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Un rapport de l'IACE met le doigt sur les maux de l'emploi en Tunisie
03/10/2016 | 19:59
4 min
Un rapport de l'IACE met le doigt sur les maux de l'emploi en Tunisie

C’est à la veille de la conférence internationale sur l’investissement qui devrait avoir lieu les 29 et 30 novembre 2016, que l’institut arabe des chefs d’entreprises (I.A.C.E) a publié ce 29 septembre, la deuxième partie du rapport sur l’emploi. Un mois de septembre marqué également par des mesures ambitieuses décidées par le chef du gouvernement Youssef Chahed, en faveur des jeunes.


Le rapport, mis en ligne aujourd’hui sur le site de l’institut, met en évidence la dispersion du marché du travail, la faible adéquation entre la formation universitaire et les réels besoins du marché, la corrélation entre les tensions sociales et la nature du chômage par délégation ou encore la problématique qui concerne la formation en TIC. Une source importante de données recueillies sur un échantillon de 403 entreprises et quelques 12.080 diplômés.

En ce qui concerne les entreprises, cette étude a été menée via un questionnaire auquel ont été soumis les dirigeants d’activités employant au minimum 6 employés. Pour les 12.080 étudiants en revanche, l’enquête en ligne a ciblé ceux ayant obtenu leur licence de la période allant de 2010 à 2015.

 

La répartition des postes vacants actuels et postes potentiellement demandés par gouvernorat, premier tableau de cette étude, fait ressortir la disparité qui existe entre régions en terme de nombre de diplômés chômeurs et la capacité du marché à procurer de l’emploi. Dans le gouvernorat de l’Ariana, par exemple, les postes aujourd’hui vacants sont au nombre de 9.380, pour un nombre de diplômés chômeurs de 8.954 et 26.252 chômeurs au total.

L’enquête révèle également que pour le même gouvernorat, les postes qui seront créés durant les deux années à venir s’élèvent à 43.979. Selon les données, la situation à Gafsa traduit une certaines précarité car 4.874 sont les postes vacants pour un nombre de diplômés sans emploi de 10.554 et presque 30 mille chômeurs en général. La projection sur les 2 prochaines années révèle que le nombre de postes qui seront créés est aux alentours des 5.500.

 

C’est dans la deuxième ville du pays que la situation du marché du travail est la plus mauvaise avec un nombre de diplômés chômeurs de l’ordre de 13.156 sur plus de 39 mille chômeurs au total et pour un nombre de postes vacants de seulement 4.555.

A Tunis la situation reste bonne, 60.700 sont les emplois aujourd’hui disponibles pour 17.460 jeunes diplômés au chômage et 58.525 chômeurs au total. 46 mille seront les postes qui seront créés selon les projections faites sur les deux prochaines années. Ce premier tableau révèle donc que le rapport entre postes vacants et jeunes chômeurs ayant obtenu leurs licences entre 2010 et de 2015 peut varier de 4 pour Tunis à 1/3 et plus pour les gouvernorats de Sfax ou Médenine par exemple.

 

Le score d’adéquation entre l’offre et la demande du travail calculé après enquête, traduit le nombre de  diplômés chômeurs possédant un diplôme qui est en conformité avec la demande exprimée par le marché. A Tunis par exemple, 62,3% des offres d’emploi trouveront dans le stock des chômeurs, les spécialités demandées, 43,3% pour le gouvernorat de Gafsa, 12% au Kef et près de 5% pour les gouvernorats de Tataouine et Tozeur.

Dans le placement des ouvriers qualifiés et non, on remarque que le rôle de l’Etat est prépondérant. 38,1% de la main d’œuvre qualifiée en Tunisie a trouvé du travail en passant par le bureau de l’emploi, 42,7% des non qualifiés, également. Pour les cadres, les annonces procurent du travail à 36% d’entre eux, le reste, ont trouvé leur occupation par la voie de concours, cabinet de recrutement et bureau de l’emploi.

 

L’étude traite ensuite du pourcentage des diplômés des spécialités offrant des débouchés dans le secteur public, essentiellement. Dans une région comme Tozeur, 66% des diplômés visent le public à la fin de leurs études. 51,25% pour le gouvernorat de Tunis, 40,5% pour Gabès, 30,5% pour l’Ariana et près de 21% pour Ben Arous.

 

A partir des résultats de l’enquête, l’IACE a dressé par la suite une liste des délégations les plus « chaudes », corrélant les tensions sociales à la nature du chômage. Dans ce contexte, Kerkenah est en première place avec 52,6 de jeunes diplômés au chômage, viennent par la suite les délégations de Souk El Ahad et Sidi Makhlouf, avec respectivement, 51,5% et 49% de jeunes diplômés sans travail.

 

L’enquête de l’institut se penche ensuite sur les TIC. Actuellement plus de 3.000 postes d’emploi sont disponibles dans le secteur de la fabrication des produits informatiques, électroniques et optiques. 8.107 autres dans les activités spécialisées, techniques et scientifiques. Pour ce qui est des TIC, les projections disponibles dans l’étude font état de 13.500 postes d’emploi qui seront créés au cours des 2 prochaines années. Dans la première partie de l'enquête produite par l’IACE et publiée le 11 juillet 2016, il apparait qu’actuellement le secteur privé offre quelques 145 mille postes d’emploi, les projections pour les 2 prochaines années font en revanche état de 270 mille postes d’emploi qui seront disponibles.

 Reste à savoir si les entreprises hautement demandeuses de personnel qualifié pourront trouver les compétences exigées par l’activité dans un monde où la compétitivité n’est plus un choix.

03/10/2016 | 19:59
4 min
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Commentaires (7)

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adel
| 04-10-2016 15:07
On parle ici de postes d'emploi ou postes de "toucher un salaire"?

MLH
| 04-10-2016 12:33
Si je suis d'accord qu'il faut des IUT nous avons opter en Notre chère TUNISIE pour les ISET c'est bien la meme voie semble t il
Mais chez nous les Tunisiens avec "Diblomme"
De toute les spécialites exotique qui non rien avoir avec notre marche d'emploie je cite quelque spécialiste"Euphorique" Logistique de je ne sais pas quoi, Marketing de mon oille, science de la vie et de la mort aussi ....
J'en passe , je cherche un Soudeur qualifie , un BAYADH pro , un Charpentier, un Elmectrecien batiment, un Bannay autre que "AlI" l'ami de Megalo un bon serveur,Najjar........ Tiens j'ai Besoin pour mes Petits enfants d'un ENSEIGNANT D'ARABE a défaut du FRANCAIS....
Mon neveu n'a pas réussi son bac ( il n'est pas fait pour des études sup.) son père fait des mains et des pieds avec des interventions tout azimute pour qu'il refasse sa troisième bac...
" il veu que son fils intègre la Fonction Publique il va lui payer un Permi +le Bac ....Voila notre malheur de MANQUE D'EMPLOI

kameleon78
| 04-10-2016 11:30
Tout à fait d'accord avec toi, il est inadmissible qu'il n'y ait pas d'IUT (Institut Universitaire de Technologie) en Tunisie ce sont des cycles de formation très courts qui débouchent sur l'emploi, car la formation est très pratique ciblée directement pour les entreprises, en France les diplômés de l'IUT sont à 90% embauchés à leur sortie car ils sont préparés dans leur formation au marché du travail. En Allemagne on encourage l'apprentissage pour permettre à des millions d'allemands de travailler dans l'industrie dès la fin de leur cycle de formation, d'où une économie resplendissante. En revanche en Tunisie, nous n'avons pas ce genre de formation, après le faible taux de réussite au bac on remplit les universités pour en faire des banques à chômeurs, aucune adéquation avec le monde du travail, le diplômé se retrouve déconnecté du monde de l'emploi, il a reçu une formation théorique mais inadaptée au marché du travail, quant aux 70% de recalés au baccalauréat, on les ignore complètement, ils n'existent plus, ils sortent des statistiques comme s'ils n'existaient plus alors qu'on peut les former à des métiers adaptés à leur possibilités. Les différents ministres de l'éducation qui se sont succédé n'ont pas du tout vu ce problème pourtant il persiste depuis l'indépendance.

HatemC
| 04-10-2016 10:06
Si ces postes ne trouvent pas preneur faisons venir des compétences de l'étranger ... malheureusement nos compétences partent ou sont aspirés par les pays du Golfe et ces salariés reviennent après une décennie complètement ravagé par l'islamisme ....

Pourquoi la Tunisie manque de Compétence ???? 100 000 enfants sont en rupture scolaire chaque année ( et sans aucune qualification que trainer dans les rues ' futur jihadiste en herbe) et le système éducatif Tunisien n'est pas adapté au monde professionnel ...
Il manque des IUT par exemple ' qui mettent sur le marché de l'emploi des candidats qualifiés et rapidement ... et adapté @ l'économie de la région '. par exemple ... on ne crée pas un IUT de technologie @ Kerkennah par exemple ... c'est plus une IUT en agro Alimentaire etc ....
Il faut une grande REFORME et surtout RÉAJUSTEMENTS ... et impliqué les PME PMI @ investir dans la créations de structures attirant les étudiants ... c'est du gagnant gagnant .... HC

kameleon78
| 03-10-2016 23:46
Diplômés de tous horizons ne cherchez plus à intégrer la fonction publique, avec vos diplômes vendez vos compétences au privé, des entreprises qui vous permettront de vous épanouir quelque soit votre discipline, vous serez toujours compétitif, vous apporterez quelque chose à votre entreprise, votre savoir et votre savoir-faire et vous vous vendrez plus cher partout où vous irez. Etant prestataire informatique, j'ai travaillé dans une vingtaine de SSII (les plus connues IBM, Atos, Cap Gemini-Sogeti, Altran, Steria, Devoteam etc...) qui elles m'ont délégué dans de grands comptes (c'est ainsi qu'on appelle les grandes entreprise souvent au CAC40 : Crédit Lyonnais, BNP- Paribas, Société Générale, la Bourse de Paris, Thalès (domaine militaire) , Total (chez Total j'ai installé un système de sauvegarde de données Paris-La Défense), Sanofi, France-Telecom, SFR, Renault, Bouygues Telecom etc....J'ai acquis une bonne expérience dans mon domaine qui m'a permis de rencontrer différents systèmes dans des environnements divers, ainsi que le l'expérience humaine, c'set plus enrichissant que de s'enfermer dans un bureau de fonctionnaire avec la paperasse autour et des gens que vous voyez tous les jours, les mêmes jusqu'à votre retraite.

kameleon78
| 03-10-2016 21:37
"....par la voix de concours....". Voie et non voix...

B.N : Merci d'avoir attiré notre attention.

kameleon78
| 03-10-2016 21:35
".........L'étude traite ensuite du pourcentage des diplômés des spécialités offrant des débouchés dans le secteur public, essentiellement. Dans une région comme Tozeur, 66% des diplômés visent le public à la fin de leurs études. 51,25% pour le gouvernorat de Tunis, 40,5% pour Gabès, 30,5% pour l'Ariana et près de 21% pour Ben Arous........" C'est là le grand mal de l'emploi en Tunisie, il faut développer le secteur privé créateur de richesses, le poids du secteur public est trop élevé et non créateur de richesses, c'est un mal tunisien où on cherche à se planquer dans la fonction publique qui n'apporte rien au développement du pays, une mentalité à changer, c'est pour cela que nous sommes restés sous-développés.