
L’avènement du mois du jeûne, Ramadan, est un événement qui rythme l’année des musulmans à travers le monde. En Tunisie, le mois de la piété s’accompagne de la surconsommation de certains produits avec tous les risques sanitaires et économiques que cela comporte. Ainsi, le gouvernement prend un certain nombre de mesures pour se préparer au Ramadan, mois de la fièvre consumériste.
Le mois saint de Ramadan a démarré ce lundi 6 juin 2016, avec toutes ses dualités. Ramadan le mois du jeûne et de la piété mais aussi le mois de la frénésie de la consommation et le mois de tous les excès et qui l’emporte sur la rationalisation supposée des budgets familiaux. Focus sur le mois le plus attendu par les musulmans !
Ramadan est l'un des cinq piliers de l'islam. Il représente, pour les musulmans, un mois de piété, de charité et de frugalité. Durant ce mois, les croyants s'abstiennent de manger, de boire et de fumer du lever au coucher du soleil. Mais, Ramadan est aussi le mois des excès : les Tunisiens, qui se privent pendant la journée, surconsomment après la rupture du jeûne.
Ainsi et selon Hassen Zargouni, DG de SIGMA Group, dans une intervention sur Mosaïque FM, le budget consacré par les ménages tunisiens à la nourriture augmente, passant de 30% à 50% au mois de Ramadan, et empiétant sur d’autres dépenses. Outre les répercussions sur le porte-monnaie, la surconsommation a aussi des impacts sur la santé, sachant que 10% des Tunisiens sont hypertendus et 5% sont diabétiques. En effet, les Tunisiens augmentent pendant ce mois la consommation des sucreries et du gras. Ils augmentent également leur consommation de tabac (cigarettes ou chicha).
Autre aspect révélé par le DG de SIGMA Group, le Tunisien devient adepte des jeux d’argent et de hasard, pendant ce mois saint.
Pour revenir à nos moutons et toujours selon M. Zargouni, la consommation de certains produits augmente comme celle des œufs (du simple au double), du thon, des produits laitiers surtout le yaourt, de la viande blanche (20% en plus)… et sans oublier le mets favori des Tunisiens pendant ce mois saint : le brik, 80% de la consommation annuelle est engloutie pendant le mois de Ramadan.
Ainsi, vu l’engouement des Tunisiens pour certains denrées alimentaires et leur surconsommation, la demande dépasse l’offre et les prix s’envolent. Pour remédier à cette problématique, le ministère du Commerce stocke certains produits des mois avant Ramadan pour les distribuer sur le marché lorsque la demande augmente afin de maitriser les prix et l’inflation.
Pour se préparer, le ministère du Commerce reste sur le pied de guerre pendant quelques mois, multipliant les réunions et les décisions. Ce sujet important préoccupe aussi, le chef du gouvernement, Habib Essid, auquel il a consacré, fin mars dernier, un CMR pour étudier les préparatifs liés au mois de Ramadan, pour assurer l'approvisionnement du marché durant ce mois en produits de consommation sensibles comme le lait, les œufs et les viandes blanches. Il a approuvé, dans ce même enchainement d’idée, un programme de stockage des produits précités pour qu’il n’y ait pas de perturbation dans l'approvisionnement, pendant le mois saint.
Autre sujet de préoccupation, celui des prix. Le ministère du Commerce a annoncé mi-mai 2016 la réduction des prix de certains produits alimentaires de consommation courante et fixation du prix d’autres.
Ainsi, à partir du 1er juin courant, le ministère a annoncé la baissé des prix de l’eau minérale et des boissons gazeuses de 5% à 10%, des huiles végétales de 15%, des conserves de tomate de 7% à 10%, des œufs emballés de 10%, de confiserie Chamia de 10% et des produits d’hygiène et d’entretien de 20% à 30%.
Le ministère a fixé aussi le prix maximum du poulet à 4,99 dinars le kilo et celui de l’escalope de dinde à 8,99 dinars le kilo. Pour sa part, le ministère a maintenu à 17 dinars le prix du kilo de viande bovine sans os emballée.
En plus, 20 points de vente du producteur au consommateur seront ouverts dans les différentes régions du pays, en coopération avec l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) pour maitriser les prix et préserver le pouvoir d’achat du citoyen.
En outre, le ministère du Commerce a mis en place avec les différentes structures professionnelles un programme de distribution de la production et de stockage des denrées, relatif aux produits de consommation les plus importants. Autre point, les opérations de contrôle et d’inspection, sanitaires et des prix, ont été renforcées et généralisées : elles concerneront les cafés, les espaces de loisir, les magasins de prêt-à-porter, des chaussures et les pâtisseries ainsi que les marchés de gros, les marchés municipaux et les grandes surfaces.
D’ailleurs et pour rationnaliser la consommation des citoyens, le ministère du Commerce a pris plusieurs mesures, via la diffusion de spots publicitaires de sensibilisation dans quatre radios publiques qui mettent l’accent sur la nécessité de lutter contre le gaspillage du pain (dont la consommation enregistre une hausse de 138% au cours du mois de Ramadan).
Imen Nouira

Commentaires (14)
CommenterLe mois de Ramadan est le plus beau de l'annee
de l'éloge de la normale anticipation de tout ministre du commerce qui fait son job,
mois de tous les excès ......
le judaisme , religion fermée, les juifs ne vous ont jamais obligé d'étudier la Torah. vous l'avez pourtant lu et ... mal compris !!!
çà n'a pas de sens de passer à la nuit à manger, et jeuner le jour. çà revient au même de travailler la nuit, et dormir le jour !!!