leurs vies pour la quiétude de leurs concitoyens et pour la sécurité du pays.

Cette commémoration constituerait, par ailleurs, une opportunité pour tirer les enseignements et retenir les leçons des erreurs et des bavures qui auraient eu lieu chez les services sécuritaires. L'attentat contre le bus de la sécurité présidentielle constitue une bavure de taille, surtout au vu des circonstances précédemment indiquées.

 

Heureusement que, depuis, une nette amélioration a été enregistrée chez les services sécuritaires et de renseignements après leur décapitation par l’éphémère ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi. Ce dernier avait, par un trait de stylo, éjecté plus de quarante hauts cadres  du ministère et causé l’effervescence due à ces limogeages incompréhensibles, injustifiés et précipités. Est venu ensuite l’islamiste Ali Laârayedh qui a recruté massivement des agents, vite infiltrés dans tous les services. Il ne faut pas oublier que c’est bien le même Ali Laârayedh qui a laissé fuir le terroriste le plus célèbre et le plus recherché de Tunisie, Abou Iyadh.

 

Heureusement qu’on n’en est plus là. Mais un devoir de reconnaissance et d’un minimum d’hommage s’imposent pour les victimes des divers attentats terroristes, en général, et ceux du 24 novembre 2015, en particulier.

23/11/2016 | 19:59
5 min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous

Commentaires (10)

Commenter

Nahor
| 26-11-2016 23:09
laquelle, par rapport à la France, touche à son comble quant à l'image patriotique...

Où est fini le patriotisme dans une jeunesse à moitié plongée dans la zattla et la pornographie, le nouveaux "acquis" de la "révolution"...ensemble au farniente et aux sabotages massifs du travail?

Quant au terrorisme et ses complicités étatiques, on les mesure par le degré d'amitié (voir de soumission...) entre les Caid-Essebsi père et fils et l'ayatollah d'Ennahdha, qui certes ne veulent pas de commémoration pour l'attentat manqué au Président le 24 novembre 2015...

Mansour Lahyani
| 26-11-2016 17:01
Je suis heureux d'apprendre que S.H. n'est pas "une nouvelle stagiaire" ! Je comprends donc qu'elle a dégainé trop vite et anticipé la publication de l'info relative à la commémoration présidentielle, ce qui au demeurant peut être considéré comme un réflexe de bon journaliste... Sauf que le bon journaliste ne doit jamais confondre vitesse et précipitation. Tout est bien donc, dans le meilleur des mondes!
Puisque nous en sommes aux mises au point mutuelles, permettez-moi de vous réitérer mes "plus plates excuses" (comme le souhaitait N. Burma) pour vous avoir indûment accusé d'escamotage à propos d'un article que je ne retrouvais pas ! J'ai donc cédé moi-même à la précipitation encore plus qu'à la vitesse!

Bab ezzira
| 25-11-2016 15:34
Paix à leurs âmes, Surtout ne pas oublier leurs familles leurs enfants, c'est une dette qu'on doit honorer.
Pour les lâches terroristes, je dirai : vos jours sont comptés, et la Tunisie sera certainement votre tombeau

Mansour Lahyani
| 25-11-2016 12:04
Mon commentaire de l'article de S.H. est allé s'écraser contre le mur par lequel BN préserve ses journalistes, même s'ils ne sont encore que stagiaires... et n'ont aucune idée de la façon de se procurer les infos à la source ! Néanmoins, je veux me payer le culot de le reproposer, pour tenter de profiter d'un moment d'assoupissement d'Anastasie bent BN :
"C'est ce qu'aurait fait un(e) journaliste, un(e) vrai(e )!
On parle toujours trop vite ! N'est-ce pas, S.H. ? La Présidence de la République vient de vous infliger un douloureux camouflet 8 Il suffisait pourtant de se renseigner à la bonne source,pour apprendre qu'un hommage très solennel était sur le point de eur être rendu... Mais, pour cela, encore fallait-il être un(e) journaliste, un(e) vrai(e)!"
Comme on le voit, pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Mais c'est compter sans la solidarité confraternelle pratiquée par BN...


La rédaction de BN : Cher Mansour Lahyani, votre premier commentaire a été censuré par erreur. Le voici en ligne désormais. Au moment de la rédaction de cet article, aucun hommage n'a été annoncé par la présidence de la République. Hormis une photo partagée par les services de communication. Photo qui illustre d'ailleurs l'article de S.H.. Par ailleurs, sachez que S.H. est loin d'être une nouvelle stagiaire, nous vous invitons à consulter la rubrique "Qui sommes nous" pour vous en assurer ;)

Bonne lecture et merci pour vos contributions.

citadin
| 24-11-2016 19:16
Gloire éternelle à nos martyrs.

Ne les oublions pas!

Vive la Tunisie.

DHEJ
| 24-11-2016 18:49
Assassinés lâchement ...


L'IVD n'y voit rien une IVD qui les traiterait de JALLADINES!

Mansour Lahyani
| 24-11-2016 16:39
On parle toujours trop vite ! N'est-ce pas, S.H. ? La Présidence de la République vient de vous infliger un douloureux camouflet 8 Il suffisait pourtant de se renseigner à la bonne source,pour apprendre qu'un hommage très solennel était sur le point de eur être rendu... Mais, pour cela, encore fallait-il être un(e) journaliste, un(e) vrai(e)!

Abou Walid
| 24-11-2016 14:27
Pourtant un hommage leur a été rendu ?! Paix à leurs âmes !

Carthage Libre
| 24-11-2016 12:30
Comme une grande partie de mes chers concitoyens, on n'oubliera jamais cette terreur Islamiste qui a frappé en plein coeur de Tunis, alors que l'on venait à peine de sortir de nos bureaux, après une journée de travaille au service de notre éreintante (particulièrement ce jour là, je me rappelle).

Si je dois dire la vérité, et beaucoup de tunisois sortis de leur bureau en ce début de soirée aussi, nous avions eu peur, très peur, l'ambiance était soudaine, dangereuse, mais prévue après ce que les islamistes avaient déjà fait à notre pays. Mais une chose aussi abominable au coeur du coeur de Tunis, inimaginable, même si on savait que le Palmarium et JCC étaient visés. On était bloqué 2 heures dans la circulations. Les rumeurs les plus folles circulaient, comme par exemple des gens qui couraient partout autour de nous et nous disaient "laisse ta voiture, tire toi, un commando armée va tirer sur les voitures bloquées". C'était la panique. On n'oubliera jamais cette journée froide de "november rain" triste. Que l'on ne vive plus de tels drame. Mort à l'islam politique, cause de toutes ces horreurs.

Thirsday
| 24-11-2016 09:09
"Allah yarhamhom, Allah yarhamhom, Allah yarhamhom, wysabbér leurs familles".

Il faut être intraitables envers les terroristes et tous ceux qui les soutiennent et compatient avec eux.

Pas de compromis, "koss érrass ténchéf la3rouk"! et autant eux qui souffriront, plutôt que nous qui pleureront nos morts!

Vive la Tunisie, Paix aux âmes de nos martyrs!