
Le parti Nidaa Tounes semble, enfin réagir et sortir de la torpeur dans laquelle il s’est plongé depuis la tenue du congrès dit de consensus de Sousse, les 10 et 11 janvier 2016 et qui avait consacré Hafedh Caïd Essebsi en tant que nouveau patron du parti.
La dernière décision annoncée quant à la nomination de Ridha Belhaj à la tête du comité politique a eu l’effet psychologique escompté, dans le sens où l’ensemble des réactions, enregistrées, jusque-là, ont été positives évoquant un véritable pas sur la bonne voie. Un pas qui a pour but la résolution de la crise qui dure depuis bientôt un an, plus précisément en mars 2015 avec la tenue, qualifiée d’illégale, de la réunion du Conseil national du parti.
Après l’auto-proclamation toute récente de Hafedh Caïd Essebsi en tant que secrétaire général national et au moment où l’on s’y attendait le moins, un communiqué a été rendu public, vendredi 26 février 2016, pour annoncer que le comité politique du parti Nidaa Tounes a décidé la nomination, par consensus, de Ridha Belhaj au poste de président de ce comité et le démarrage immédiat des préparatifs pour le prochain congrès électif.
Le communiqué annonce, également, une série d’autres mesures dont notamment la création d’une première commission chargée de la distribution des adhésions et une deuxième pour la fondation d’une organisation de jeunesse.
D’autre part, et juste après l’annonce de sa nomination, Ridha Belhaj a déclaré que le comité politique a décidé la formation d’une commission composée de membres en dehors dudit comité politique pour superviser les préparatifs au prochain congrès en collaboration avec le tissu associatif dont l’association ATIDE.
Du coup, les réactions ne se sont pas fait attendre. Tout d’abord, Boujemâa Remili, toujours aussi conciliant, a indiqué, dans une interview accordée le même jour du vendredi 26 février 2016 à Radio Express Fm, qu’il avait proposé, il y a déjà environ deux semaines, la nomination de Ridha Belhaj en tant que coordinateur général de Nidaa Tounes.
Pour lui, cette nomination constituera un pas positif et pourra déclencher le déclic tant attendu. Ceci pourrait être considéré comme étant un message pour un nouveau virage, sans aller, toutefois jusqu’à prétendre que cela représente la solution pour sortir de la crise.
M. Remili ne nie pas qu’il y a une perte de confiance totale, d’où la nécessité d’opter pour deux approches plausibles. « Soit on bricole une solution à propos du congrès de Sousse, soit on admet que le parti vit une crise intense et dans ce cas on sort du microcosme de Sousse vers le parti, l’opinion publique et le pays », dit-il en substance, avant d’enchaîner qu’il faudrait, plutôt, essayer de dépasser le fameux congrès de Sousse par des solutions venant d’en dehors de cet événement.
Boujemâa Remili assure qu’il ne faut s’arrêter à la nomination de Ridha Belhaj, en tant que président de l’instance exécutive et de Hafedh Caïd Essebsi, en tant que directeur exécutif, car ce serait vu comme une sorte de continuité de la direction prise par le congrès de Sousse
« Mais, si on les considère comme un premier pas dans une volonté d’ouverture totale et de cohésion, ces nominations seraient le prélude à une réelle solution à la crise », conclut-il.
Boujemâa Remili estime que le parti Nidaa Tounes se trouve, de nouveau, sur la bonne voie en attendant d’autres pas à accomplir pour dépasser la crise.
L’autre réaction positive est venue de Faouzi Elloumi, dirigeant influent, un des bailleurs de fonds de Nidaa et initiateur du Courant de l’Espoir après le congrès de Sousse. En effet, dans un post publié, dans la soirée de samedi 27 février 2016, sur sa page Facebook, il a indiqué « avoir eu un entretien avec Ridha Belhaj, nouveau coordonnateur général du parti et qu’il a trouvé auprès de lui une volonté sincère de dépasser la crise et de repartir du bon pied pour aider le parti à retrouver sa place et son rayonnement ».
En ces moments mêmes, Béji Caïd Essebsi évite de parler de « son » parti alors que son fils, Hafedh Caïd Essebsi observe un mutisme total et se fait le plus discret possible, certaines rumeurs étant allées jusqu’à lui prédire une sortie du parti pour occuper un poste d’ambassadeur d’importance dans un pays européen.
Mais cela semble n’être qu’un ballon d’essai. Et en attendant, les observateurs s’accorent à dire que Nidaa est en train de passer, carrément, à la contre attaque. D’abord en lançant un appel aux membres réfractaires, par le gel ou la démission, pour retourner au bercail.
Ensuite, en lançant une véritable mise en garde aux membres du gouvernement, ayant quitté Nidaa ou suspendu leur adhésion, de trancher entre la réintégration des rangs du parti ou bien de ne plus conserver son portefeuille ministériel. Une démarche dans ce sens serait en cours auprès du chef du gouvernement, Habib Essid.
Les mêmes observateurs s’interrogent toutefois si ladite contre-attaque menée par la direction de Nidaa sera suffisante pour rassembler de nouveau tous les cadres de Nidaa pour retrouver le rayonnement du parti, comme on se plaît à le dire, d’ores et déjà ?
Certains s’accordent à dire que la physionomie du paysage chez Nidaa Tounes laisse entendre qu’il est trop tard de revenir en arrière, la cassure entre les deux clans du parti étant trop importante. Peut-on imaginer Mohsen Marzouk et ses compagnons d’Al Horra laisser tomber leur projet qui va être annoncé dans deux jours, le 2 mars 2016 plus précisément ?
Peut-on imaginer la trentaine de députés du nouveau bloc parlementaire, Al Horra, revenir à Nidaa après avoir constitué la troisième force au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ? Ce serait trop difficile, voire impossible, de retourner à de pareils scénarios
Ceci nous amène à dire que Nidaa cherche, plutôt, à recoller les morceaux avec ce qui reste de ce parti, jadis première force politique au pouvoir du pays. C’est ce que certains qualifient, déjà, d’une opération de sauvetage du type « sauve qui peut ». Une opération qu’il est condamné à réussir, car il ne faut pas oublier, qu’affaibli comme il est, Nidaa Tounes serait appelé à faire davantage de concessions au parti Ennahdha, redevenu, comme par enchantement, premier parti politique en Tunisie.
Sarra HLAOUI

Commentaires (25)
Commenteron ne fait du neuf avec du vieux
le mal est fait
Allez jouer ailleurs
Jamais DEUX FOIS
Au lieu de cesser de zigzaguer et de feinter en serrant les rangs autour de Faouzi Elloumi, Nidaa Tounes continue à marcher sur les mains
J'en suis sûr et certain et plus que persuadé, que seul un rassemblement réconciliateur autour de l'honnêteté de Faouzi Elloumi, pourrait sauver ce qui est encore à sauver en Nidaa Tounes.
Toute autre initiative, ne mène qu'à la même faillite vécue avec le chef intrigant Mohsen Marzouk.
Un de prévenu vaut deux.
TROP TARD. Vous êtes désormais une succursale, filiale, direction régionale d'Ennahdha. Plus JAMAIS on ne votera pour vous.
La Photo parle d'elle même
Mais que c'est triste d'en arriver là après le succès qu'a connu Nidaa, ils doivent s'en mordre les doigts c'est ce qu'ils se posent sur cette photo
Pas un legs mais un mandat dévoyé
UN, nous n'avons rien concédé par voie testamentaire.
DEUX, nous ne sommes pas morts.
Cela étant posé, et me gardant bien de tout anathème, je ne puis oublier que nous fûmes plus d'un million et demi à avoir fait confiance à Nidaa Tounes lors du dernier scrutin afin qu'il sauve le pays de l'emprise frériste. On sait ce qu'il en est advenu une fois les valises posées à Carthage.
Mais, faire confiance ne signifie pas appropriation sans réserve de la chose appartenant à autrui.
Nos voix ne sont ni négociables, ni cessibles. Le vote est, certes, une adhésion à un projet clair, mais aussi et surtout un mandat. En termes moins ambigus un contrat par lequel une personne ou un groupe de personnes, le(les) mandant (mandants), donne(donnent) à l'autre, le mandataire, le pouvoir de faire quelque chose pour son COMPTE (leurs) (comptes) et en son(leurs) NOM'(NOMS).
Rappelons également qu'un mandat est rétractable juridiquement dès lors que les conditions de son application ne sont pas respectées.
Si nous voulions voter pour ENNAHDHA nous l'aurions fait sans coup férir, de notre propre chef. Nous n'avions besoin ni d'un intercesseur, ni d'un entrepreneur en recyclage des voix.
Ne rien dire, ne veut pas dire acquiescer à tout.
Alors que le pays est en proie à d'indéniables difficultés réelles (Tbarkallah, ce n'est pas ça qui manque : chômage endémique, crise financière, tensions sociales et syndicales, rébellion) voilà qu'on exhume de nouveau le feuilleton du fils capricieux pour faire diversion bien que le père ait affirmé publiquement que son fils allait quitter le parti.
Qui croire ?
Les Athéniens,inventeurs de la démocratie, n'avaient aucun état d'âme à pratiquer l'ostracisme et à envoyer ailleurs les indésirables, dangereux pour la démocratie, la loi et la sécurité.
Autre temps, autres moeurs!
Il serait temps MAINTENANT, quitte à troubler la béatitude de certains, de regarder ailleurs. Le pays réel attend.
Dégagez !
Que ce fiston aille apprendre la politique et que ce Belhadj comprenne une fois pour toute que les Tunisiens détestent les lèches botte. Il doit se résilier à l'administratif!