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Taoufik Baccar jette un pont entre la Tunisie et la City de Londres
03/08/2009 | 1
min
Taoufik Baccar jette un pont entre la Tunisie et la City de Londres
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Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) vient de construire un pont entre la Tunisie et la City de Londres (plateforme financière internationale). Il a appelé les experts financiers tunisiens opérant au sein des différentes banques, institutions financières, marchés financiers implantés à la City, à s’associer au développement du secteur financier national. Ils ont répondu à l’appel, contribué à la réflexion autour des grandes thématiques d’intérêt national. Mieux, ils se sont engagés, avec le Gouverneur, à faire de cette rencontre, première du genre, un rendez-vous annuel.

Entouré de ses principaux collaborateurs, des PDG des principales banques tunisiennes, du président du conseil des marchés financiers et celui de l’Association des intermédiaires en bourse, Taoufik Baccar a tous les droits d’être fier de l’oeuvre accomplie par la Banque centrale de Tunisie (BCT). L’institution a réussi à réunir lundi 3 août , au siège de la BCT, autour de la même table, experts financiers tunisiens, responsables d’institutions bancaires et responsables au sein de la BCT, et 33 experts financiers tunisiens opérant, tous ou presque, à la City de Londres. Des compétences indiscutables qui œuvrent au niveau des sphères financières mondiales et qui occupent des postes de premier plan.
Taoufik Baccar a opté pour une ambiance conviviale, décontractée, sans long discours, ni grande philosophie, pour une première prise de contact "officielle" avec les experts financiers tunisiens à la City de Londres. Une première à saluer, voire à renouveler et à en faire un rendez-vous annuel. A la lumière de la crise financière et économique mondiale, à la veille de l’adoption des règles de Bale 2 et de la convertibilité totale du dinar, la Tunisie a plus que jamais besoin de ces compétences qui, du reste, excellent sur la sphère financière internationale.

Elle a besoin, comme le souligne le Gouverneur, de leur savoir faire, de leur expertise et de leur valeur ajoutée aux différentes réformes et programmes engagés par le pays et à tracer, le cas échéant, les contours de l’avenir du secteur financier tunisien.
Pour garantir un débat constructif, Taoufik Baccar a proposé aux experts tunisiens de discuter des principales questions financières et bancaires d’intérêt national immédiat. Il s’agit notamment du programme de la Tunisie pour passer aux règles de Bale 2 ; du développement des métiers bancaires, notamment la gestion du patrimoine, la gestion de fortunes et les banques d’affaires ; du grand projet "Le port Financier de Tunis", promu par la Gulf Financial House (GFH) ; de la politique monétaire nationale axée sur le ciblage de l’inflation et des placements de fonds à a lumière de la crise financière internationale ainsi que la gestion des réserves…

« Ce sont nos principales préoccupations et nous attendons de vous des avis, des propositions, une présentation des expériences similaires dans votre pays de résidence, qui pourraient être utiles pour la Tunisie et surtout pour le développement de son système financier. Nous attendons de vous, également, une contribution aux travaux du Centre d’études financières et monétaires, fraîchement créé au sein de la BCT et qui est ouvert à toutes les compétences tunisiennes, qu’elles soient ici ou ailleurs », a indiqué le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.
Les experts financiers tunisiens à la City de Londres ont entendu attentivement les brèves présentations effectuées par les directeurs généraux de la BCT dans les domaines concernés par le débat. L’objectif est de leur donner un bref aperçu sur les différentes réformes et programmes élaborés par a Tunisie pour que leur contribution soit concrètes, effective et surtout porteuse. Aussi ont-ils pu prendre connaissance du programme élaboré par la BCT pour assurer le passage des banques tunisiennes aux règles de bale 2, de la politique monétaire adoptée par le pays, de la gestion des réserves et de change, des structures composant le Centre d’études financières et monétaires ainsi que des objectifs qui lui sont assignés…

Les experts financiers tunisiens à la City de Londres n’ont pas manqué d’engager un débat pragmatique, rationnel et ouvert. Ce qui est normal, dans le monde de la finance internationale, il n’y a pas de place pour les sentiments. Certains ont, dès le départ, souligné que la convertibilité totale du dinar exige une crédibilité de la BCT à travers la publication régulière et transparente de tous les indicateurs. La crédibilité permet aux opérateurs économiques étrangers et tunisiens d’avoir confiance dans les chiffres.
Ils ont, dans le même ordre d’idée, recommandé de poursuivre la même politique progressive de libéralisation de la politique monétaire nationale. Car, en temps de crise financière, comme celle que connaît le monde actuellement, les risques sont énormes et surtout néfastes. Certains experts ont indiqué qu’il serait plus judicieux que la politique monétaire procède par ciblage de la croissance économique. Car, d’une part la Tunisie a réussi à maîtriser son taux d’inflation et d’autre part elle a besoin de tirer sa croissance vers le haut, pour absorber les demandes additionnelles d’emploi et résorber le chômage.

La seule condition exigée demeure en définitive la consolidation de la compétitivité économique. D’ailleurs, le plan de relance économique tunisien est composé de mesures conjoncturelles pour soutenir les PME exportatrices, notamment, et de mesures structurelles pour consolider la compétitivité de l’économie nationale.
Pour tirer sa croissance vers le haut, la Tunisie se devait de trouver de nouvelles sources. Aussi, s’est-elle ouverte à de mégaprojets et à une nouvelle génération d’investisseurs, dont la "Gulf Financial Housse", promoteur du Tunis Financial Harbor (TFH). Un projet, précise le Gouverneur, qui tend à faire de la Tunisie un centre financier régional, en Afrique du Nord. Un projet ambitieux, confirment les experts tunisiens financiers à la city de Londres, auquel ils pourraient apporter leur soutien, en contribuant à l’identification des banques et sociétés financières potentielles, pour une éventuelle implantation.

Il s’agit d’un travail qui devrait commencer aujourd’hui en étroite collaboration avec les autorités tunisiennes et non au moment où le port est réalisé. « Le choix du Port financier de Tunis est motivé par deux objectifs. D’abord, développer les sources de croissance à travers notamment le secteur des services y compris les services financiers à grande valeur ajoutée. Ensuite, d’exploiter l’image de marque de la Tunisie pour drainer les Investisseurs et les banques, sociétés of shore », devait indiquer M. Baccar.
Evoquant les règles de bale 2, les experts financiers tunisiens à la City ont précisé que se fier uniquement aux règles de Bale 2 n’est pas suffisant. La BCT devrait jouer son rôle et surtout à se donner les moyens nécessaires pour l’accomplir comme il se doit (formation des cadres, consolidation du système d’information…).

Dans ce contexte, le Gouverneur a rappelé qu’à e niveau, il n’y a aucune inquiétude à se faire. Le contrôle bancaire en Tunisie n’est pas confié à une institution hors de la BCT. Bien au contraire, c’est un département de la Banque qui assure sa mission, au quotidien. Ce qui est de nature à éviter les mauvaises surprises. Cela a permis à la sphère financière tunisienne de limiter au maximum, les effets de la crise financière internationale », soutient le Gouverneur.
Autres propositions formulées par les experts financiers tunisiens à l’étranger, l’accompagnement par la BCT des entreprises tunisiennes dans leur internationalisation, afin qu’elles puissent s’approvisionner sur le marché financier international.

Interrogé sur le rôle et la place de l’or dans les réserves en devises, le DG de la gestion des réserves et de change a clairement souligné que l’or ne représente qu’environ 2% des niveaux des avoirs en devises et qu’il est évalué selon une base historique des années 1970. Il a également déclaré que la Tunisie, pour l’instant, n’a pas l’intention d’augmenter la part de l’or dans ses réserves.
Le pont entre la Tunisie et la City de Londres est lancé. Les participants ainsi que le Gouverneur se sont engagés à le consolider et à faire de cette première rencontre un rendez-vous annuel, à Tunis. « Mais ceci n’empêche pas que nous pourrons nous rencontrer à Londres, à l’occasion des prochaines sorties de la Tunisie sur le marché international, dès que la situation des marchés se stabilise », a précisé le Gouverneur.

L’interaction, entre les différentes structures et instances financières tunisiennes et les experts financiers tunisiens à la City de Londres, est entamée. Maintenant, il leur appartient de continuer sur la même lancée pour garantir le développement du système financier national, de tirer profit du savoir-faire, de l’expertise et de la valeur ajoutée des jeunes compétences tunisiennes du monde de la finance internationale.


03/08/2009 | 1
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