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Tunisie - Que rapporte le sport aux annonceurs et aux chaines télé ?

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Parmi les idées préconçues et les préjugés qu’ont les téléspectateurs et le commun des citoyens en général, on retrouve celle concernant le présumé marché juteux des émissions sportives dans le sens où elles permettent de drainer un grand nombre d’annonceurs.
En effet, cette idée vient de ce qu’on entend tous les jours à propos de contrats conclus à coups de dizaines, voire des centaines de milliards, notamment à l’étranger, entre les clubs, les fédérations et autres ligues nationales, régionales et internationales, d’un côté et les chaînes télévisées, de l’autre.
On entend parler, chaque jour, de querelles entre chaînes internationales pour s’adjuger l’exclusivité des droits de retransmissions des matches sportifs, plus particulièrement de football. Le cas de la chaîne d’El Jazeera Sport lors de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations et de la phase finale de la Coupe du monde est le plus proche de nous et fortement révélateur.
Mais encore plus proche et plus récent est le cas de l’achat des droits de retransmissions des matches de la ligue 1 de Tunisie et de l’Equipe nationale de football. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et beaucoup d’argent.
La question qui se pose est la suivante : si les recettes que font générer les matches sportifs pour les télévisions étrangères sont énormes, en est-il de même pour nos télévisions ? Pourquoi assiste t-on à un grand engouement et une grande rivalité entre les trois chaînes que compte notre paysage visuel ?
Dans un article-étude, spécialement et exclusivement conçu pour Business News, Dr Hassen Zargouni, Directeur Fondateur de SIGMA Conseil, tente de répondre à ces questions, chiffres à l’appui…
Le montant des investissements publicitaires TV bruts de l’année 2009 s’est élevé à 73 millions de dinars hors taxes. Mais si on considère les remises, gratuités et autres dégressifs pratiqués par les différentes régies publicitaires des chaînes de TV, qu’elles soient publiques ou privées, ce montant se limite à 44 millions de dinars dont 27 millions reçus par l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT) et Cactus Prod, 14 millions de dinars pour Hannibal TV et 3 millions de dinars pour Nessma TV.
En 2009, les émissions sportives ont représenté seulement 15.4% de ces recettes, soit 6 millions de dinars environ, recettes réparties entre 4.1% pour les matches en direct et 11.3% pour les émissions sportives contre 84.6% de recettes pour les autres types d’émissions (fictions, talk show social, …). Le sport en général a représenté 19.6% des recettes publicitaires d’Hannibal, 11.4% de celles de Tunisie 7, 17.5% pour Tunisie 21 et 6.6% pour Nessma TV.
L’année 2010, avec son lot de joutes sportives internationales et régionales, a vu la part du sport dans les recettes publicitaires augmenter pour toutes les chaînes. L’acquisition des droits TV du football national par l’ETT de la saison 2010/2011 favorisent le renforcement des recettes publicitaires des chaînes publiques.
Mais cela ne doit pas éclipser l’idée quant au coût de production des émissions sportives et notamment la retransmission des matches en direct est exorbitant. Car si on fait un calcul tout simple : le montant de la location des satellites, la mise à disposition du bus de retransmission en direct, les frais de prise d’images, et les frais liés aux ressources humaines pour assurer ces transmissions, dépassent, et de loin, les recettes publicitaires escomptées.
Le seul intérêt pour une chaîne généraliste d’avoir le sport en son sein est de garder le contact avec un public, un certain public, à dominante masculine, plutôt populaire, moins consommateur que la ménagère, férues des fictions orientales ou les jeunes des classes aisées plus attirés par les chaînes occidentales. Ce même public jeune et populaire, avec la démocratisation de l’accès aux chaînes payantes disposant des droits TV des différents championnats européens, autrement plus spectaculaires, et autrement plus attrayantes, commence à tourner le dos au sport tunisien… et le modèle économique pour sauver le financement du sport s’en va avec.
Il est à rappeler qu’on Europe, les droits TV représentent 60% du financement du sport, alors qu’on Tunisie ils ne représentent qu’environ 5% seulement !
Pour un cercle vertueux du sport à la télévision en Tunisie : Il faut revenir aux fondamentaux, à savoir, le beau jeu, le vrai spectacle sportif, le goût de la performance, le professionnalisme dans la manière de filmer le sport. Alors le public viendra, le téléspectateur de tous bords reviendra, l’audience sera au rendez-vous, l’annonceur sera convaincu, le sport sera sauvé, car l’argent est le nerf de la guerre.
A lire également : Un père fouettard pour la télé
En effet, cette idée vient de ce qu’on entend tous les jours à propos de contrats conclus à coups de dizaines, voire des centaines de milliards, notamment à l’étranger, entre les clubs, les fédérations et autres ligues nationales, régionales et internationales, d’un côté et les chaînes télévisées, de l’autre.
On entend parler, chaque jour, de querelles entre chaînes internationales pour s’adjuger l’exclusivité des droits de retransmissions des matches sportifs, plus particulièrement de football. Le cas de la chaîne d’El Jazeera Sport lors de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations et de la phase finale de la Coupe du monde est le plus proche de nous et fortement révélateur.
Mais encore plus proche et plus récent est le cas de l’achat des droits de retransmissions des matches de la ligue 1 de Tunisie et de l’Equipe nationale de football. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et beaucoup d’argent.
La question qui se pose est la suivante : si les recettes que font générer les matches sportifs pour les télévisions étrangères sont énormes, en est-il de même pour nos télévisions ? Pourquoi assiste t-on à un grand engouement et une grande rivalité entre les trois chaînes que compte notre paysage visuel ?
Dans un article-étude, spécialement et exclusivement conçu pour Business News, Dr Hassen Zargouni, Directeur Fondateur de SIGMA Conseil, tente de répondre à ces questions, chiffres à l’appui…
Le montant des investissements publicitaires TV bruts de l’année 2009 s’est élevé à 73 millions de dinars hors taxes. Mais si on considère les remises, gratuités et autres dégressifs pratiqués par les différentes régies publicitaires des chaînes de TV, qu’elles soient publiques ou privées, ce montant se limite à 44 millions de dinars dont 27 millions reçus par l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT) et Cactus Prod, 14 millions de dinars pour Hannibal TV et 3 millions de dinars pour Nessma TV.
En 2009, les émissions sportives ont représenté seulement 15.4% de ces recettes, soit 6 millions de dinars environ, recettes réparties entre 4.1% pour les matches en direct et 11.3% pour les émissions sportives contre 84.6% de recettes pour les autres types d’émissions (fictions, talk show social, …). Le sport en général a représenté 19.6% des recettes publicitaires d’Hannibal, 11.4% de celles de Tunisie 7, 17.5% pour Tunisie 21 et 6.6% pour Nessma TV.
L’année 2010, avec son lot de joutes sportives internationales et régionales, a vu la part du sport dans les recettes publicitaires augmenter pour toutes les chaînes. L’acquisition des droits TV du football national par l’ETT de la saison 2010/2011 favorisent le renforcement des recettes publicitaires des chaînes publiques.
Mais cela ne doit pas éclipser l’idée quant au coût de production des émissions sportives et notamment la retransmission des matches en direct est exorbitant. Car si on fait un calcul tout simple : le montant de la location des satellites, la mise à disposition du bus de retransmission en direct, les frais de prise d’images, et les frais liés aux ressources humaines pour assurer ces transmissions, dépassent, et de loin, les recettes publicitaires escomptées.
Le seul intérêt pour une chaîne généraliste d’avoir le sport en son sein est de garder le contact avec un public, un certain public, à dominante masculine, plutôt populaire, moins consommateur que la ménagère, férues des fictions orientales ou les jeunes des classes aisées plus attirés par les chaînes occidentales. Ce même public jeune et populaire, avec la démocratisation de l’accès aux chaînes payantes disposant des droits TV des différents championnats européens, autrement plus spectaculaires, et autrement plus attrayantes, commence à tourner le dos au sport tunisien… et le modèle économique pour sauver le financement du sport s’en va avec.
Il est à rappeler qu’on Europe, les droits TV représentent 60% du financement du sport, alors qu’on Tunisie ils ne représentent qu’environ 5% seulement !
Pour un cercle vertueux du sport à la télévision en Tunisie : Il faut revenir aux fondamentaux, à savoir, le beau jeu, le vrai spectacle sportif, le goût de la performance, le professionnalisme dans la manière de filmer le sport. Alors le public viendra, le téléspectateur de tous bords reviendra, l’audience sera au rendez-vous, l’annonceur sera convaincu, le sport sera sauvé, car l’argent est le nerf de la guerre.
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