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Quand la politique s'enrhume, l'économie éternue

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Bien que constituant l’événement économique de l’année, par excellence, les Journées de l’Entreprise revêtent, pour leur 28ème édition, leur habit politique. Au regard du contexte particulièrement singulier : dialogue national aux abords de l’échec officiel et pressions menaçantes des institutions financières internationales quant à un probable retrait de leurs aides pour la Tunisie, cela a été chanté à tous les airs : l’économie ne pourra se mettre à flot si la politique demeure aux abois.
Force est donc de constater que la délivrance du secteur économique passe inéluctablement par celle du secteur politique. Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT l’a ostensiblement mis en lumière face au parterre d’hommes d’affaires : la volonté et les moyens financiers à eux seuls ne suffiront pas à relancer l’économie nationale, la sortie de la crise politique est une condition sine qua non.
Néanmoins, le cœur de la substance des Journées de l’Entreprise est le financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ces dernières composent le plus gros du secteur économique en Tunisie, soit plus de 80%, et sont dans leur majorité familiales et sous capitalisées. Selon une étude réalisée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), près de 66% des PME tunisiennes estiment que les conditions de financement en Tunisie ne cessent d’être ardues voire même complexes. Aussi, l’indice de perception de conditions de financement des PME se situe-t-il à un niveau négatif de l’ordre de -11,9% sur une échelle allant de -25 à +25. Cet indice représente les degrés de satisfactions par rapport aux services proposés.
L’universitaire Abdelkader Boudriga, en présentant l’étude en question, a certifié que le financement des PME s’affiche comme la principale et première entrave au processus de développement des petites et moyennes entreprises en Tunisie. Pour preuve : à peine 21% des demandes de financement que les PME déposent auprès des banques enregistrent un retour positif. Tandis que 34% de ces demandes débouchent sur un financement à titre partiel et 29% accusent un refus justifié, dans l’essence, par les conditions qui ne sont pas approuvées contre 14% qui sont rejetées de manière catégorique.
Les présents, chefs d’entreprise, en l’occurrence, ont évoqué aussi les défaillances du système bancaire qui est à même de pénaliser le mécanisme de financement des PME, à savoir l’existence des disparités sur le plan de l’accès au financement, d’un cadre réglementaire taxant les petites et moyennes entreprises, d’un déficit d’institutions financières dans les régions intérieures du pays ainsi que des structures de gouvernance très peu évoluées.
Des recommandations ont, à cet effet, été mises sur la table à l’instar de la création de structures publiques d’appui aux PME qui peuvent prendre la forme de guichet unique. Mais également une refonte de la réglementation bancaire portant sur le financement des PME, une mise en place de banques régionales, l’assouplissement des multiples conditions de tarification des services financiers pour les banques et, en dernier lieu, le renforcement du « reporting » sur les conditions de financement des PME.
L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, a rappelé que la problématique du financement des petites et moyennes entreprises n’est pas de toute fraîcheur, elle persiste depuis une quarantaine d’années. Selon M. Nabli, il s’agit, principalement, d’un problème structurel. En outre, l’ancien gouverneur de la BCT a fait remarquer qu’en Tunisie, il n’existe pas réellement de grandes et de moyennes entreprises. Le tissu économique est plutôt formé par des petites et des micros entreprises qui emploient très peu de salariés et ne créent, de ce fait, pas de richesse ni d’emploi au cours de l’évolution de l’entreprise. Certaines de ces petites et micros entreprises finissent même pas par disparaître du marché, englouties par une concurrence rude ou par une structure fragilisée doublée d’une mauvaise gouvernance.
Mustapha Kamel Nabli a, par ailleurs, attiré l’attention sur le rôle du financement des PME qui représente la locomotive qui apporte une réelle dynamique de croissance pour les activités de ces entreprises. Ce constat pousse encore plus loin la perspective de la réforme du secteur bancaire dans le sens où il s’affranchit des instruments adéquats pour fournir le support et le soutien nécessaires aux petites et moyennes entreprises. Les instruments dont il est question sont essentiellement les crédits, l’accompagnement et l’assistance tout au long des phases les plus cruciales de la création de l’entreprise jusqu’au lancement de l’activité et la réalisation des premiers bénéfices.
D’un autre côté, les petites et moyennes entreprises ont un rôle on ne peut plus important à jouer pour préserver leur pérennité et s’assurer de l’accommodation aux conditions imposées pour leur financement. En effet, les PME se doivent de faire preuve d’un niveau minimal de transparence sur le plan du fonctionnement de leurs activités et respecter leurs engagements financiers auprès de leurs banques et institutions de crédits à travers du respect des termes des contrats des crédits que les entrepreneurs ont conclus. Sachant que le taux de créances douteuses des entreprises tunisiennes s’élève à 24%, le problème de la transparence persiste créant ainsi un déficit en la matière incitant les institutions financières à faire montre de davantage de méfiance et donc de sévérité au moment de l’octroi des crédits.
L’entrepreneur doit trancher le nœud gordien quant à la question du financement de son entreprise. En ce sens, que le véritable problème ne réside pas, comme à vue d’œil, dans la phase de création mais plutôt au cours de celle de développement qui s’étend sur les cinq à dix ans environ. Cette phase est de loin la plus délicate en matière de financement et qui serait déterminante pour l’avenir de l’entreprise : soit elle évolue, soit elle disparaît.
Force est donc de constater que la délivrance du secteur économique passe inéluctablement par celle du secteur politique. Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT l’a ostensiblement mis en lumière face au parterre d’hommes d’affaires : la volonté et les moyens financiers à eux seuls ne suffiront pas à relancer l’économie nationale, la sortie de la crise politique est une condition sine qua non.
Néanmoins, le cœur de la substance des Journées de l’Entreprise est le financement des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Ces dernières composent le plus gros du secteur économique en Tunisie, soit plus de 80%, et sont dans leur majorité familiales et sous capitalisées. Selon une étude réalisée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), près de 66% des PME tunisiennes estiment que les conditions de financement en Tunisie ne cessent d’être ardues voire même complexes. Aussi, l’indice de perception de conditions de financement des PME se situe-t-il à un niveau négatif de l’ordre de -11,9% sur une échelle allant de -25 à +25. Cet indice représente les degrés de satisfactions par rapport aux services proposés.
L’universitaire Abdelkader Boudriga, en présentant l’étude en question, a certifié que le financement des PME s’affiche comme la principale et première entrave au processus de développement des petites et moyennes entreprises en Tunisie. Pour preuve : à peine 21% des demandes de financement que les PME déposent auprès des banques enregistrent un retour positif. Tandis que 34% de ces demandes débouchent sur un financement à titre partiel et 29% accusent un refus justifié, dans l’essence, par les conditions qui ne sont pas approuvées contre 14% qui sont rejetées de manière catégorique.
Les présents, chefs d’entreprise, en l’occurrence, ont évoqué aussi les défaillances du système bancaire qui est à même de pénaliser le mécanisme de financement des PME, à savoir l’existence des disparités sur le plan de l’accès au financement, d’un cadre réglementaire taxant les petites et moyennes entreprises, d’un déficit d’institutions financières dans les régions intérieures du pays ainsi que des structures de gouvernance très peu évoluées.
Des recommandations ont, à cet effet, été mises sur la table à l’instar de la création de structures publiques d’appui aux PME qui peuvent prendre la forme de guichet unique. Mais également une refonte de la réglementation bancaire portant sur le financement des PME, une mise en place de banques régionales, l’assouplissement des multiples conditions de tarification des services financiers pour les banques et, en dernier lieu, le renforcement du « reporting » sur les conditions de financement des PME.
L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, a rappelé que la problématique du financement des petites et moyennes entreprises n’est pas de toute fraîcheur, elle persiste depuis une quarantaine d’années. Selon M. Nabli, il s’agit, principalement, d’un problème structurel. En outre, l’ancien gouverneur de la BCT a fait remarquer qu’en Tunisie, il n’existe pas réellement de grandes et de moyennes entreprises. Le tissu économique est plutôt formé par des petites et des micros entreprises qui emploient très peu de salariés et ne créent, de ce fait, pas de richesse ni d’emploi au cours de l’évolution de l’entreprise. Certaines de ces petites et micros entreprises finissent même pas par disparaître du marché, englouties par une concurrence rude ou par une structure fragilisée doublée d’une mauvaise gouvernance.
Mustapha Kamel Nabli a, par ailleurs, attiré l’attention sur le rôle du financement des PME qui représente la locomotive qui apporte une réelle dynamique de croissance pour les activités de ces entreprises. Ce constat pousse encore plus loin la perspective de la réforme du secteur bancaire dans le sens où il s’affranchit des instruments adéquats pour fournir le support et le soutien nécessaires aux petites et moyennes entreprises. Les instruments dont il est question sont essentiellement les crédits, l’accompagnement et l’assistance tout au long des phases les plus cruciales de la création de l’entreprise jusqu’au lancement de l’activité et la réalisation des premiers bénéfices.
D’un autre côté, les petites et moyennes entreprises ont un rôle on ne peut plus important à jouer pour préserver leur pérennité et s’assurer de l’accommodation aux conditions imposées pour leur financement. En effet, les PME se doivent de faire preuve d’un niveau minimal de transparence sur le plan du fonctionnement de leurs activités et respecter leurs engagements financiers auprès de leurs banques et institutions de crédits à travers du respect des termes des contrats des crédits que les entrepreneurs ont conclus. Sachant que le taux de créances douteuses des entreprises tunisiennes s’élève à 24%, le problème de la transparence persiste créant ainsi un déficit en la matière incitant les institutions financières à faire montre de davantage de méfiance et donc de sévérité au moment de l’octroi des crédits.
L’entrepreneur doit trancher le nœud gordien quant à la question du financement de son entreprise. En ce sens, que le véritable problème ne réside pas, comme à vue d’œil, dans la phase de création mais plutôt au cours de celle de développement qui s’étend sur les cinq à dix ans environ. Cette phase est de loin la plus délicate en matière de financement et qui serait déterminante pour l’avenir de l’entreprise : soit elle évolue, soit elle disparaît.
Nadya B’CHIR
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