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Centre des Jeunes Dirigeants : le secteur privé, moteur du marché unique maghrébin
02/10/2009 | 1
min
Centre des Jeunes Dirigeants : le secteur privé, moteur du marché unique maghrébin
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Tout comme leurs aïeuls, du côté de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (IACE), ou encore de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), les Jeunes Dirigeants sont convaincus, peut-être un peu plus d’ailleurs, jeunesse oblige, que l’édification du Maghreb ne peut émaner que du secteur privé. Le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) a, ainsi, encore une fois, remis la question de l’intégration maghrébine au centre du débat.
S’il est vrai que la thématique de l’intégration maghrébine est "éternelle" - elle a été traitée dans de multiples rencontres, tables rondes, séminaires et autres… - il n’en demeure pas moins que les JD Maghrébins ont démontré clairement leur volonté d’édifier ce marché unique tant espéré.

Les jeunes dirigeants ne se sont pas contentés d’exprimer cette volonté. Bien au contraire, ils ont traduit cette volonté en action concrète. D’abord, la création du Centre des Jeunes Dirigeants Maghrébins, espace de rencontre, d’échange et d’affaires. Ensuite, le lancement du Market Place des jeunes Dirigeants Maghrébins. Deux actions lancées à l’occasion du Symposium maghrébin, placé sous le thème "l’innovation entrepreneuriale, vecteur d’intégration maghrébine", organisé par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD), pour marquer la tenue de leur Assemblée générale élective, vendredi 2 octobre 2009. Une manifestation inaugurée par M. Abdelhafidh Harguem, Secrétaire d’Etat, auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des affaires maghrébines.
Les deux initiatives sont une nette expression de la volonté des jeunes Dirigeants Maghrébins de ne plus rester à la traîne du "Politique" et de ne plus se contenter d’un Maghreb des "rêves".

« Le potentiel économique du Maghreb est connu et reconnu par les experts et économistes du monde entier. Nous, jeunes dirigeants, nous sommes appelés à transcender les obstacles, à dépasser les divergences, et les différences politiques. Nous partageons tous, la même urgence, les mêmes ambitions de favoriser le développement économique du Maghreb, d’en faire un pôle économique important. Nous sommes appelés, aujourd’hui plus que jamais, à mettre en place une stratégie entrepreneuriale pour créer de la richesse, de la valeur ajoutée et des emplois », rappelle Monia Essaïdi, Présidente sortante du CJD.
En tous les cas, pour leur symposium maghrébin, les Jidéens ont bien mis les grands plats dans les petits. Il fallait que la fête soit totale. Des invités de marque de tout le Maghreb, des personnalités tunisiennes, internationales…et un documentaire réalisé spécialement pour la manifestation. Intitulé "Le Maghreb du Possible", le documentaire porte un regard neuf sur le Maghreb. Un regard de jeunes tendant vers un avenir meilleur, dans une perspective d’une intégration régionale, dont le principal moteur serait l’innovation.

Les jeunes Dirigeants sont unanimes quant à l’impératif de repenser autrement le mode de fonctionnement du Maghreb, pour engager les réformes de ses structures et envisager les meilleurs moyens de garantir la pérennité du processus d’efficacité maghrébine. Un impératif partagé également par les moins jeunes, ceux qui ont assisté à la naissance de premier jet de l’UMA.
Sid Ahmed Ghouzali, ancien Premier ministre algérien, a précisé : « Nous n’avons pas besoin d’un Maghreb de rêve et encore moins d’un Maghreb de sentiment. Nous avons besoin d’un Maghreb concret et objectif dans un environnement économique mondialisé ».
Et d’ajouter : « l’édification d’un marché maghrébin unique, d’un espace maghrébin intégré repose sur les épaules des jeunes dirigeants. D’abord parce qu’ils ont la préoccupation de l’avenir. Ensuite, parce qu’ils sont indépendants. Sans négliger ni être indifférent à la décision politique, les jeunes sont tenus de la devancer, d’aller de l’avant et de travailler ensemble sans le cadre de projets fédérateurs ».

Des projets à même de permettre aux Maghrébins de travailler ensemble, de s’apprécier mutuellement, de se connaître, de perdre et de gagner ensemble. Tout cela n’est désormais possible qu’à travers l’entreprise. A ce titre, Chékib Nouira, président de l’IACE, a rappelé qu’au cours des cinq dernières années, « il y a eu quand même des évolutions. Des évolutions enregistrés par et grâce au secteur privé. La première génération avait attendu, espéré et cru toujours en un Maghreb intégré. En dépit des efforts de nos dirigeants, on n’a pas encore réussi. Les obstacles sont toujours là. D’où l’appel lancé aux jeunes d’avoir des visions stratégiques maghrébines, de réfléchir maghrébin, et d’investir maghrébin ».
Certes les choses ne sont pas aussi simples. Mais celui qui ne tente rien, n’a rien. Les témoignages de jeunes dirigeants maghrébins, de Tunisie, d’Algérie, du Maroc apportent la preuve que c’est possible d’opérer maghrébin, de réfléchir maghrébin. L’exemple d’Oil Libya, d’Attijari bank, de Oxxia, ou encore de ce jeune chef d’entreprise algérienne qui a ouvert le capital de son entreprise familiale à un fonds d’investissements tunisien, témoignent tous que l’intégration maghrébine, au moins à l’échelle privée, n’est pas un rêve, encore moins un mirage.

C’est une réalité, certes difficile. Car, les obstacles existent. Au-delà du manque d’harmonisation législative, règlementaire, fiscale et financière, il ya les difficultés inhérentes aux mentalités. Et, pour ne pas clore le symposium sur une note pessimiste, d’autant plus que la jeunesse est, en soi, un signe d’optimisme, les intervenants ont rappelé qu’une banque d’investissement et de commerce maghrébine sera mise sur pied très prochainement, que les employeurs maghrébins sont réuni dans une structure unique et que les jeunes dirigeants viennent de lancer un CJD maghrébin…
En définitive, il n’est pas possible, aujourd’hui, de tirer profit des bénéfices de la mondialisation, et de pouvoir faire face à ses effets négatifs sans un Maghreb intégré, fort économiquement. Et comme disait Romain Rolland : « il y a le pessimisme de la lucidité et de l’intelligence mais il faut avoir aussi, l’optimisme de la volonté ».

Cet optimise ce sont les Jidéens maghrébins qui le portent. Le fardeau est peut-être lourd. Mais, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Il y va de l’intérêt de tout un marché maghrébin unique avec un positionnement meilleur sur l’échiquier international.
02/10/2009 | 1
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