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Tunisie : Ce que la PME veut, la Banque centrale peut
24/06/2010 | 1
min
Tunisie : Ce que la PME veut, la Banque centrale peut
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La PME, sa création et son financement figureront parmi les grandes priorités de la Banque Centrale de Tunisie. Les décisions prises en ce sens dans le conseil ministériel tenu la semaine dernière, ont été expliquées mercredi 23 juin 2010 par Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT en présence de quelques PDG de banques dont Khalil Ammar (en photo aux côtés du gouverneur) PDG de la Banque de financement des PME. Zoom sur ces mesures et le plan retenu pour leur concrétisation.

« Al Moubadara Holding », pôle spécialisé dans le financement des Petites et Moyennes Entreprises tend à résoudre la grande problématique de financement des entreprises, en contribuant par ailleurs, à la concrétisation de l’objectif d’accélérer le rythme de création de projets innovants, à forte employabilité. Pour ce faire, il sera organisé en trois départements, représentant les trois structures de base, intervenant dans le financement : « Al Moubadara Bank » (BFPME), « Al Moubadara garantie » (SOTUGAR) et « Al Moubadara Participation » (les Sociétés Régionales d’Investissements). Les promoteurs auraient ainsi, un interlocuteur unique et surtout une évaluation unique de leur projet, celle de la SOTUGAR qui serait un « pass » gagnant vers le financement, sans aucune exigence de garanties supplémentaires.

Au cours de la prochaine étape, la Tunisie a misé sur la transformation structurelle de son économie. Elle aura besoin d’une nouvelle génération d’investissements basée sur les activités innovantes, à fort contenu technologique et à forte valeur ajoutée. Partant, l’accélération du rythme de création d’entreprises demeure une priorité absolue. La Tunisie a décidé de se donner les moyens de ses ambitions et de conforter davantage le système d’incitation, d’encouragement à la création d’entreprises. Et, la solution est plus qu’intéressante. Encore, une fois, l’Etat donne l’exemple en lançant un signal fort au secteur privé à travers la création d’un pôle financier spécialisé dans le financement des petites et moyennes entreprises. On lui a choisi pour appellation, un nom fort significatif : "Al Moubadara", (l’initiative). Question de coller fortement à l’objectif de créer des PME encore et toujours.

En définitive, non seulement on tend à résoudre la problématique de financement des PME, mais aussi et surtout, on mettra en place un interlocuteur unique pour les PME au premier stade, celui du balbutiement, de la conception de la PME, à travers l’offre de trois services : le financement, la participation et la garantie. L’objectif n’est autre, bien évidemment, que de mettre en place un système efficient, simple, et souple de financement afin d’inciter et d’accélérer la création de projets innovants, de consolider la créativité, et ce sur tout le territoire national.
Il s’agit d’instaurer une synergie positive entre les différentes structures intervenant dans le financement des PME, notamment au niveau de l’évaluation des projets, de la prise de décision de financement et de suivi de la réalisation des investissements. Ceci est de nature à améliorer la qualité des services accordés aux promoteurs et à maîtriser les délais de réponse tout en exploitant, au mieux, les ressources humaines, financières et logistiques du système de création de PME, à travers l’élargissement du champ d’intervention du pôle pour regrouper tout type de services et de financement.
Au fait, le pôle sera une sorte de coalition entre la BFPME, de la Société Tunisienne de Garantie (SOTUGAR) et des Sociétés Régionales d'Investissement.

Selon Taoufik Baccar, le pôle « Al Moubadara » aura, à sa charge, la gestion des participations publiques, de la BFPME, la SOTUGAR et les sociétés régionales d'Investissement. Sil est vrai que le pôle spécialisé dans le financement des PME, regroupera les trois structures, il n’en demeure pas moins que chacune préservera son autonomie financière et juridique, avec une note positive consistant à enrichir les interventions de ce nouveau mécanisme par des financements sous forme de leasing et de crédits à court terme pour le financement des fonds de roulement.
Une nouveauté de taille qui s’inscrit dans l’élargissement du champ d’intervention de la BFPME, assurant un rôle primordial dans le financement des PME, depuis sa création. Mais, il ne s’agira pas de la seule nouveauté pour la BFPME.
Plus encore, ses représentations régionales se transformeraient, en des filiales du Holding « Al Moubadara, afin que les promoteurs n’aient plus à se déplacer, entre les trois structures. Elles seraient, toutes les trois représentées un peu partout dans la République. D’où d’ailleurs, l’organisation tripartite du Holding « Al Moubadara », en adéquation avec les fonctions des structures.

On aura « Moubadara Bank », spécialisée dans le financement des PME ; « Moubadara Participations », spécialisée dans la mobilisation des ressources financières propres pour la participation au capital des PME ; et « Moubadara Garantie », spécialisée dans les services de garanties avec centralisation de l’ensemble des mécanismes de garantie. Sachant, que l’on est encore au stade de la sélection et du choix du bureau d’expertise ou d’une banque d’affaires, pour accompagner la mise en place du pôle « Al Moubadara », c’est le système de garantie opérationnel depuis toujours, qui continue à s’appliquer pour le moment. Un système qui a pour principe la « déclaration », avec plus de souplesse.
Le système est, pour l’instant, basé sur un taux de garantie financière équilibré. Le passage au système d’évaluation de principe, s’opèrera progressivement. Ce système facilitera la vie aux entrepreneurs et aux promoteurs qui n’auraient plus à courir entre les différentes structures et à attendre le verdict de l’évaluation de chacune. En d’autres termes, avec l’évaluation de principe, l’évaluation du projet, réalisée et approuvée par la SOTUGAR « Moubadara Garantie », serait une sorte de « pass » pour le financement du projet par la BFPME et les banques de la place sans qu’on exige des garanties supplémentaires.

Pour ce faire, la SOTUGAR, seule capable d’identifier le taux d’échec des entreprises ou le taux des crédits non remboursés et, donc, d’évaluer le risque, puisqu’elle en est la garante, est appelée à actualiser sa base de données d’évaluation des risque. Une évaluation qui s’opère en fonction du secteur d’activité, de la nature de l’activité ou encore du lieu de l’établissement de l’entreprise.
« Moubadara Holding » vient résoudre, du moins on le souhaite, les besoins de financement répondant au mieux aux exigences de la période de vie de la PME. Car, la pérennité de l'entreprise, son développement et son extension dépendent, dans une large mesure, de sa structure financière (fonds propres, crédits, etc.), mais encore de l'encadrement et de l'assistance dont elle bénéficie dans ce domaine.

Par ailleurs, l'absence d'un encadrement financier au profit du promoteur peut constituer un risque majeur pour la naissance de la PME et sa bonne marche par la suite, d’où, les missions d’accompagnement, de suivi, d’encadrement et de conseil, attribuées à « Al Moubadara Holding » aux fins de garantir la bonne marche de la PME, la transparence de ses activités et de ses comptes en vue d’une meilleure relation avec ses bailleurs de fonds (banques, SICAR, etc.).
Partant, toute politique, visant à promouvoir et à accélérer le rythme de création des PME, sources de richesses, de création d'emploi, et de développement, doit tenir compte d'un aspect fondamental qui est le financement de cette catégorie d'entreprises. De plus, les modes de financement changent et dépendent notamment de la taille de l'entreprise, de son secteur d'activité et aussi de son stade de développement (création, extension ou autre). Mais toute stratégie volontariste se doit de développer les outils adaptés aux besoins des PME en termes de renforcement des fonds propres, en termes de crédits bancaires, ainsi qu'en termes de garantie.

« Al Moubadara Holding », dont la mise en place ne saurait tarder, bénéficiera de tous les moyens humains, financiers, matériels et logistiques pour mener à bon port ses missions et répondre aux exigences de la prochaine étape du pays.


Photo : Khalil Ammar, PDG de la BFPME, et Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT
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