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Riadh Beltaïef : le cousin d'Abou Iyadh nous confie ses secrets
22/08/2013 | 1
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Riadh Beltaïef : le cousin d'Abou Iyadh nous confie ses secrets
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Nous avons rencontré, aujourd’hui jeudi 22 août, dans les bureaux de Business News, Riadh Beltaïef, anciennement directeur général de la Formation, cadre contesté au sein du ministère de l’Intérieur, éloigné de ses fonctions le 20 août, et plus connu comme étant le cousin d’Abou Iyadh, leader du mouvement Ansar Al Chariaâ.


Riadh Beltaïef a été, comme il a voulu le rappeler, dans les rangs des forces de l’ordre depuis 1984 en tant qu’élève, il a ensuite été chef de compagnie (1989), chef de brigade (1997), ou encore, formateur en mission en Centreafrique. Lors de sa carrière, il a vécu de près les événements de Slimane, alors qu’il était chef de brigade au gouvernorat de Nabeul, mais aussi la révolution et les événements du bassin minier, quand il occupait des fonctions à Gafsa.

"L'enseignement de la théologie, je l'ai fait suite à une note de Mehrez Zouari"


Revenant sur les points polémiques dans son parcours, M. Beltaïef, a voulu apporter des précisions, en tant que directeur de la formation, concernant l’introduction d’un volet théologique dans le cursus de formation des élèves. Une matière, précise-t-il, introduite à la demande de Mehrez Zouari. En effet, suite aux événements de Bir Ali Ben Khelifa par un groupe terroriste dont faisait partie un des élèves, M. Zouari a demandé à ce que cette formation inculque à ses bénéficiaires une vision modérée de la religion. Cette demande à donné lieu en 2012 à un cycle de conférences données dans 4 écoles de formation  (Sidi Saâd, Sousse, Bizerte et Bouchoucha) par des docteurs de renommée et sous l’égide de 8 directeurs d’écoles de formation. Aucun dépassement n’avait été enregistré.

M. Beltaïef précise aussi qu’il a été l’instigateur de l’introduction d’une nouvelle matière dans la formation : celle de l’histoire de la Tunisie (le mouvement national, la colonisation, le mouvement yousséfiste et l’apport de Bourguiba). « J’ai fait doubler les heures de formation en droits de l’Homme de 20 à 40 heures et j’ai impliqué mes élèves et les agents dépendant de mes services dans une campagne de nettoyage des rues après la révolution. Je suis moi-même sorti les accompagner dans ce que je voyais comme un devoir national »,  a-t-il ajouté.

« 5000 élèves ont fait partie des promotions des écoles que j’ai dirigées. Ces personnes occupent différents postes au sein du ministère de l’Intérieur. Qu’elles se manifestent si elles avaient noté un quelconque dépassement dans le cadre de leur formation ! L’examen, dont une copie a suscité une polémique sur les réseaux sociaux et où on voyait des questions d’ordre religieux, ne fait pas partie de mon secteur, mais de celui de la Sûreté. », a-t-il tenu à préciser.


"Je ne connais pas Abou Iyadh et je n’ai rencontré Habib Ellouze qu'une seule fois"

Riadh Beltaïef, visiblement touché par ce pan obscur qu’a pris sa carrière, nous a expliqué, par ailleurs, qu’Abou Iyadh, dont la parenté est à l’origine de sa dégringolade, est un cousin précisant que la mère de ce dernier est la demi-sœur de son père. « Il s’agit d’un cousin avec lesquels les contacts sont quasi-inexistants et que je ne connais qu’à travers les images relayées de lui par les médias ».
« Ma famille s’est installée à Tebourba et la sienne dans la région d’Hammam Lif. Nous n’avons pas de contacts entre nous. La première fois que j’ai vu la mère d’Abou Yadh, qui se trouve être ma tante, était à l’occasion du décès de mon père en 1997. Et il y a quatre mois de cela, lors du décès de sa tante, j'ai été aux funérailles, mais lui n'y était pas. Plusieurs médias ont rapporté, cependant, l’information selon laquelle j’avais été vu à ses côtés, lors de cet enterrement », a ajouté M. Beltaïef.

Riadh Beltaïef se dit, en ce moment, pris pour cible par certaines figures de la scène politique et médiatique qui le disent proches d’Abou Iyadh, du parti Ennahdha, de Habib Ellouze…
« Je dis à toutes ces personnes que je suis ouvert au dialogue et prêt à les affronter ! Qu’elles m’appellent, qu’elles demandent autour de moi et elles sauront que j’ai servi mon pays honnêtement des années durant ».

Concernant sa relation avec Ennahdha, Beltaïef nous assure qu’aucun lien ne le lie au mouvement islamiste au pouvoir. « Si j’avais le droit d’élire, comme un simple citoyen, jamais je ne voterais Ennahdha », dit-il.

Alors qu’on le dit proche de Habib Ellouze, Beltaïef précise : « j’ai rencontré Habib Ellouze une seule fois dans ma vie, c’était en février 2012, il s’était présenté pour demander que son fils intègre l’école de formation. J’ai examiné son dossier, en sa présence, mais accompagné également de 8 directeurs, et je lui ai tout bonnement répondu que son fils, qui avait à l’époque 24 ans, avait dépassé l’âge légal et qu’il ne pouvait, de ce fait, pas être accepté. Je ne l’ai pas revu depuis ».

"Ma fin de carrière a été ternie injustement et je ne veux pas sortir par la petite porte"

Revenant à sa relation avec Abou Iyadh, Riadh Beltaïef nous a fait remarquer que son téléphone est placé sur écoute, qu’en tant que cadre du ministère de l'Intérieur, un contact avec le terroriste le plus recherché de Tunisie aurait forcément été intercepté et si un tel fait venait à avoir lieu, il s’agirait de haute trahison. « Qu’on ouvre une enquête, dans ce cas ! Qu’on me punisse par la loi si j’ai commis un quelconque crime à l’encontre de mon pays, mais que l’on ne me sanctionne pas, ainsi que ma famille, injustement pour un simple lien de parenté ! », tels étaient les propos de M. Beltaïef, visiblement très affecté par la tournure que prend sa carrière au service de la Tunisie.

Notons que Riadh Beltaïef occupait le poste de directeur général de la Formation, qu’il a été écarté de ses fonctions et à été attaché, depuis, à la direction générale des Relations extérieures. La Tunisie l’avait nommé en mai 2013 pour le poste d’officier expert en formation en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une mission gérée par l’ONU.
Eloigné de son poste de directeur général, M. Beltaïef, comme il nous l’a avancé lui-même, a été privé de tous les avantages liés à sa fonction. Mehrez Zouari, anciennement, directeur des Services spécialisés et ayant été limogé en même temps que Beltaïef, a, lui, par contre, été nommé au poste de directeur général de l'Ecole de la Sûreté et garde, de ce fait, tous ses avantages.
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