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Tournages des films étrangers : savoir jongler sur ses atouts
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La Tunisie offre un terrain propice à la production audiovisuelle grâce à son climat favorable et une luminosité exceptionnelle, des paysages caractéristiques et variés, des sites naturels emblématiques, un patrimoine historique plusieurs fois millénaire , une excellente capacité d’hébergement qui s’adapte aux contraintes liées aux tournages et surtout une volonté politique de développer l’audiovisuel par la mise en place de structures spécialisées.
Au carrefour du tourisme et de production audiovisuelle, la destination tunisienne s’est confortée le label de la « Terre d’images » par excellence du fait qu’elle est souvent sollicitée par les producteurs internationaux de longs et de courts métrages, de documentaires ou de films publicitaires. "Star Wars" de Georges Lucas, "Pirates" de Roman Polanski, "Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ" qui a relancé la carrière de Jean Yanne des deux côtés de la caméra, " Le patient anglais " d’Anthony Minghella, "Baaria" de Giuseppe Tornatore, sont quelques titres emblématiques du cinéma international, tournés sous notre ciel. Pleins feux sur la destinatintaion Tunisie par le projet "MovieMed", piloté par la Chambre de commerce et de l’industrie de Marseille Provence et soutenu par le programme européen "Invest-In-Med", qui n’a pas hésité à qualifier la Tunisie de terre d’accueil des tournages.
"La production audiovisuelle est, pour certains territoires, une source nouvelle de retombées économiques et touristiques directes, qui a également des effets induits extrêmement positifs sur leur image. En matière de production audiovisuelle, les pays qui bordent la Méditerranée détiennent de nombreuses ressources naturelles, humaines et techniques exceptionnelles, mais parfois méconnues", avance un récent rapport publié par le projet "MovieMed.
L’étude, ayant pour objectif de faire un état des lieux des pratiques audiovisuelles et cinématographiques des pays du pourtour de la Méditerranée, plus spécifiquement des 6 pays partenaires du projet (Tunisie, Egypte, Espagne, France, Liban, Maroc), s’est penchée sur les potentialités que renferme la destination Tunisie. "La production audiovisuelle tunisienne s’oriente, essentiellement, sur les formats télévisuels et plus particulièrement publicitaires pour le compte d’annonceurs nationaux. Le paysage télévisuel se restructure et se modernise en 2009, la Tunisie fait figure de pionnière dans les pays du Maghreb avec la mise en service, en fin d’année, de la TNT (Télévision Numérique Terrestre), la présence de 2 télévisions privées depuis la délivrance d’une nouvelle licence pour une chaîne de télévision généraliste « Nessma TV »", précise l’étude.
Pour un cinéma tunisien qui date des années 60, la production locale reste faible avec 6 longs métrages en 2008. La taille du marché national n’offre pas d’autres choix aux producteurs de films tunisiens que de se diversifier dans le film publicitaire pour bénéficier de revenus réguliers, s’ouvrir à l’international soit pour co-produire avec la France ou l’Italie et ainsi financer leurs projets soit pour trouver des débouchés. Selon l’étude, les enjeux actuels pour le cinéma tunisien s’articulent autour de trois vecteurs : exporter les savoir-faire audiovisuels locaux en se positionnant sur des segments de marchés complémentaires à ceux déjà occupés par les pays voisins (Liban, Egypte, Maroc), produire un cinéma tunisien susceptible d’intéresser les Européens d’origine maghrébine afin de pouvoir s’exporter et , finalement, structurer la filière pour développer les tournages étrangers sur son propre territoire.
Pour y arriver, la Tunisie doit jongler avec ses atouts en exploitant à fond ses potentialités. Le rapport énumère quelques unes. Un atout majeur pour la Tunisie est sa proximité de l’Europe." Elle bénéficie d’un réseau de transport multimodal (7 aéroports internationaux, 19 000 kms de routes, 3 autoroutes, 2 000 kms de voies ferrées) qui facilite les déplacements intérieurs et situe le pays à 2 heures de trajet, de la plupart des pays européens et à 55 minutes de l’Italie", précise-t-il.
A cela s’ajoute un secteur privé tunisien qui investit dans le cinéma. La Chambre syndicale des producteurs tunisiens, dépendant de l’UTICA, édite une brochure de promotion « Filmer en Tunisie ». Elle est présente lors du Festival de Cannes au village international pour présenter l’offre tunisienne en matière de tournages. "Des studios sont actuellement rénovés ou en cours de construction avec une forte implication des acteurs privés. Le pays compte 249 producteurs (source : ministère de la Culture), 180 réalisateurs et 6 distributeurs (source Africiné). En matière de formation professionnelle, le laboratoire de post-production « LTC - Gammarth » prépare une convention avec l’État et les différentes écoles publiques et privées pour la formation de ses techniciens", ajoute l’étude.
Par delà l’infrastructure, la Tunisie bénéfice également d’une main d’oeuvre qualifiée et bon marché avec deux écoles de premier cycle qui forment aux métiers de techniciens : l’Ecole des Arts du Cinéma (EDAC) et l’Ecole d'Art et de Décoration (EAD), tandis que deux autres écoles forment les 2ème et 3ème cycles : l’Ecole Supérieure des Arts de l'Audiovisuel et du Cinéma (ESAC) et l’Institut Supérieur des Arts Multimédias (ISAMM). D’après le rapport, un réel savoir-faire existe en matière de productions 3D, trucages numériques, effets spéciaux : Netinfo à Nabeul (certifié Autodesk), ISIM (Institut Supérieur d’Informatique et de Multimédia) de Sfax. Il avance, par ailleurs, que les coûts de main d’oeuvre ne représentent en moyenne que 20 à 30% du budget de production.
Un autre atout pour la Tunisie. Le rapport a salué la volonté politique de développer l’audiovisuel par la mise en place de structures spécialisées, plus particulièrement, le guichet unique des autorisations de tournage en avril 2009. "Créé en avril 2009 au sein du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, il a pour mission de délivrer des informations et des autorisations administratives nécessaires aux tournages des films. Son objectif est d’obtenir l’ensemble des autorisations dans un délai d’une semaine. Il s’intègre à un projet plus global de redressement et de développement du cinéma et de l'audiovisuel en cours d’élaboration par le gouvernement tunisien", souligne le rapport.
Le rapport précise, in fine, que les tournages cinématographiques, alors que les délocalisations de tournages à l’étranger se multipliaient, deviennent un enjeu majeur de l'attractivité du site tunisien. C’est tellement vrai qu’ils représentent une source considérable de retombées économiques (hôtels, restaurants, commerces, etc.), un vecteur générateur de développement de l'emploi local (recrutement sur place de main d'oeuvre qualifiée, utilisation d'entreprises locales de post production) et un impact considérable sur l’image d’une destination et sur la communication. La Tunisie est appelée, aujourd’hui et plus que jamais, à mettre en valeur ses atouts pour favoriser le développement de tournages de films étrangers tout en maintenant ou en développant une production cinématographique nationale, vecteur d'une identité culturelle forte.
Au carrefour du tourisme et de production audiovisuelle, la destination tunisienne s’est confortée le label de la « Terre d’images » par excellence du fait qu’elle est souvent sollicitée par les producteurs internationaux de longs et de courts métrages, de documentaires ou de films publicitaires. "Star Wars" de Georges Lucas, "Pirates" de Roman Polanski, "Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ" qui a relancé la carrière de Jean Yanne des deux côtés de la caméra, " Le patient anglais " d’Anthony Minghella, "Baaria" de Giuseppe Tornatore, sont quelques titres emblématiques du cinéma international, tournés sous notre ciel. Pleins feux sur la destinatintaion Tunisie par le projet "MovieMed", piloté par la Chambre de commerce et de l’industrie de Marseille Provence et soutenu par le programme européen "Invest-In-Med", qui n’a pas hésité à qualifier la Tunisie de terre d’accueil des tournages.
"La production audiovisuelle est, pour certains territoires, une source nouvelle de retombées économiques et touristiques directes, qui a également des effets induits extrêmement positifs sur leur image. En matière de production audiovisuelle, les pays qui bordent la Méditerranée détiennent de nombreuses ressources naturelles, humaines et techniques exceptionnelles, mais parfois méconnues", avance un récent rapport publié par le projet "MovieMed.
L’étude, ayant pour objectif de faire un état des lieux des pratiques audiovisuelles et cinématographiques des pays du pourtour de la Méditerranée, plus spécifiquement des 6 pays partenaires du projet (Tunisie, Egypte, Espagne, France, Liban, Maroc), s’est penchée sur les potentialités que renferme la destination Tunisie. "La production audiovisuelle tunisienne s’oriente, essentiellement, sur les formats télévisuels et plus particulièrement publicitaires pour le compte d’annonceurs nationaux. Le paysage télévisuel se restructure et se modernise en 2009, la Tunisie fait figure de pionnière dans les pays du Maghreb avec la mise en service, en fin d’année, de la TNT (Télévision Numérique Terrestre), la présence de 2 télévisions privées depuis la délivrance d’une nouvelle licence pour une chaîne de télévision généraliste « Nessma TV »", précise l’étude.
Pour un cinéma tunisien qui date des années 60, la production locale reste faible avec 6 longs métrages en 2008. La taille du marché national n’offre pas d’autres choix aux producteurs de films tunisiens que de se diversifier dans le film publicitaire pour bénéficier de revenus réguliers, s’ouvrir à l’international soit pour co-produire avec la France ou l’Italie et ainsi financer leurs projets soit pour trouver des débouchés. Selon l’étude, les enjeux actuels pour le cinéma tunisien s’articulent autour de trois vecteurs : exporter les savoir-faire audiovisuels locaux en se positionnant sur des segments de marchés complémentaires à ceux déjà occupés par les pays voisins (Liban, Egypte, Maroc), produire un cinéma tunisien susceptible d’intéresser les Européens d’origine maghrébine afin de pouvoir s’exporter et , finalement, structurer la filière pour développer les tournages étrangers sur son propre territoire.
Pour y arriver, la Tunisie doit jongler avec ses atouts en exploitant à fond ses potentialités. Le rapport énumère quelques unes. Un atout majeur pour la Tunisie est sa proximité de l’Europe." Elle bénéficie d’un réseau de transport multimodal (7 aéroports internationaux, 19 000 kms de routes, 3 autoroutes, 2 000 kms de voies ferrées) qui facilite les déplacements intérieurs et situe le pays à 2 heures de trajet, de la plupart des pays européens et à 55 minutes de l’Italie", précise-t-il.
A cela s’ajoute un secteur privé tunisien qui investit dans le cinéma. La Chambre syndicale des producteurs tunisiens, dépendant de l’UTICA, édite une brochure de promotion « Filmer en Tunisie ». Elle est présente lors du Festival de Cannes au village international pour présenter l’offre tunisienne en matière de tournages. "Des studios sont actuellement rénovés ou en cours de construction avec une forte implication des acteurs privés. Le pays compte 249 producteurs (source : ministère de la Culture), 180 réalisateurs et 6 distributeurs (source Africiné). En matière de formation professionnelle, le laboratoire de post-production « LTC - Gammarth » prépare une convention avec l’État et les différentes écoles publiques et privées pour la formation de ses techniciens", ajoute l’étude.
Par delà l’infrastructure, la Tunisie bénéfice également d’une main d’oeuvre qualifiée et bon marché avec deux écoles de premier cycle qui forment aux métiers de techniciens : l’Ecole des Arts du Cinéma (EDAC) et l’Ecole d'Art et de Décoration (EAD), tandis que deux autres écoles forment les 2ème et 3ème cycles : l’Ecole Supérieure des Arts de l'Audiovisuel et du Cinéma (ESAC) et l’Institut Supérieur des Arts Multimédias (ISAMM). D’après le rapport, un réel savoir-faire existe en matière de productions 3D, trucages numériques, effets spéciaux : Netinfo à Nabeul (certifié Autodesk), ISIM (Institut Supérieur d’Informatique et de Multimédia) de Sfax. Il avance, par ailleurs, que les coûts de main d’oeuvre ne représentent en moyenne que 20 à 30% du budget de production.
Un autre atout pour la Tunisie. Le rapport a salué la volonté politique de développer l’audiovisuel par la mise en place de structures spécialisées, plus particulièrement, le guichet unique des autorisations de tournage en avril 2009. "Créé en avril 2009 au sein du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, il a pour mission de délivrer des informations et des autorisations administratives nécessaires aux tournages des films. Son objectif est d’obtenir l’ensemble des autorisations dans un délai d’une semaine. Il s’intègre à un projet plus global de redressement et de développement du cinéma et de l'audiovisuel en cours d’élaboration par le gouvernement tunisien", souligne le rapport.
Le rapport précise, in fine, que les tournages cinématographiques, alors que les délocalisations de tournages à l’étranger se multipliaient, deviennent un enjeu majeur de l'attractivité du site tunisien. C’est tellement vrai qu’ils représentent une source considérable de retombées économiques (hôtels, restaurants, commerces, etc.), un vecteur générateur de développement de l'emploi local (recrutement sur place de main d'oeuvre qualifiée, utilisation d'entreprises locales de post production) et un impact considérable sur l’image d’une destination et sur la communication. La Tunisie est appelée, aujourd’hui et plus que jamais, à mettre en valeur ses atouts pour favoriser le développement de tournages de films étrangers tout en maintenant ou en développant une production cinématographique nationale, vecteur d'une identité culturelle forte.
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